Nous disposions déjà du compte-rendu du Congrès de Bruxelles en 1936 du Bureau international pour l’unité socialiste révolutionnaire, dit « Bureau de Londres », auquel adhéraient notamment poumistes et pivertistes: A Lead to Word Socialism, Proceedings of the 2nd Congress, document que nous avons commencé à traduire. Le site archive.org vient de mettre en ligne les résolutions du congrès socialiste révolutionnaire de Paris en février 1938 avec cette brochure (toujours en anglais): A new hope for world socialism (Un nouvel espoir pour le socialisme mondial).
Contrairement au congrès de 1936, les pivertistes n’apparaissent pas explicitement: la Gauche révolutionnaire a été dissoute par la direction de la SFIO et le P.S.O.P. n’existe pas encore. Bien que le congrès ait lieu en France, l’École émancipée a disparu de la liste des participants.
La brochure commence par le discours d’ouverture de Fenner Brockway, de l’I.L.P.. Suivent: une résolution sur le mouvement ouvrier international; un discours de Giacomi, maximaliste italien, sur le Front populaire, le front ouvrier et le fascisme et deux résolutions sur ce thème; un chapitre sur la lutte contre la guerre; un autre sur l’impérialisme et l’invasion japonaise en Chine (discours de G. Padmore, lettre à l’Étoile Nord-Africaine…); un chapitre sur la lutte en Espagne; et un dernier chapitre sur la Russie soviétique, dans lequel les divergences apparaissent, la seule résolution adoptée sur ce thème l’étant « uniquement comme base de discussion ». Le rapporteur Franz, du SAP allemand (on précise « à son avis… » dans le résumé de son discours) estimait que le concept de « bureaucratie » était « trop vague » et que la Russie était « pleine de contradictions », contradictions dont il n’était exempt lui-même puisque tout à la fois il dénonçait l’I.C. comme instrument de la « politique nationaliste de la Russie » et justifiait la défense de l’URSS « en raison de ses bases prolétariennes » tout en prônant « une attitude défaitiste« , concluant que la victoire du pouvoir ouvrier dans les autres pays serait le meilleur moyen d’aider (de l’extérieur donc) les « vraies forces prolétariennes » en Russie qui y luttent contre des forces réactionnaires (moins vagues que si on les qualifiait de « bureaucratie »). On comprend aisément que ce camarade Franz n’ait pas fait l’unanimité. Rien ne permet de savoir dans la brochure en quoi l’entrée des « brandlériens » de l’Opposition communiste internationale a pu participer à l’impossibilité d’une position commune sur l’URSS.
Voir aussi:
- Bureau de Paris et bureau de Londres: le socialisme de gauche en Europe entre les deux guerres (Michel Dreyfus, 1980)
pdf
19 mai 2010 à 12:13
[…] International Bureau for Revolutionary Socialist Unity („Londoner Büro“): A new hope for world socialism (1938) * Serge Bricianer: A propos de l’autogestion (1968, Auszug) * Koorosh Modarresi: […]
J’aimeJ’aime
31 juillet 2011 à 11:27
[…] A new hope for world socialism (1938) […]
J’aimeJ’aime