Tribune libre
L’Union pacifiste nous inflige un communiqué caricatural suite à l’attentat de Nice:
On a d’abord droit à une sorte de géographie sociale justificatrice:
« La promenade des Anglais reste un ghetto de riches au bord de la Méditerranée, fréquenté par les touristes du monde entier. Cela explique-t-il le choix de ce symbole et celui de la fête nationale par un camionneur atteint de troubles de perception et de violence ?
Est-ce un hasard si plus de cent Niçois, issus de cette zone de ségrégation et de racisme, combattent auprès des djihadistes en Syrie ? »
Puis à des considérations confuses sur la violence où tout-le-monde-il-est-méchant et où on se demande presque s’il aurait fallu laisser le terroriste continuer son carnage:
« Quand l’esprit, le cœur, l’intelligence et l’humour quittent l’être humain, c’est la violence qui entre en scène. Cette violence se retrouve, bien sûr, chez les tueurs, mais aussi au niveau des membres d’une société militarisée, qui fabrique des guerres ici, pour exporter des interventions armées dans le monde entier, tout en protégeant en premier les intérêts des marchands d’armes français.
De nos jours, la religion de la patrie est la seule qui exige encore des sacrifices humains. Les gens en armes affichent leur bêtise en prétendant protéger la population civile. À l’évidence, les armes restent un danger mortel pour tous.
Les hommes politiques viennent comme des vautours récupérer l’émotion autour du sang des innocents. Cette odeur du fumier de l’union sacrée contre des boucs émissaires pré-désignés donne la nausée. Les Français applaudissent la Marseillaise sur les terrains minés du foot, se réjouissent de la deuxième place mondiale de la France dans le commerce des armes, tout en déplorant les résultats inévitables que sont ces attentats.
La voix logique des pacifistes continuera de rassembler les esprits critiques…»
C’est d’autant plus désolant que l’Internationale des résistants à la guerre à laquelle est affiliée l’Union pacifiste n’est pas une coquille vide fantaisiste, nous y trouvons notamment de bons camarades américains qui travaillent avec la gauche syndicale et politique irakienne.
Dans le climat de terreur qui s’installe, ne désespérons pas de voir davantage de communiqués recentrés plutôt sur quelques idées claires: refus d’un Etat d’urgence qui sert surtout à brimer le mouvement social, aucune justification du terrorisme, dénonciation de l’islamisme comme idéologie réactionnaire fascistoïde.
Stéphane J.
Voir aussi:
- Pas une deuxième fois en se taisant (11-2015)