Archive for the ‘attentats’ Category

Comment François Hollande voudrait lutter contre l’État islamique

20 novembre 2015

Tribune libre

Dans son discours du 16 novembre 2015, suite aux attentats qui ont coûté la vie à 129 personnes à Paris, François Hollande fait plusieurs effets d’annonce qui méritent d’être relevés et critiqués.

François Hollande propose de « déchoir de sa nationalité française un individu condamné pour une atteinte aux intérêts fondamentaux de la Nation ou un acte de terrorisme, même s’il est né français ». Cependant, cette procédure ne doit pas rendre apatride et ne s’applique donc que si la personne bénéficie de la double-nationalité. Ces dispositions existent déjà depuis 1993 dans l’article 25 du code civil. Elles ont déjà été appliquées contre des personnes liées au terrorisme. Si Hollande les agite, c’est par pure démagogie, pour satisfaire les revendications d’une partie de la droite qui agite ce drapeau depuis quelque temps. C’est une simple variation sur la vieille antienne réactionnaire : « la France, tu l’aime ou tu la quitte », dans le contexte raciste où Valls enterre une énième fois la promesse socialiste du droit de vote pour les étrangers aux élections locales. Dans la lutte contre le terrorisme, c’est une mesure d’une efficacité folle : les candidats à l’attentat suicide seront sûrement arrêtés dans leur projets par la crainte de perdre leur nationalité.

Dans le même ordre d’idée, François Hollande aimerait que l’ont puisse « expulser plus rapidement les étrangers qui représentent une menace d’une particulière gravité pour l’ordre public et la sécurité de la Nation », le tout dans le respect des engagements internationaux de la France. Donc, si une personne préparer des attentats, on l’envoie les préparer dans un autre pays… C’est une absurdité, même si on laisse de côté que les auteurs des attaques de ces derniers jours étaient de nationalité française. C’est d’avantage une menace pour les étrangers qui se battent pour leurs droits en France que pour les terroristes et leurs émules. François Hollande et ses conseillers n’ignorent naturellement pas que les lois existantes en matière de lutte antiterroristes permettent d’arrêter et de condamner toute personne qui participe de près ou de loin à la préparation d’un attentat, voir se renseigne sur la manière d’en commettre un. Tout cela se trouve dans la loi du 13 novembre 2014, votée un an jour pour jour avant les attentats de Paris, taillée sur mesure pour la lutte contre les Jihadistes. Au-delà de la bourde stupide, la rhétorique de François Hollande sert simplement à légitimer les expulsions d’étrangers en général, à satisfaire la xénophobie ambiante.

Daesh ne fait pas seulement des attentats, mais aussi et surtout la guerre en Syrie et en Irak, tout comme sa filiale Boko Aram le fait dans une grande partie de l’Afrique, tout comme son allié le gouvernement d’Erdogan en Turquie, tout comme son adversaire Bachar El-Assad en Syrie, tout comme. Ce sont ces guerres que les réfugiés fuient. François Hollande cherche des distinctions entre « ceux qui relèvent du droit d’asile mais renvoie dans leurs pays ceux qui n’en relèvent pas ». Qu’est-ce que ça signifie ? Que celles et ceux qui ont tout permis, leur logement, leur ville, leur famille, leurs amis, qui ont laissé derrière eux leurs affaires, leurs souvenirs, vont devoir prouver l’improuvable, à savoir qu’ils sont bel et bien des victimes de la guerre. Il ne peut ignorer que c’est le discours construit par l’extrême-droite depuis des mois, propageant l’image de terroristes sournoisement infiltrés au milieu de hordes de réfugiés. Comme si les auteurs d’actions terroristes, qui sont tous ressortissants français, n’avaient pas d’autres moyens plus simples et plus rapides de circuler que de se faire passer pour réfugiés ? Du point de vue tactique dans la lutte contre le terrorisme, cette proposition est inutile. Du point de vue humanitaire, elle est nuisible puisqu’elle jette l’opprobre sur les réfugiés et les raisons pour lesquelles ils quittent leur pays natal. Du point de vue éthique, elle confond les victimes et leurs bourreaux, ceux qui causent les guerres et ceux qui les subissent. Derrière les belles paroles humanitaires de François Hollande se cache le durcissement de la situation pour les réfugiés. Quand il évoque les frontières nationales, les murs et les barbelés, qu’il tolère fort bien de la part de pays membres de l’Union européenne, c’est bien d’un renforcement de l’Europe forteresse dont il parle.

La police et la gendarmerie vont voir leurs effectifs revenir à leur niveau de 2007. L’effort consenti sera tel que les sacro-saints critères de stabilité de l’Euro vont être mis de côté, avec la bénédiction de Bruxelles. Curieusement, les hôpitaux, les services d’urgence, qui ont joué un rôle essentiel dans la mise en place de soins immédiats aux centaines de blessés des attentats de paris, ont été oubliés dans la liste. La loi santé a été repoussée, mais pas supprimée. Annoncé dans le contexte de ces attentats, le gonflement des effectifs policiers semble couler de source. Mais alors, comment expliquer que deux jours après le discours de François Hollande, le RAID ait été utilisé pour déloger trois logements occupés par des squatters, militants de gauche qui n’ont rien à voir de prêt ou de loin avec Daesh, ni avec l’Islamisme en général ? Parler, comme le fait François Hollande, des « conditions dans lesquelles ils peuvent faire usage de leurs armes » est inquiétant dans ce contexte. S’agit-il de lutte contre Daesh, ou de tuer d’autres militants écologistes, comme Rémi Fraisse voici à peine plus d’un an ? Contre qui, contre quoi doivent servir les unités d’élite ? Contre celles et ceux qui occupent des logements vides, qui luttent pour défendre l’environnement, ou contre les kamikazes de Daesh ? Les événements donnent à réfléchir sur ce que eux signifier l’état d’exception prolongé.

Voici des années que des militaires équipés de Famas sont déployés dans les gares, dans les galeries marchandes, dans les rues des grandes villes. Pour quel résultat ? Aucun, si ce n’est de satisfaire l’idéologie sécuritaire sous prétexte de rassurer les populations. Face à la stratégie de Daesh, doit-on mettre des soldats en armes dans chaque concert, dans chaque musée, à chaque terrasse de bistrot ? Face aux attentats de Paris, l’armée a été déployée pour sécuriser la capitale, mais c’est une unité de police qui a été envoyée à l’assaut du Bataclan. Depuis les attentats du 11 septembre à New York, tous les analystes n’ont cessé de répéter que les moyens les plus efficaces contre le terrorisme étaient le renseignement humain et l’infiltration. Dans ce contexte, les mesures annoncées par François Hollande n’ont à peu prêt aucun rapport avec les objectifs fixés. Elles s’inscrivent simplement dans la continuité des politiques sécuritaires de ses prédécesseurs.

Le ton de François Hollande est très guerrier, très martial. Il promet à l’armée de geler les diminutions d’effectifs pour quatre ans et de la réorganiser en fonction des objectifs du moment. Comptons un peu. Où sont les soldats français stationnés en dehors de la métropole ? En Syrie, aux côtés des YPG qui tiennent victorieusement tête à Daesh ? Certainement pas. En dehors de l’opération Barkhane, où 3000 soldats sont effectivement déployés contre les jihadistes dans cinq pays du Sahel, la principale force française en dehors de la métropole est située en Guyane, avec 2200 soldats, soit plus que l’immense équipage du Charles de Gaulle. Comme chacun sait, la Guyane a des frontières communes avec la Syrie… Plus de 7800 soldats stationnent dans les DOM-TOM pour maintenir les derniers restes des colonies françaises. D’autres servent à défendre les investissements des entreprises françaises dans la Françafrique, comme les 900 soldats stationnés au Gabon. Et ainsi de suite… François Hollande peut agiter dans tous les sens les mots de République, de Liberté et de Démocratie, la réalité restera la même : l’armée française sert à maintenir sa puissance néocoloniale, pas à défendre des principes. Pendant ce temps-là, le PKK, dont les YPG sont la branche armée en Syrie, est toujours considérés comme des terroristes dans l’Union européenne, certains de ses militants font toujours l’objet de poursuite en Belgique et en Allemagne, alors que c’est la seule force progressiste qui mène réellement la guerre à Daesh. François Hollande préfère bombarder Raqqa, sans soucis des victimes civiles, plutôt que de financer et de soutenir en armes et en munitions celles et ceux qui combattent réellement Daesh sur le terrain.

Tout le discours de Français Hollande est truffé d’appels à la Droite, jusqu’à la reprises des propositions de Balladur en 2007 pour justifier l’état d’exception prolongé. Il est truffé de concessions aux politiciens les plus racistes, les plus xénophobes, les plus réactionnaires. Son contenu réel n’a pas grand rapport avec la lutte contre Daesh et certaines de ses propositions prêteraient à rire si elles ne portaient pas sur des choses si graves. Quand aux causes du terrorisme, quand aux raisons pour lesquelles de jeunes français deviennent jihadistes, quand aux moyens de le prévenir, il n’en souffle mot. Il ne s’agit pas de faire de l’angélisme, bien au contraire. Pour les communistes-ouvriers, il faut affronter Daesh avec la plus grande détermination. Mais ce n’est pas en luttant contre les réfugiés, en donnant satisfaction aux racistes, en faisant de la démagogie sécuritaire qu’on combat Daesh. Il faut soutenir, financièrement et militairement, les progressistes qui se battent dans tous le Moyen-Orient, en Syrie, en Irak, en Turquie, contre Daesh et ses semblables, pour l’égalité et pour liberté.

Nicolas Dessaux

ypg

Non una seconda volta rimanendo in silenzio

20 novembre 2015

Tribune traduite en italien par Fabienne.

Molte persone sono rimaste scioccate dal comunicato di una tra le principali organizzazioni di estrema sinistra, che da sabato diceva che « Questa barbarie abietta nel centro di Parigi risponde alla violenza altrettanto cieca e più letale dei bombardamenti perpetrati dall’aviazione francese in Siria ‘. Numerosi militanti, senza essere sorpresi da questa retorica, provano disagio, non solo a causa un singolo comunicato – ce ne sono ben peggiori – ma soprattutto perché le discussioni sul terreno sono tornate ad essere difficili. Le reazioni agli attentati di una parte dell’estrema sinistra hanno riattivato, vedere amplificato rispetto a gennaio, incomprensioni e divisioni. Questa volta, i terroristi islamici non hanno attaccato « bestemmiatori ed ebrei », per riprendere una frase che puzza ma che è rivelatrice. Questa volta, si tratta di persone ammazzate per strada senza alcuna discriminazione da parte degli assassini , nel mucchio. Potevamo pensare che anche gli antimperialisti pro-Hamas o le spugne della penetrazione di idee esterne all’estrema sinistra in essa ( tolleranza alle convergenze rosso-brune, teorie della cospirazione, antisemitismo, razzialismo, rifiuto totale della laicità ecc), così anche loro si sarebbero « calmati » rispetto a gennaio. Che si rifiutino di essere Charlie sia . Ma qui? Eppure abbiamo visto rifiorire, anche qualora gli ospedali di Parigi erano pieni di feriti gravi, dei comunicati stampa e dei discorsi più problematici l’uno dall’altro: mancanza di compassione per le vittime, spiegazioni del tipo sinceramente  » ce lo siamo cercato », autocensura riguardo all’ islam politico per paura delle reazioni contro i musulmani o supposti tali .

Davanti a questo, dobbiamo essere capaci di resistere su alcuni assi importanti:

– dimostrare una reale empatia con le vittime, non recitare una lezione come in ogni circostanza , con tono altezzoso e sprezzante, non caratterizzare in fretta e furia i raggruppamenti in omaggio alle vittime di «reazionari».

– non esitate a caratterizzare l’islamismo jihadista di Daesh come fascista o come minimo e senza mezzi termini fascistoide: anti-operaio, anti-donna, anti-umano, con metodi terroristici odiosi che NULLA giustifica, nemmeno il nostro imperialismo.

– far valere il nostro diritto a criticare l’Islam politico come movimento reazionario, anche nelle sue forme non-terroriste, anche il nostro diritto a criticare tutte le religioni . Non possiamo appoggiare la resistenza curda nel Medio Oriente e vietarsi tutto qui per paura di recupero razzista.

Ci saranno altri attentati, altra rabbia contro la stupidità dei soliti discorsi. Ormai ci dobbiamo convivere. In questo contesto, dobbiamo esistere, con la nostra voce.

Stéphane J.

isis-soldier

No una segunda vez guardando silencio

19 novembre 2015

Tribune traduite en espagnol par Alejo.

Muchas personas se han sorprendido ante el comunicado de una de las principales organizaciones de extrema izquierda que decía el sábado: “Esta barbarie abyecta en pleno París responde a la violencia también ciega y aún más mortífera de los bombardeos perpetrados por la aviación francesa en Siria”. Muchos militantes, que no se sorprenden con esta retórica, sienten cierto malestar, no solamente a causa de un solo comunicado (se pueden encontrar bastante peores) sino, sobretodo, porque las discusiones sobre el terreno se hacen difíciles. Las reacciones de una parte de la extrema izquierda ante los atentados han reavivado, en efecto, incomprensiones y divisiones e, incluso, las han amplificado en relación con enero. Esta vez los terroristas no han atacado a “blasfemos y judíos”, por usar una fórmula pestilente pero reveladora. Esta vez en la calle se ha abatido a gente sin ninguna discriminación por parte de los asesinos, a montones. Se podría pensar que incluso los antiimperialistas pro-Hamas o los empapados con la penetración de ideas exteriores a la extrema izquierda (tolerancia ante las convergencias rojo-pardas, conspiracionismo, antisemitismo, racialismo, rechazo total a la laicidad, etc.), incluso estos se presentarían más “calmados” en relación con enero. Que rechazasen ser Charlie, vale. Pero ¿esto? Y sin embargo, cuando incluso los hospitales de París estaban llenos de heridos graves, se ha visto volver a florecer comunicados y discursos, a saber cuál de ellos más problemático: falta de compasión hacia las víctimas, explicación más o menos franca “nos lo teníamos merecido”, autocensura sobre el islam político por miedo a reacciones contra los musulmanes o supuestos musulmanes.

Frente a ello debemos ser capaces de de mantenernos sobre algunos ejes importantes:

– Dar pruebas de empatía real hacia las víctimas, no recitar una lección como bajo cualquier circunstancia con un tono altivo y despreciativo, no caracterizar con ligereza las reuniones en homenaje a las víctimas de “reaccionarias”.

– No dudar en caracterizar al islamismo yihadista de Isis como fascista, o como mínimo como marcadamente fascistoide: antiobrero, anti-mujeres, anti-humano, con métodos terroristas aborrecibles que NADA justifica, incluso ni nuestro propio imperialismo.

– Afirmar nuestro derecho a criticar al islam político como a una corriente reaccionaria, incluso bajo sus formas no terroristas, nuestro derecho a criticar a todas las religiones también. No se puede apoyar la resistencia de los kurdos en el Oriente Medio y prohibírnosla aquí ante el temor a recuperaciones racistas.

Habrá otros atentados, otras cóleras contra la idiotez de los mismos discursos. Nos es necesario apechugar con ello. En este contexto nos hace falta existir, con nuestra propia voz.

Stéphane J.

isis-soldier

Voir aussi / Ver también:

Lettre à mes amis et camarades en France après les attaques terroristes à Paris (Houzan Mahmoud)

19 novembre 2015

Traduit de l’anglais par Véronique.

Chers amis,

Le 31 Octobre 2015, je participais à une grande conférence sur la paix dans la ville d’Ypres en Belgique à l’occasion du centenaire de la première guerre mondiale (1914-1918). Je me suis adressée aux participants sur le danger de Daesh en particulier, et sur l’idéologie islamiste en général. Mon point de vue était «personne n’est plus en sécurité, même nous, dans cette salle de conférence».

Je sentais que le public pouvait penser que j’exagérais. Ce que nous disons, moi et d’autres militants du Moyen-Orient, depuis plus d’une décennie est plus visible que jamais. Ce qui est arrivé le 13 Novembre au cœur de Paris est inhumain et je le condamne.

Je vous présente mes condoléances profondes de cœur et de solidarité ainsi qu’à tous les Français pour avoir été les témoins de ces attaques barbares et avoir perdu des êtres chers.

Hier, et il y a quelques jours le Liban, l’Afghanistan, Bagdad, la Syrie et de nombreux autres endroits innombrables ont été touchés par les islamistes. Les militants comme moi au Moyen-Orient, qui ont enduré le fanatisme religieux, la misogynie et le diktat ont mis en garde l’Occident sur son soutien sans faille aux groupes islamistes à la fois en Europe mais aussi au Moyen-Orient. Ce sont seulement les civils ordinaires qui sont utilisés partout comme «cibles molles» par les islamistes.

Alors que je suis pleinement solidaire avec les civils et les victimes des attentats terroristes islamistes à Paris, mais je ne peux pas rejoindre le slogan qui dit : «Nous sommes tous français ou parisien ». Être kurde d’Irak et femme qui s’oppose à la tyrannie, au nationalisme, à l’islamisme, au sexisme et à toutes les formes de ségrégation capitaliste des êtres humains m’empêche de dire que je suis «française», même si c’est symbolique ou momentané. Des milliers de personnes sont tuées, violées, vendues en esclavage, décapitées, exécutées et opprimées pendant des décennies et nous ne voyons guère les gouvernements occidentaux pleurer les morts Irakiens, Syriens, Libanais, Afghans ou Kurdes. C’est seulement quand l’horreur arrive chez soi, que la portée de la brutalité commise par ces groupes terroristes devient soudainement réelle et que le jeu entre le «civilisé» et les «sauvages» commence.

Il n’y a aucune division «civilisée» ou «sauvage» entre nous, les humains, ce type de programme ne convient qu’aux deux côtés de ce jeu dégoûtant. Il est donc sage de ne pas se joindre à ces slogans d’exclusion, de divisions nationalistes tels que nous sommes tous «français» ou bien nous « le civilisé » et eux « les réactionnaires » ou «sauvages». Car je sais que cela contribue aux divisions et aux racismes existants et ne favorise pas notre lutte qui est opposée à toutes formes de racisme. Cela divise encore la société entre deux camps qui ne serait pas réaliste.

Les sociétés ne doivent pas être divisées sur cette base : nous sommes civilisés et les autres, sont des sauvages. Nous ne devrions pas perdre de terrain face à ces divisions réactionnaires et racistes.

Nous devons nous rappeler que des millions de musulmans ordinaires à travers la région sont victimes du terrorisme islamique. Merci à l’Occident pour leur protection des dictateurs en Libye, Syrie, Iran, Irak, Égypte, et dans autres endroits, et aussi de nourrir l’idéologie islamiste sous prétexte de «ceci est authentique» et appartient aux sauvages.

Des milliers de personnes dans notre région refusent de se plier à ces groupes terroristes islamistes authentiques et aux états. Regardez la résistance des femmes et des hommes, jeunes et vieux du Kurdistan, qui sont les armes contre ces groupes islamistes.

Ce que nous devons faire en tant que progressistes est de nous tenir partout fermes contre ces attaques horribles, et dans le même temps être attentifs et nous opposer à la division capitaliste dans nos sociétés sur la base de «civilisé» et «sauvage», «nous» et «eux» , «nos valeurs» et «leurs valeurs». Cela ne fera que fournir un terrain fertile aux groupes terroristes comme Daesh, Boko Haram, Al-Qaida, et servir beaucoup d’autres pour prospérer. Nous avons besoin de l’unité sur nos propres termes, sur la base de l’égalité entre tous les peuples.

Amour et solidarité

Houzan Mahmoud

hm

A letter to my friends and comrades in France on the terrorist attacks of Paris (Houzan Mahmoud)

19 novembre 2015
Greetings dear friends

On the 31st of October 2015 I took part in a huge peace conference in the city of Ypres in Belgium on the occasion of centenary of the first World War 1 (1914-1918). I addressed the participants on the danger of ISIS in particular, but the Islamist ideology in general. My point was ‘no one is safe anymore, even us in this conference hall’. I felt that the audience might have thought I was exaggerating. I must say that what me and other activists from the Middle East have been saying for over a decade is more visible than ever before.

What happened on November 13th in the heart of Paris is inhumane and I condemn it. I offer deep heartedly condolences and solidarity to you and all French people for having to witness such barbaric attacks and losing loved ones. Yesterday, and days before Lebanon, Afghanistan, Baghdad, Syria and many other countless places were turned into such seen by Islamists.

Activists like myself from the Middle East, who have endured religious bigotry, misogyny and dictate have been warning the West for its endless support to the Islamists groups both in Europe but also in the Middle East. It is only ordinary civilians who are turned into ‘soft targets’ by Islamists everywhere.

While I am in full solidarity with civilians and victims of Islamic terrorist attacks in Paris but I can not join the slogan of saying “we are all French or Parisian”. Being Kurdish from Iraq, being a woman who opposes tyranny, nationalism, Islamism, sexism and all forms of capitalist segregation of human beings prevents me from saying that I am ‘French’ even if its symbolic or momentary.

Thousands of people get killed, raped, sold into slavery, beheaded, executed and oppressed for decades and we hardly see western governments mourn dead Iraqis, Syrians, Lebanese, Afghans or Kurds. It is only when the horror is brought home then the scope of brutality committed by these terrorist groups is suddenly real and the game of us the ‘civilized’ and them the ‘savages’ begin.

There is no ‘civilised’ or ‘savage’ division between us as humans, these kinds of agendas only suits both sides of this disgusting game. It is therefore not wise to join these nationalistic, exclusionist, divisive slogans such as we are all ‘French’ or we the civilised and them the reactionaries or ‘savages’. As I feel that this will only contribute to the existing divisions and racisms and is not conducive to our struggle which is opposed to all forms of racisms. This will further divides the society between two camps which is not realistic. Societies should not be divided on the basis we are civilized and the rest are savages. We should not loose ground to these reactionary and racist divisions.

We need to remember that millions of ordinary Muslims across the region are victims of Islamic terrorism. Thanks to the west for backing dictators in Libya, Syria, Iran, Iraq, Egypt, and other places, also for nurturing Islamist ideology under the excuse of ‘this is Authentic’ and belongs to the savages.

Thousands of people in our region refuses to bow for these authentic Islamist terror groups and states. Look at the resistance of women and men, old and young Kurdistan, who are up in arms against these Islamist groups.

What we need to do as progressives is to stand firm against these horrific attacks everywhere, but at the same time beware and oppose capitalist division of our societies further on the basis of ‘civilised’ and ‘savage’, ‘us’ and ‘them’, ‘our values’ and ‘their values’. This will only provide a breeding ground for terror groups like ISIS, Boko Haram, Al-Qaida, and many others to flourish. We need unity on our own terms, on the basis of equality between all people.

Love and solidarity

Houzan Mahmoud

hm

Pas une deuxième fois en se taisant

16 novembre 2015

Tribune libre

De nombreuses personnes ont été choquées du communiqué d’une des principales organisations d’extrême-gauche qui disait dès samedi que « Cette barbarie abjecte en plein Paris répond à la violence tout aussi aveugle et encore plus meurtrière des bombardements perpétrés par l’aviation française en Syrie ». De nombreux militants, sans être surpris de cette rhétorique, éprouvent un malaise, pas seulement à cause d’un seul communiqué – on en trouve des bien pires – mais surtout parce que les discussions sur le terrain redeviennent difficiles. Les réactions aux attentats d’une partie de l’extrême-gauche ont en effet réactivé, voire amplifié par rapport à janvier, des incompréhensions et des divisions. Cette fois-ci, les terroristes islamistes n’ont pas attaqué « des blasphémateurs et des juifs » , pour reprendre une formule puante mais révélatrice. Cette fois-ci, ce sont des gens abattus dans la rue sans aucune discrimination de la part des assassins, dans le tas. On aurait pu croire que même les anti-impérialistes pro-Hamas ou les éponges de la pénétration d’idées extérieures à l’extrême-gauche dans celle-ci (tolérance aux convergences rouges-brunes, conspirationnisme, antisémitisme, racialisme, rejet total de la laïcité, etc), même eux donc se seraient « calmés » par rapport à janvier. Qu’ils refusent d’être Charlie soit. Mais là? Et pourtant on a vu refleurir, alors même que les hôpitaux de Paris étaient pleins de blessés graves, des communiqués et des discours plus problématiques les uns que les autres : manque de compassion pour les victimes, explication dans le plus ou moins franchement « on l’a bien cherché », auto-censure sur l’islam politique par peur de réactions contre les musulmans ou supposés tels.

Face à cela, nous devons être capables de tenir bon sur quelques axes importants :
  • faire preuve d’empathie réelle avec les victimes, ne pas réciter une leçon comme en toute circonstance sur un ton hautain et méprisant, ne pas caractériser à la va-vite les rassemblements en hommages en victimes de « réactionnaires ».
  • ne pas hésiter à caractériser l’islamisme djihadiste de Daesh comme fasciste, ou au minimum carrément fascistoïde : anti-ouvrier, anti-femmes, anti-humain, avec des méthodes terroristes haïssables que RIEN ne justifie, pas même notre propre impérialisme.
  • affirmer notre droit à critiquer l’islam politique comme courant réactionnaire, même dans ses formes non-terroristes, notre droit à critiquer toutes les religions aussi. On ne peut pas soutenir la résistance des kurdes au Moyen-Orient et s’interdire tout ici par crainte des récupérations racistes.
Il y aura d’autres attentats, d’autres colères contre la bêtise des mêmes discours. Il nous faut désormais faire avec. Dans ce contexte, il nous faut exister, avec notre voix.

Stéphane J.

isis-soldier

Les réfugiés sont contre le terrorisme

16 novembre 2015

Quelques photos:

GrandeSynthe‬

Grande-Synthe‬ (près de Dunkerque)

tournai

Tournai (Belgique)

toulouse

Toulouse

Massacres de Paris: Daesh assassin

14 novembre 2015

Daesh vient de revendiquer les massacres d’hier soir à Paris: au moins 128 morts et plus de 200 blessés, des gens innocents, abattus comme des chiens aux terrasses des cafés ou dans un concert, une horreur. Le terrorisme islamo-fasciste a encore frappé. Le mouvement ouvrier ne peut avoir qu’envie de vomir devant de telles méthodes. Nous affirmons notre solidarité totale avec les victimes et leurs proches.

in english:

Dash has just claimed responsibility for yesterday evening’s Paris massacres. There were at least 128 deaths and 200 people injured. They were slaughtered like animals while sitting on café terraces, or attending a rock concert. Islamic-fascist terror has struck again. Those from the workers’ movement can only feel sick in the stomach at these acts. We give absolute solidarity to the victims and those close to them. (translated by Andrew C.)

in italiano:

Daesh ha rivendicato la carneficina dell’ultima notte a Parigi: almeno 128 morti e oltre 200 feriti, persone innocenti massacrati come cani mentre erano seduti all’aperto davanti ai caffè o in concerto, un orrore. Il terrorismo islamofascista ha di nuovo colpito. Il movimento operaio può solo avere voglia di vomitare davanti a tali metodi. Affermiamo la nostra totale solidarietà alle vittime e ai loro parenti. (tradotto da Fabienne M.)

in russian:

Группировка ИГИЛ только что взяла на себя ответственность за убийства, совершенные вчера вечером в Париже. Как минимум 128 человек погибло и более 200 ранено. Ни в чем не повинных людей, сидящих на террасах кафе или слушающих выступление рок-музыкантов, убивали точно на бойне. Исламо-фашистский террор нанес еще один удар. Движение трудящихся может испытывать к подобным действиям только глубочайшее отвращение. Мы заявляем о своей полной солидарности с жертвами этого преступления и их близкими.

em português:

Daesh reivindicou os massacres de ontem à noite em Paris: pelo menos 128 mortos e mais de 200 feridos , abatidos como animais enquanto estavam sentados em terraços de cafés ou dentro de um concerto. Um horror. O terrorismo islâmico-fascista voltou a atacar. O movimento operário só pode repudiar tais métodos. Afirmamos a nossa total solidariedade com as vitimas e os seus familiares.

en castellano:

Daesh acaba de reinvedicar las masacres de anoche en París: al menos 128 muerto.a.s y más de 200 herido.a.s, personas inocentes, matadas como perros en las terrasas de cafés o en un concierto, un horror. El terrorismo islamo-fascista a golpeado de nuevo. El movimiento obrero sólo puede repudiar tales métodos. Declaramos nuestra solidaridad total con las víctimas y sus familiares.

en català:

Daesh acaba de reivindicar la massacre d’anit a París: almenys 128 morts i més de 200 ferits, gent innocent, abatuda com a gossos en les terrasses dels cafès o en un concert, un horror. El terrorisme islamofeixista torna a colpejar. El moviment obrer només pot sentir ganes de vomitar davant de tals mètodes. Afirmem la nostra solidaritat total amb les víctimes i els seus amics i familiars.

Premiers signataires:

  • Stéphane J., co-administrateur de La Bataille socialiste, militant de Solidarité Irak
  • Fabienne M., collaboratrice de La Bataille socialiste
  • Patrice L., militant syndical
  • Zacharie L., militant libertaire et syndicaliste
  • Andrew C., militant anglais, administrateur du blog Tendance Coatesy
  • Alexei G., Praxis Research & Educational Center (Moscou)
  • Nicolas D., militant de Solidarité Irak
  • Sophie B., militante syndicale
  • Mickaël R., contributeur de La Bataille socialiste
  • Vincent P., militant politique et syndicaliste, animateur du bulletin Argument Pour la Lutte Sociale
  • Pierre L., militant de Démocratie communiste
  • David B., militant anglais de l’International Marxist-Humanist Organization
  • Germinal P., militant politique
  • Luddo A., syndicaliste
  • Flaviano S., militant italien
  • Louisane L., militante québécoise pour les droits des personnes en situation de handicap
  • Julia G., Praxis Research & Educational Center (Moscou)
  • Alexander S., rédacteur en chef de Безродный космополит (Bezrodny cosmopolite)
  • Andreï O., militant syndical russe
  • Olivier P., militant spartakiste
  • Boris S., militant écologiste russe
  • João Pedro F., militant portugais,  administrateur du blog Tribuna socialista
  • Catherine C., militante syndicale
  • Tatiana Ch., militante russe d’Action socialiste de gauche (Левое социалистическое действие)
  • Gueorgui Ch., militant russe
  • Benjamin C., militant syndical
  • Pavel K., militant syndical, redacteur en chef de la revue Демократия и социализм (démocratie et socialisme)
  • Frédéric K., militant politique
  • Alejo M., militant espagnol, traducteur de Rosa Luxemburg en castillan et catalan, co-éditeur des Edicions Internacionals Sedov
  • Andy R., militant antifasciste
  • Olivier D., syndicaliste CGT
  • Aniceto S., éditeur et analyste politique (Espagne)
  • Gonçal B., syndicaliste et militant ouvrier catalan
  • Mauricio G., avocat et sociologue espagnol

paris_kobane