« Si les démocrates réclament la régularisation de la dette publique, les ouvriers réclament la faillite de l’État. » (Adresse du Comité Central à la Ligue des communistes, 1850).
« La dette publique, en d’autres termes l’aliénation de l’État, qu’il soit despotique, constitutionnel ou républicain, marque de son empreinte l’ère capitaliste. La seule partie de la soi-disant richesse nationale qui entre réellement dans la possession collective des peuples modernes, c’est leur dette publique. Il n’y a donc pas à s’étonner de la doctrine moderne que plus un peuple s’endette, plus il s’enrichit. Le crédit public, voilà le credo du capital. » (Marx, Capital, Livre I, Section VIII, chapitre XXXI).
« L’accumulation du capital de la dette publique n’est, ainsi que nous l’avons établi, que l’extension d’une classe de créanciers de l’Etat, ayant le droit de réclamer une part des impôts, et ce fait qu’une accumulation de dettes peut prendre l’apparence d’une accumulation de capital montre d’une manière frappante comment le crédit bouleverse les choses. Les titres de la dette publique, qui représentent un capital dépensé depuis longtemps et qui ne sont que la reproduction en papier d’un capital anéanti, fonctionnent cependant comme capital pour ceux qui les possèdent, car ils sont une marchandise marchande et comme telle peuvent être reconvertis en capital. » (Marx, Capital, Livre III, Section V, Chapitre XXX).
« Aux États-Unis comme en Europe, la charge gigantesque de la dette publique est glissée de main en main jusqu’à ce qu’elle aboutisse sur les épaules de la classe ouvrière. » (L’Association internationale des travailleurs à l’Union nationale des ouvriers des États-Unis, 12 mai 1869)
« Suppression de la Dette publique » (Programme du Parti Ouvrier Français, 1880)
« L’action du prolétariat d’une nation ne consiste pas à rejeter les charges économiques et financières de la guerre sur les ouvriers d’une autre nation, mais à les faire peser sur les possédants de tous les pays par l’abolition de la Dette publique. » (Conférence de Kienthal, avril 1916).
« Les budgets publics sont encore une fois en déficit. Il faut encore une fois augmenter les impôts, imposer des sacrifices, diminuer les traitements, élever les droits de douane. En mai 1931, la somme totale des déficits dans l’Empire, les Etats et les communes, d’après une évaluation assez exacte, s’élevait à 2,4 milliards de marks. Depuis, le fardeau des dettes s’est encore accru. Les charges continuent de s’alourdir. La misère est de plus en plus grande. Chacun cherche à faire supporter le surcroît de dépenses aux autres, aux plus faibles. » (Otto Rühle, La crise, 1931).
« Marx décrit la dette publique comme un des facteurs décisifs de l’accumulation. Un État socialiste n’a pas de dette publique. » (Bordiga, Le socialisme des coupons, 1951).
« Marx définit la dette publique comme l’aliénation de l’État. L’Etat ne peut s’aliéner qu’à un groupe privé. L’État de la classe prolétarienne ne peut s’aliéner qu’à une classe prolétarienne. Avec des grands emprunts, l’État russe s’aliène plus ou moins directement à la grande finance mondiale, maîtresse de toute la masse des titres circulant dans le monde (selon le calcul de Lénine) et le canal de cette progressive et inexorable aliénation, c’est évidemment une couche interne d’entrepreneurs d’affaires et d’entrepreneurs de complexes productifs qui s’appuient sur la bureaucratie d’État et servent d’elle. » (Battaglia Comunista, 1951, cité par A. Véga dans Socialisme ou Barbarie)
« C’est ce qu’on appelle la dette publique, en fait la dette de l’État capitaliste, consistant en un transfert de richesse d’une section à une autre au sein de la classe capitaliste. Là encore, ce n’est pas notre affaire: leur dette n’est pas la nôtre. Sauf que la classe capitaliste – et ses représentants politiques au parlement, les politiciens de tous poils – a engagé une campagne pour réduire les coûts de ces remboursements aux capitalistes en rognant sur les services publics fournis à contrecœur aux travailleurs. Les travailleurs, sous le capitalisme, sont les sempiternelles victimes. Une bonne raison pour ne pas supporter plus longtemps le capitalisme. » (Adam Buick, Qui a sauvé les banquiers ?, Socialist standard, février 2010).
« Contre les défenseurs du libéralisme, Mattick démontra que ce n’était pas l’accroissement de l’intervention de l’État qui était la cause des problèmes du capitalisme privé mais, au contraire, que c’étaient les difficultés dans la production de profit dans le secteur privé qui justifiaient l’interventionnisme. Pour lui, les limites de l’économie mixte étaient inhérentes à l’accroissement de cette intervention, c’est-à-dire à l’augmentation de la production sociale induite par des fonds publics. Ces fonds, prélevés sur les profits du secteur privé, ou financés par la dette, pèsent sur la rentabilité totale du capital. La production induite par les commandes d’État n’étant pas directement productrice de nouveaux profits mais une redistribution des profits totaux au bénéfice de secteurs capitalistes. » (Note de lecture de Marx et Keynes par Charles Reeve, 2010).
Voir aussi:
- Les dettes publiques dans la genèse du capitaliste industriel (Marx)
- La dette publique (K. Marx).
- La relance de la crise par le déficit public (G. Bad, 2009)
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