Le mardi 1er novembre a redémarré la campagne contre la criminalisation et le harcèlement du dirigeant syndical de Ferrominera: Ruben Gonzalez. Comme vous le savez, Gonzalez est devenu célèbre lorsqu’après une grève dans l’entreprise d’État de production et d’exportation du minerai de fer, exigeant le paiement des salaires impayés et l’application de la négociation collective du travail, il fut arrêté en septembre 2009 et fit 14 mois de prison. Le 28 Février 2011 il avait été condamné à 7 ans et 6 mois, une décision qui a déclenché un mouvement tel qu’il y avait eu annulation, le leader syndical restant astreint à se présenter régulièrement au tribunal dans l’attente d’un nouveau procès.
Le 9 Juin lors d’une réunion aux portes de l’entreprise, dans la confusion, le travailleur Renny Rojas a été assassiné. Des témoins ont identifié l’auteur du crime, mais plusieurs porte-parole régionaux du gouvernement bolivarien et du syndicat jaune ont accusé Ruben Gonzalez d’avoir orchestré l’assassinat. Ce mois-ci, Gonzalez a reçu une assignation à comparaître pour témoigner sur l’affaire, la tendance « officialiste » dirigée par Alfred Spooner en profitant pour fabriquer une fausse déclaration de la «junte de direction» de Sintraferrominera accusant Gonzalez d’assassinat. À ce point du récapitulatif, nous nous devons de rappeler que Rubén González est élu Secrétaire Général de Sintraferrominera, et vu la proximité des élections, où il semble devoir être réélu, le gouvernement a déployé diverses stratégies pour contrôler le syndicat d’en haut et du dehors, avec par exemple la suspension d’une élection par ordre du Conseil national électoral (CNE), dans un nouvel exemple d’ingérence étatique dans les questions relevant de la liberté d’association.
Le paradoxe de cette situation est que Gonzalez est un membre du Parti Socialiste Uni du Venezuela (PSUV), le parti au pouvoir, mais qu’il est un ardent défenseur de l’autonomie des syndicats et de leurs activités de défense des droits des travailleurs, une attitude honnête qui le catalogue pourtant comme ennemi par ceux qui, sous couvert d’un gouvernement auto-proclamé révolutionnaire, mènent un offensive anti-ouvrière et utilisent les organisations syndicales pour accumuler des privilèges de toutes sortes. Le gouvernement sait que Gonzalez est devenu un symbole de la refondation du syndicalisme vénézuélien, loin des pourritures du passé et des démagogues du présent, sur la base de l’autonomie et de la combativité dans la défense des droits des travailleurs.
Les faits concrets sont le reflet des conditions de la politique anti-ouvrière des patrons bolivariens. Chaque année une inflation moyenne de 30% mange les miettes des hausses octroyées unilatéralement par l’exécutif. Le blocage de la négociation collective dans le secteur public et une flexibilisation progressive des conditions de travail – masquée par des subterfuges comme la promotion par décret des coopératives qui remplacent les emplois stables avec leurs acquis – ont fait que la masse des salariés est devenu le secteur qui proteste le plus au Venezuela, un pays avec une conflictualité croissante qui enregistre plus de 10 manifestations quotidiennes, dont 4 portent sur les conditions de travail.
Pour El Libertario, les initiatives syndicales des travailleurs sont partie prenante des mouvements sociaux, et leur autonomie et leur combattivité en feront les véritables promoteurs d’un vrai changement structurel et culturel des conditions oppressives de pauvreté dans la vie quotidienne. Nous réaffirmons que ce sont ces mouvements, basés sur des valeurs comme la liberté et la justice sociale, l’indépendance, le soutien mutuel et une coopération sans compter, et non les gouvernements, du style de celui-là, qui peuvent vraiment transformer la société.
Solidarité et mobilisation pour Ruben Gonzalez et tous les militants sociaux victimes de criminalisation au Venezuela.
(traduit de l’espagnol par S.J.)

Rubén González
Voir aussi:
- Venezuela: Rejetons les gangs armés, les meurtres et la criminalisation des luttes – Arrêtez la persécution contre Rubén González (06-2011)
- Première victoire: Rubén González hors de prison (03-2011)
- Protestations et répression au Venezuela (12-2010)
Étiquettes : Venezuela
6 novembre 2011 à 20:30
[…] La Bataille Socialiste, 5 novembre 2011 : […]
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11 novembre 2011 à 10:35
Nous avons supprimé un commentaire qui dénonçait « les privilèges salariaux de secteurs disposant déjà d’un montant à consommer supérieur au PIB moyen disponible au Vénézuela » et les « pathologies consuméristes des travailleurs qualifiés » pour chuter sur une publicité vers son blog.
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