Posts Tagged ‘Féminisme’

Les femmes socialistes et les élections allemandes (1912)

27 juillet 2008

Article de Henrik (Henri) De Man dans La Lutte de Classe, Belgique, 5 mars 1912.

La Gleichheit (L’Égalité), l’admirable organe de propagande et d’éducation des femmes socialistes allemandes, vient de publier un article rétrospectif sur la participation active des femmes socialistes allemandes à la lutte électorale qui a abouti à la belle victoire du 12 janvier. De cette revue, très complètement et très exactement documentée, il résulte que la victoire du socialisme allemand est due, dans une mesure beaucoup plus large qu’on ne le croirait, aux femmes, qui, pour ne pas avoir le droit de vote, n’en ont pas moins exercé une formidable influence sur la façon dont les hommes ont voté.
L’un des plus beaux titres de gloire du socialisme allemand, c’est que, même comme mouvement politique, il n’est pas purement ni même électoral, mais avant tout un mouvement d’éducation de la classe ouvrière, la réalisation concrète de la conscience de classe du prolétariat. Et comme tel, il s’adresse aussi bien aux femmes qu’aux hommes. Son objectif, qu’il essaie d’atteindre et dont il se rapproche à pas de géant sans quitter le droit chemin de l’irréductible lutte de classe pour les voies tortueuses de l’opportunisme électoral – cet objectif révolutionnaire enflamme aussi bien les énergies combatives des femmes que des hommes de la classe ouvrière. C’est ainsi que, indépendamment des 50.000 membres féminins environ des syndicats rouges, la social-démocratie compte actuellement, dans ses organisations purement politiques, plus de 90.000 femmes et jeunes filles.

Et voyez la différence entre l’attitude de ces femmes ouvrières socialistes et celle des dames de la haute qui, en Angleterre par exemple, pratiquent le sport du « suffragisme » féministe ! Les suffragettes anglaises, elles, pour conquérir le suffrage des . . . dames (car elles ne s’intéressent guère aux droits des femmes de la classe ouvrière), passent leur temps (et les besognes du ménage en laissent assez bien à ces dames) à mettre en scène une agitation théâtrale dans laquelle il entre, pour un centième de véritable héroïsme, nonante-neuf centièmes de snobisme, de m’as-tu-vueisme, de cabotinage, de désoeuvrement, de bluff de dilettantes, gravissant jusqu’aux cimes du ridicule. Les rôles les plus grotesques y sont d’ailleurs généralement tenus par des pauvresses payées à autant la demi-journée pour, vêtues d’oripeaux de cirque, battre le tambour et la grosse-caisse, ou faire la femme-sandwich avec des pancartes qui demandent le droit de vote pour les femmes . . . qui ont le quoi payer cette réclame.

L’attitude des femmes ouvrières d’Allemagne, elles, nous font voir l’abîme qui sépare ce féminisme bourgeois de parade d’avec la lutte, bien plus profonde et plus sérieuse, que le prolétariat féminin même pour son droit de vote et pour l’émancipation totale de la classe ouvrière. Les femmes ouvrières allemandes se disent : la meilleure façon de conquérir le droit de suffrage, c’est d’apprendre aux hommes à s’en servir pour le socialisme ! Et les voilà entrant dans les organisations politiques de la social-démocratie, participant aux assemblées et aux meetings, aidant à la propagande de toutes les façons, distribuant des circulaires, allant parler à leurs sœurs de travail dans leur domicile, prenant la parole aux réunions publiques . . .

C’est ainsi que l’on vit, au cours de la campagne électorale dernière, notamment à Berlin, ce spectacle – qui sembla étrange aux politiciens bourgeois, mais combien symptomatique et réconfortant au point de vue révolutionnaire – de toute une série de réunions publiques monstres convoquées spécialement pour les femmes, auxquelles seules les femmes prenaient part, et dans lesquelles des femmes traitèrent ce sujet : les élections au Reichstag et les femmes socialistes. A Berlin seulement, des dizaines de milliers de femmes allèrent dans ces réunions écouter la bonne parole socialiste. Et cependant, elles ne peuvent pas voter ! C’est vrai ; mais le parti socialiste, lui, ne fait-il que de la cuisine électorale, n’adresse-t-il sa propagande qu’aux électeurs ? Non, il saisit toutes les occasions de faire pénétrer les idées de révolte dans toute la classe ouvrière, chez les femmes comme chez les hommes. Et pour avoir toujours compris et surtout pour avoir toujours pratiqué cela, en véritable parti de classe révolutionnaire, la social-démocratie allemande a tenu sa victoire du 12 janvier, non seulement des mains des hommes, mais aussi de celles des femmes qu’il avait déjà éveillées à la conscience de classe.

D’après le rapport de la Gleichheit, trente-huit femmes socialistes ont, pendant toute la durée de la campagne électorale, entrepris des tournées de propagande dont plusieurs s’étendaient sur presque toute l’étendue de l’empire allemand. La plupart des réunions tenues au cours de ces tournées, étaient d’ailleurs des meetings ordinaires, où les conférencières s’adressaient surtout aux hommes-électeurs. Partout cependant, même là où parlaient des orateurs masculins, on a constaté un pourcentage extraordinairement fort de femmes dans l’auditoire. Parmi les trente-huit femmes-propagandistes, qui ont ainsi voyagé d’un district à l’autre, on rencontre, à côté de « vétéranes » comme la citoyenne Zetkin, que ses soixante années n’ont pas empêché de « faire » sa réunion tous les soirs, aux quatre coins de l’empire, des jeunes filles comme la citoyenne Gewehr, qui vient seulement de sortir de l’école centrale du parti, à Berlin. Il est intéressant de constater aussi qu’un certain nombre de camarades élus au Reichstag doivent leur élection en partie à l’activité propagandiste de leur compagne, qui sema la bonne parole dans leur arrondissement : c’est le cas notamment des citoyennes Reitze, Rühle, Gradnauer, etc. Constatons en outre que, parmi ces 38 propagandistes, il y en a 33 qui sont ou furent de simples ouvrières ; seules, les 5 autres reçurent une instruction quelque peu supérieure.

Cette belle activité politique des femmes socialistes allemandes est l’argument de fait le plus frappant et, en vérité, le plus irrésistible que l’on puisse invoquer en faveur de la suppression de toutes les barrières de sexe qui s’opposent encore aujourd’hui à la généralisation du droit de suffrage. Mais c’est aussi un éclatant témoignage de la révolution qui s’accomplit dans la mentalité de la classe ouvrière allemande, dont les éléments même les plus pressurés, les plus opprimés – les femmes – s’en viennent en masse mener la lutte émancipatrice. Et puis enfin – quelle preuve manifeste de l’irrésistible puissance d’entraînement qui doit finir par exercer sur tous les opprimés un parti qui, comme la social-démocratie allemande, manifeste dans toute sa tactique, dans tous ses actes, son caractère de parti de classe, poursuivant son but révolutionnaire par ses voies propres et distinctes de celles de tous les partis bourgeois ! Quelle leçon pour nous autres Belges, et surtout pour ceux d’entre nos camarades – trop nombreux, hélas ! – à qui des préjugés moyenâgeux ou une regrettable étroitesse de vues inspirent une sorte d’effroi devant ce qui, pour un mouvement comme le nôtre, est une condition fondamentale de succès : la participation active des femmes à la vie politique.


La servitude des femmes (1921)

27 juin 2008

Nous avons numérisé au format pdf une brochure de Marthe Bigot:

pdf

Houzan Mahmoud’s speech on Sexual apartheid

17 mars 2008

Suite des interventions du 100° anniversaire de la Journée internationale des femmes à Londres.

Houzan Mahmoud représente à l’étranger avec Yanar Mohammed l’Organisation pour la liberté des Femmes en Irak (OWFI) et est une dirigeante du Parti communiste-ouvrier d’Irak.

Voir aussi / See also :

Maryam Namazie’s speech on Sexual apartheid

15 mars 2008

Discours de Maryam Namazie à Londres le 10 mars dernier à l’occasion du centenaire de la journée internationale du 8 mars*:

Part 1:

Part 2:

Maryam Namazie est une militante de la gauche iranienne en exil. Elle anime le Council of Ex-Muslims of Britain, l’association Equal Rights Now, l’émission International TV sur New Channel, et participe à la direction du Parti communiste-ouvrier d’Iran.

*: Houzan Mahmoud, de l’Organisation for Women’s Freedom in Iraq, participait aussi à cette réunion.

Voir aussi:

Les femmes et la guerre (Vérecque)

18 février 2008
(Article paru dans La Femme Socialiste d’après la première guerre mondiale reproduit dans Misères et Guerre, 1934)

Je suis pour la paix étendue à toutes les nations ; je suis pour le désarmement étendu à toutes les nations. Mais je ne veux pas oublier qu’entre ce désir de paix et de désarmement, il y a loin. Entre le rêve et la réalité, il y a la société présente, la société capitaliste, source de tous les conflits et de tous les crimes et réfractaire à toute paix comme à tout désarmement.

Voilà ce qu’à propos de toute campagne ou de toute collaboration pour la paix et le désarmement, il ne faut cesser de dire et de répéter. Les socialistes n’ont pas à maintenir les travailleurs dans les illusions et les erreurs dangereuses. Ils leur doivent la vérité, la vérité qui proclame que si partisans que nous en soyons, la paix et le désarmement sont en contradiction avec la société capitaliste et ne peuvent être réalisés dans le cadre ou le sein de cette société.

Sur ce terrain-là, les socialistes n’ont pas varié, et quand des entreprises contre la guerre et pour le désarmement, pour la paix et contre le militarisme ont été organisées, ils ont toujours apporté la même critique et la même solution.

C’est ainsi, par exemple, qu’à l’occasion d’un mouvement des femmes en faveur de la paix et du désarmement, qui semble se dessiner sous les auspices de la Ligue Internationale des Mères et des Educatrices pour la Paix, les socialistes se doivent de l’examiner et de tirer une conclusion qui est, pour aujourd’hui, la même conclusion qu’hier.

Les socialistes félicitent les femmes, les mères, les éducatrices qui, se jetant dans la mêlée, veulent semer des idées de paix et de désarmement, mais ils ne voudraient pas les voir s’engager dans une impasse où elles risqueraient de s’immobiliser.

J’ai souvenance d’une certaine Ligue des Femmes pour le désarmement international qui, il y a un certain nombre d’années, adressa un vigoureux appel « aux sœurs de toutes les nations ». S’élevant contre les milliards absorbés chaque année pour la production et l’entretien des moyens de destruction sur lesquels repose la paix de l’Europe, et s’indignant devant un pareil budget de mort, alors que les chapitres de vie : agriculture, hygiène, instruction, etc., sont si peu dotés, cette Ligue criait de mettre bas les armes aux hommes assez stupides, assez aveugles et assez imbéciles pour continuer de s’entre-tuer et pour mener l’humanité à sa ruine.

Parlant au nom des socialistes, Guesde prit la parole et, s’adressant aux membres de cette Ligue, il leur dit :

« Impossible de ne pas être ému par cette généreuse intervention des modernes Sabines ; mais impossible également de ne pas les rappeler à la réalité en leur montrant le militarisme, qui les révolte, inséparable du régime capitaliste lui-même.

« Toutes les protestations resteront impuissantes aussi longtemps que le triomphe du Socialisme, en supprimant la lutte pour la vie entre les hommes n’aura pas crée, sur l’harmonie des intérêts, la grande paix sociale.

« C’est au Parti Socialiste, par suite, seul parti de la paix, que doivent venir non seulement nos ligueuses, mais toutes les femmes qui n’entendent pas plus longtemps enfanter pour la guerre, cette dernière et pire forme de l’anthropophagie ».

Rien de plus vrai. Et reprenant les paroles de Guesde, nous les adressons aux femmes de nos jours, groupés ou non dans des ligues pour la paix et le désarmement.

Il est facile – et l’on a raison – de dénoncer les dévastations et les maux, les deuils et les morts, le sang répandu, les pertes d’hommes et d’argent que détermine inévitablement toute guerre, étant donné le formidable outillage de mort dont sont munies les armées de toutes les nations.

Il est facile – et l’on a raison – de calculer les milliards que coûtent aux prolétaires de toutes les nations, le développement et le perfectionnement de ces armements de plus en plus gigantesques.

Il est facile – et l’on a raison – leur faisant entrevoir les cadavres de leurs enfants couvrant les plaines ou grossissant les terres, de faire appel, non seulement au cœur, mais à la colère des mères.

Mais après ?

Je dis qu’il est aisé de dire ces choses, à la portée des hommes de toutes les opinions, mais je prétends que l’on n’a pas fait tout son devoir, que l’on n’a pas dit toute la vérité si l’on se borne à des écrits ou à des discours sans donner une conclusion conforme à notre doctrine.

Ils sont nombreux, même parmi nos adversaires, les hommes qui, depuis l’abbé de Saint-Pierre d’avant la Révolution, jusqu’à d’Estournelles de Constant de nos jours, en passant par Frédéric Passy, que j’ai entendu à la Société Industrielle d’Amiens, ont été de remarquables apôtres de la Paix, dont les efforts considérables sont demeurés sans résultat et ont été simplement enregistrés pour l’histoire.

C’est pourquoi les femmes, comme les hommes, doivent savoir que la guerre tient trop au régime capitaliste, qu’elle est trop la conséquence de sa division en classes pour qu’il soit possible de faire disparaître ses horreurs et ses crimes sans porter la main sur le régime lui-même.

Mais c’est pourquoi aussi les femmes, comme les hommes, n’ont pas à s’arrêter à mi-chemin, mais à aller jusqu’au bout, jusqu’au Socialisme qui, seul, permettra l’établissement de la paix et la réalisation du désarmement.

C’est ce que, dès 1890, déclarait le Congrès Socialiste International de Bruxelles, dans une résolution mémorable.

Après avoir affirmé « que toutes les tentatives ayant pour objet l’abolition du militarisme et l’avènement de la paix entre les peuples – quelques généreuses qu’en soient les intentions – ne sauraient qu’être impuissantes si elles n’atteignent pas les sources économiques du mal », et que seul « la création d’un ordre socialiste mettant fin à l’exploitation de l’homme par l’homme, mettra fin au militarisme et assurera la paix définitive », le Congrès proclamait « que par suite, le devoir et l’intérêt de tous ceux qui veulent en finir avec la guerre est d’entrer dans le Parti Socialiste International, qui est le véritable et unique parti de la paix ».

Que les femmes, transformées en Jeanne d’Arc de la paix et du désarmement, soient bien persuadées que leurs efforts ne pourront aboutir que si elles prennent pour objectif la suppression de l’organisation sociale actuelle, responsable de la guerre entre les peuples, comme elle est responsable de la guerre entre les hommes.

Turquie: 125.000 manifestants à Ankara contre le voile dans les universités

2 février 2008
Adem Altan AFP: Des milliers de Turcs manifestent au mausolée de Mustafa Kemal Atatürk contre la levée de l’interdiction du voile à l’université, le 2 février 2008 à Ankara
REUTERS/Umit Bektas

Voir:

Arrêtons le génocide des femmes en Irak

16 janvier 2008

Les villes du sud de l’Irak se trouvant sous le joug des islamistes sont devenues des zones hostiles à la femme, dont la présence n’est plus acceptée ni même tolérée dans les institutions d’enseignement ou au travail, quoique cette présence se fait très discrète,sous le voile et des habits très amples.

La mort guette les femmes dans les rues, les souks et les poursuit même chez elles, tous les jours à Bassora. Quoique le chef de la police de Bassora ait déclaré qu’une quinzaine de femmes sont assassinées à Bassora tous les mois, le chiffre est nettement plus important.Selon une source privée, le chauffeur d’un camion de voirie au travail dans les rues depuis les premières heures de l’aube, a révélé «qu’il dégageait plusieurs cadavres de femmes et d’hommes chaque jour des décharges publiques».

Depuis l’occupation de l’Irak en 2003, les villes du sud sont devenues le terrain de prédilection des groupuscules de moralité publique « ordonner le bien et combattre le mal » et d’autres groupuscules islamistes extrémistes ainsi que des gangs et des individus.

Ces groupes se sont développés ces dernières années au point de donner naissance à des responsables gouvernementaux et sécuritaires, des milices, des supporters extrémistes et des mercenaires.Ils surveillent les entrées des universités pour en interdire l’accès aux filles non voilées, considérées comme mécréantes, répriment les rassemblements mixtes des étudiants, enlèvent les étudiants qui leur tiennent tête et les détiennent dans des pièces réservées à la torture.

Quand une femme est assassinée, le crime n’a pas besoin d’être justifié autrement qu’en accusant la victime d’avoir été une femme aux mœurs dissolues ou simplement une femme de plaisir.En réalité les premières victimes de ces assassinats ont été des femmes médecins, ingénieurs, des détentrices de doctorat, des activistes sociales et des fonctionnaires mais aussi des femmes de plaisir.Ces escadrons de la mort ont pour but de terroriser la gente féminine, de la détourner de toute participation à la vie sociale et de la contraindre à garder la maison et ainsi de l’empêcher d’envisager une quelconque participation à la vie politique.

« L’Organisation pour la Liberté des Femmes en Irak» appelle, au nom de toutes les femmes irakiennes, les responsables politiques à créer et entraîner « des groupes de protection des femmes » à charge pour eux d’organiser des rondes permanentes, de jour comme de nuit et tout au long de la semaine, dans les rues des villes du sud pour garantir la protection des femmes contre les assassins.Il convient aussi que ces groupes de protection soient bien formés pour reconnaître toutes les discriminations subies par la femme et inciter au respect de sa vie, de sorte que ce droit prime toutes les valeurs religieuses et tribales et autres sentiments masochistes.

La présence des troupes d’occupation à Bassora n’a apporté aucune aide ou soutien aux femmes et il n’est pas admissible qu’on cherche des prétextes à ce qu’elles y demeurent plus longtemps.Nous, soussignés, appelons les dirigeants à assumer leur responsabilité dans l’assassinat de centaines de femmes à Bassora et Al-amara et partout où les groupes islamistes extrémistes ont la haute main.

Nous attendons une réponse urgente des cabinets du Premier ministre, du ministre de l’intérieur et des gouverneurs des régions du sud de l’Irak et principalement de ceux de Bassora et Al-amara.

05 janvier 2008

Organisation pour la Liberté des Femmes en Irak (Organization of Women’s Freedom in Iraq – OWFI)

Soutenez-nous en signant la pétition: www.petitiononline.com/basra911/petition.html

Traduit de l’arabe par Ahmed Manai (www.tunisitri.net), 13 janvier 2008

Voir aussi :

Tueurs de femmes en Irak

16 décembre 2007

Dans un Irak occupé livré aux milices rivales, les femmes sont une proie pour les stratégies d’intimidation des islamistes. Le Congrès des libertés en Irak (IFC) s’est élevé contre les bandes de tueurs de femmes. Plus de 40 femmes auraient notamment été tuées à Bassorah dans les 5 derniers mois. Ces gangs menacent les femmes dévoilées et les « invitent » à suivre la loi islamique et à porter le foulard.
L’IFC souligne que le gouvernement n’a jamais rien fait pour arrêter ces criminels.
Il y a des groupes religieux derrière ces crimes qui tentent d’imposer les lois islamiques à la société. [cf. communiqué en anglais de l’IFC du 12-12-07 sur WW4 Report ici]
Le 8 décembre dernier, l’IFC a participé à une conférence des partis et clans non-religieux du sud de l’Irak à Bassorah sous le mot d’ordre: « No to occupation … No to sectarianism and subservience … No to the oil and Gas Law« [cf.] Non à l’occupation, Non au sectarisme et à la servitude, Non à la loi sur le pétrole et le gaz. La loi sur le pétrole, rendant son exploitation possible par les compagnies américaines accompagnant les troupes d’occupation, a été un scandale dévoilant la vraie nature compradore de la coalition au pouvoir (islamistes chiites, nationalistes kurdes* et PC stalinien).

Dans le sud irakien, ce sont les mêmes qui livrent le pétrole à l’occupant et laissent les femmes à la loi des milices islamistes dans l’indifférence ou la complicité desdits occupants. La Grande-Bretagne, puissance occupante dans la région de Bassorah depuis cinq ans, y transfère actuellement les pouvoirs officiels de sécurité à la coalition au pouvoir à Bagdad [cf. dépêche Reuters dans Libé].

Samir Adil, President of Iraq Freedom Congress

[*] dont un parti membre de l’Internationale socialiste.

Voir aussi:

Contre les violences aux femmes migrantes

19 novembre 2007

Dans le cadre de la Journée internationale contre les violences faites aux femmes

Contre les doubles violences faites aux femmes migrantes

Rencontre débat
lundi 26 novembre 2007 19h

Entrée libre

Violences conjugales, chantage aux papiers, précarité, menaces de reconduites à la frontière… Ces doubles violences sont la conjonction de plusieurs systèmes de violences contre les femmes, violences sexistes, violences étatiques.

Des femmes migrantes susceptibles d’avoir un titre de séjour en France comme conjointes de Français ou venues par le regroupement familial courent le risque de perdre de droit au séjour en cas de rupture conjugale. Bien que depuis 2003 des dispositions législatives permettent aux préfets de renouveler le titre de séjour si la rupture est due à des violences conjugales, cela ne règle pas le cas des femmes pour qui la rupture et les violences sont survenues avant la délivrance de la première carte ; en outre le renouvellement se fait de façon arbitraire selon les préfectures. Lorsqu’il s’agit de violences psychologiques, la preuve est difficile à apporter. Des femmes craignent de saisir la justice, Des femmes, des jeunes filles, confrontées à des violences familiales, ou ayant fui des violences, peuvent elles trouver une sécurité et le respect de leurs droits en France ? Là encore un grand arbitraire règne et l’écart est grand entre discours humaniste et réalités.

Des actions et analyses depuis des années ont été faites par les associations, il s’agit de les rendre davantage publiques, d’approfondir, sous divers angles, la réflexion, et de favoriser l’action plus large en définissant les revendications qui peuvent être portées auprès des autorités françaises. C’est aussi l’imbrication entre situations de migrations des femmes et violences (là bas, ici…) qu’il nous faut interroger

Cette réunion publique vise à rassembler des femmes confrontées à ces violences et des acteurs et actrices susceptibles d’agir ensemble contre ces doubles violences. Aussi participeront donc à cette rencontre des femmes confrontées à ces violences, des élu-e-s, des militant-e-s d’associations féministes et de défense des droits des étrangers, des travailleurs-ses sociaux-les, des juristes…

Réunion publique à l’initiative du comité d’action contre les doubles violences (qui regroupe le Rajfire, la Cimade Ile de France, la Fédération nationale solidarité femmes, la Ligue des femmes iraniennes pour la démocratie, Femmes de la Terre) et avec le soutien et la participation de nombreuses autres associations

Salle des fêtes de la Mairie du 12ème arrondissement
130 avenue Daumesnil 75012 Paris
Métros Montgallet, Daumesnil, Dugommier, bus n°29

Contacts : Tél. 01 44 75 51 27. Rajfire (réseau pour l’autonomie des femmes immigrées et réfugiées): rajfire@wanadoo.fr

Le RAJFIRE, Réseau pour l’autonomie des femmes immigrées et réfugiées, est un collectif féministe qui lutte pour les droits des femmes étrangères, immigrées, demandeuses d’asile ou réfugiées. Il a été créé en 1998.
Nos objectifs sont l’autonomie, l’égalité, la solidarité internationale, la liberté, les droits et l’égalité pour toutes les femmes dans tous les domaines et partout dans le monde. Nous nous efforçons de mettre en œuvre des solidarités en particulier pour les droits des femmes étrangères en France, migrantes ou exilées. Contactez nous lors de notre permanence le mardi de 16h30 à 20h à la Maison des femmes, 163 rue de Charenton 75012 Paris Métro Reuilly Diderot, RER Gare de Lyon. Tél : 01-44-75-51-27

Mina Ahadi « laïque de l’année »

29 octobre 2007

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Mina Ahadi, militante en Allemagne du Parti communiste-ouvrier d’Iran [*] où elle a fondé le Conseil des ex-musulmans et un Comité contre la lapidation, a reçu une récompense comme « laïque de l’année », le NSS Irwin Prize: cf. en anglais ici.

La NSS (National Secular Society) est présidée par Terry Sanderson, écrivain anglais, militant des droits des gays.

Le prix (£5000 ) avait été remis à Maryam Namazie en 2005.

Mina Ahadi a un blog en français: http://ahadi.wordpress.com/

[*] membre du bureau politique du PCO

Voir aussi: