Posts Tagged ‘femmes’

Une belle grève de Femmes : Douarnenez (Lucie Colliard, 1925)

21 octobre 2015

Brochure de Lucie Colliard disponible au format pdf:

Douarnenez_couv

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L’École Laïque et les Femmes (Marthe Bigot, 1921)

19 mars 2014

Article de Marthe Bigot dans Floréal (juillet 1921).

Tous ceux qui se préoccupent de l’organisation de l’Instruction publique en France sont unanimes à déclarer que l’état actuel de nos écoles est loin de répondre aux nécessités du jour.

Nous savons que la loi d’obligation est sans effet sur les défauts de fréquentation, que l’œuvre laïque de l’instituteur est souvent minée sans qu’il puisse y porter remède et que la gratuité est assez illusoire puisque les enfants pauvres n’ont pas toujours la nourriture, les vêtements, les fournitures scolaires indispensables.

Notre école qui doit abandonner l’enfant à treize ans cherche dans les années de fréquentation scolaire à entasser le plus de connaissances possibles dans les cerveaux, au détriment de la culture du jugement et du développement de l’esprit d’initiative. Sauf une infime minorité de boursiers, seuls les enfants de la classe riche peuvent espérer arriver au plein épanouissement de leurs facultés.

On a traduit cet état de choses par ces mots : « notre enseignement est un enseignement de classe ». Je n’y contredirai point.

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Si dans cet ensemble nous examinons particulièrement les conditions ‘faites aux jeunes filles nous constatons que tous les défauts de l’enseignement populaire se présentent pour elles avec un caractère d’aggravation marqué.

S’il s’agit de l’obligation, nous voyons les fillettes retenues plus souvent à la maison que leurs frères pour garder les enfants plus jeunes, soigner un des parents malades, aider au commerce, etc., par une première application de cette servitude sociale qui met toutes les corvées sociales à la charge des femmes.

‘La laïcité! Alors que le législateur donnait, en 1886, un délai de cinq ans pour la laïcisation des écoles de garçons, il ne fixait aucun délai pour les écoles de filles. De sorte qu’au moment du vote de la loi de séparation des églises et de l’État, bon nombre d’écoles de filles restaient encore à laïciser. Je ne voudrais pas jurer qu’elles le soient toutes aujourd’hui. Et on accusera les femmes de cléricalisme. A qui la faute? Pour la gratuité, nous sommes obligés de noter que les crédits consentis par l’État et les communes sont loin de s’équivaloir pour les garçons et les filles. Les jeunes gens trouvent plus d’écoles primaires supérieures, plus de cours complémentaires, plus d’écoles techniques que les jeunes filles.

Pour celles-ci on juge suffisant cet établissement hybride, cette caricature d’école qu’on nomme l’école ménagère.

Voici quelques chiffres qui montreront la négligence dont souffre l’enseignement féminin.

A Paris, on compte 5 écoles supérieures pour les adolescents, 2 seulement pour les adolescentes. Ces dernières peuvent espérer y pénétrer dans la proportion de 1 sur 7 ou 8, voire même 1 sur 10, alors que les garçonnets passent leurs concours avec une chance sur trois au moins.

Cette situation se répète dans les départements (1 ): le nombre total des Écoles primaires supérieures pour les garçons et de 285, pour les filles il n’est que de 180. Même remarque pour les cours complémentaires: 618 pour les garçons, 422 pour les filles. Il résulte de cet état de choses que l’enseignement complémentaire est en fait ouvert seulement aux fillettes des classes moyennes dont les parents peuvent attendre quelques années et interdit totalement aux petites filles de la classe ouvrière qui doivent gagner promptement leur vie.

Si nous nous tournons du côté de l’administration communale, nous trouvons que l’élément féminin n’y est pas mieux traité.

Les conseillers municipaux — élus masculins d’électeurs masculins — sont très économes quand il s’agit des écoles de filles. Je veux donner ici un des exemples les plus typiques que j’aie trouvés de cette parcimonie. En 1913, M. Aucoc fournissait au Conseil municipal de Paris un rapport consciencieux et détaillé sur les écoles professionnelles.

Il y relevait pour les garçons une dépense de 1.300.000 francs pour 1.300 élèves, soit 1.000 francs par élève. A la page suivante il présentait le même travail pour les jeunes filles et constatait une dépense de 75.000 francs pour 1955 élèves, soit 39 fr. par élève. Quiconque désirerait vérifier pourra se reporter au Bulletin municipal du 22 novembre 1913.

Nous avons vu la base, voyons maintenant les sommets de la hiérarchie universitaire.

Les hautes fonctions de direction au ministère sont naturellement aux mains des hommes. L’inspection académique est fermée aux femmes. C’est à peine si l’on entr’ouvre pour elles la porte de l’inspection primaire. A côté de 450 inspecteurs, on trouve seulement moins d’une dizaine d’inspectrices. Le concours d’inspection qui laisse entrer parfois des éléments masculins plus que moyens est d’une rigueur extrême pour les aspirantes.

Par cette organisation, l’établissement des programmes est tout entier sous l’influence masculine. Aussi voyons-nous, par exemple, bon nombre d’inspecteurs imposer dans les écoles de filles l’enseignement ménager avec une incompréhension totale des conditions de vie actuelles de la majorité des femmes et l’incompétence parfaite de ceux qui prétendent réglementer une besogne qu’ils n’ont jamais assumée.

L’enseignement des filles entièrement réglé par des hommes est organisé pour le profit des hommes. Il prépare les femmes à l’exploitation familiale et sociale comme l’enseignement populaire prépare la masse pour l’exploitation des classes dirigeantes.

Jamais un homme qui s’occupe de réglementer l’enseignement des filles n’a en vue le développement en elles de l’être humain.

Il veut préparer des épouses, c’est-à-dire des créatures d’obéissance, des domestiques permanentes qu’on ne paye pas et qui enlèvent à l’homme le souci des servitudes quotidiennes.

S’il s’élève un peu plus haut, il songe à assurer la perpétuation de la race, il parle de la mère, dont la société ne saurait se passer. Mais tandis qu’il a le souci de garantir à certains individus un développement désintéressé il ne songe jamais à cette idée lorsqu’il s’agit des individus féminins.

Nous sommes donc en droit de dire, nous autres femmes, qu’on écarte de toutes les fonctions politiques, qu’on place sous le joug de lois élaborées sans notre consentement, même indirect, à qui on extorque des impôts sans nous permettre d’en vérifier l’em1 ploi, dont on tue les enfants au caprice des gouvernants, que la société masculine ajoute à toutes ces injustices celle de nous placer à un degré inférieur lorsqu’il s’agit d’enseignement et cette injustice contribue à perpétuer les autres. Dans la hiérarchie sociale nous sommes la partie la plus exploitée de la classe exploitée.

Que demandons-nous? Toutes nos revendications peuvent tenir en un mot: Égalité. La femme doit ne plus être préparée à l’obéissance; il faut qu’elle soit élevée en être libre, capable d’initiative et de volonté.

‘Toutes ses facultés doivent être développées au mieux et de même que tous les républicains sincères répudient les deux sortes d’écoles: primaire et secondaire, l’une pour les fils des travailleurs, l’autre pour ceux des bourgeois, de même nous répudions aussi énergiquement l’école de sexe dans laquelle consciemment ou inconsciemment on développe l’orgueil masculin, les préjugés masculins, bases des privilèges masculins.

Cette réforme primordiale de la coéducation réclamée par les groupements d’instituteurs depuis des années devra être accompagnée d’un remaniement des règlements existants qui donnera aux femmes leur part de gestion dans le service de l’enseignement public.

Personne ne conteste que l’école laïque, telle que l’ont établie les lois et règlements de 1881-1887 n’ait été un progrès sur l’ancienne organisation des écoles de filles; mais des lois qui ont près de quarante ans d’existence deviennent caduques et sont incapables de correspondre à l’évolution d’une société, surtout quand cette société a subi un bouleversement comme celui qui a ‘secoué la nôtre depuis 1914.

Nous devons donc penser à la vie de demain. Il semble bien que le nouveau statut social comprendra l’émancipation de la femme.

A l’école transformée incombera la tâche de préparer à leurs nouveaux devoirs les opprimées enfin affranchies.

MARTHE BIGOT.

(1) Annuaire de l’Enseignement (1914).

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Conférence à Francfort le 8 mars

20 février 2013

A l’occasion de la Journée internationale des femmes, une conférence sur le Printemps arabe, la révolution féminine et la laïcité se tiendra le 8 mars à l’Université de Francfort avec Taslima Nasreen, Mina Ahadi, Maryam Namazie, Houzan Mahmoud, Necla Kelek (militante turque) et Zana Ramadani (fondatrice de Femen Allemagne). (Rdv à 16h00 Universität Frankfurt, AStA Festsaal, Bockenheimer Warte, Mertonstraße 26-28).

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Femmes en Révolutions (Lyon, 26-30 septembre)

20 septembre 2011

A Lyon, un collectif de solidarité avec les femmes dans les révolutions arabes, comprenant notamment nos amis de Table rase ou le Planning familial, organise une semaine de rencontres et débats. Du 26 au 30 septembre 2011, à Lyon et dans l’agglomération, venez rencontrer des femmes actrices des révolutions dans les pays du Sud de la Méditerranée: Programme complet (pdf )

Pendant la semaine:

* Des rencontres les après-midis;

* Des projections de films;

* Cinq soirées débats:

  • Lundi 26 septembre à Vaulx-en-Velin, Salle Edith Piaf (41 rue Gabriel Péri): Les nouveaux modes d’expression et de mobilisation

On a beaucoup parlé de l’importance du web participatif dans l’émergence et la propagation des mouvements révolutionnaires de ces derniers mois. Qu’en a-t-il été réellement ? Comment ces nouveaux outils se sont-ils combinés aux médias classiques (télévision, presse écrite…) ? En quoi ces modes d’expression ont-ils favorisé la prise de parole et l’action des femmes ? Quel rôle jouent-ils aujourd’hui dans la poursuite du processus démocratique ?

Avec : Aïda Toula Sulieman (Israël), Sarah Ben Hamadi (Tunisie), Sihem Bensedrine (Tunisie), Zineb El Rhazoui (Maroc), Maria Moukrim (Maroc). Et la participation du Bondy Blog.

  • Mardi 27 septembre à Villeurbanne, Palais du Travail : Les mobilisations sociales contre la mondialisation libérale

La contestation des pouvoirs en place s’est développée depuis de nombreuses années à travers des luttes sociales et des grèves qui mettaient en cause la corruption, les conditions de travail, la non redistribution des revenus, le droit à l’emploi pour les jeunes, la précarité pour les femmes, le poids de la dette… Quels ont été les grands moments de ces mobilisations passées ? Quelles sont les revendications économiques et sociales actuelles ? Comment la population s’organise pour les porter ? Quelle est la place des femmes dans le monde du travail et dans ces luttes ?

Avec : El Sayeda Abd El Hamid Abd El Gawad (Égypte), Monia Cheikh (Tunisie), Nassira Ghozlane (Algérie), Randa Baas (Syrie), Souad Guennoun (Maroc)

  • Mercredi 28 septembre à Lyon 3ème, Bourse du Travail : Les combats pour l’indépendance de la justice

L’un des enjeux de la démocratie est celui de l’indépendance de la justice. Des avocates échangent sur cette problématique, à travers les exemples tunisien, marocain, algérien et français. Quelles sont les revendications des femmes ? Comment sont organisés les codes de la famille ? Comment accéder à une justice indépendante ?

Avec : Assia Haj Salem (Tunisie), Nadia Aït-Zaï (Algérie), Zahia Ammoumou (Maroc), Marie-Noëlle Fréry (France)

  • Jeudi 29 septembre à Lyon 8ème, Espace Citoyen (12, avenue Jean Mermoz) : Les luttes pour les droits des femmes et pour l’égalité

« Pas de démocratie sans égalité ! », ce slogan a été repris pendant les mouvements révolutionnaires du printemps arabe. Dans la marche actuelle vers la démocratie, comment défendre les acquis concernant les droits des femmes, comment développer ces droits ? Que revendiquent les femmes dans ces révolutions ? Seront-elles entendues ? Les législations vont-elles avancer dans le sens d’une égalité pleine et entière ?

Avec : Najat Ikhich (Maroc), Ourida Chouaki (Algérie), Zeineb Bensaid (Tunisie), Rasha Nagem (Libye), Houzan Mahmoud (Irak). Et sous réserve : Dina Amiri (Égypte)

  • Vendredi 30 septembre à Lyon 5ème, Maison des Passages: Les artistes dans l’engagement politique et social

Quelle place occupent les artistes, les écrivaines, les cinéastes dans les révolutions actuelles ? Dans tout le Maghreb comme au Liban, en Palestine, en Egypte, en Syrie, de nombreuses voix s’élèvent, qui contestent les régimes dictatoriaux et le peu de place accordée aux femmes. De la fiction à la poésie, de la photographie aux arts plastiques, les mouvements intellectuels rejoignent les mouvements sociaux.

Avec : Souad Guennoun (Maroc), Hala Al Abdallah (Syrie), Rasha Nagem (Libye), Zeineb Bensaid (Tunisie)

Voir aussi:

La dernière esclave (Kollontaï, 1921)

31 août 2011

Article paru dans le Bulletin communiste n°11 du 17 mars 1921.

Depuis des siècles, la femme orientale était silencieuse; il a fallu le puissant tocsin de la révolution prolétarienne en Russie pour la faire sortir de sa torpeur séculaire. L’annonce du communisme, du travail et de la camaraderie universels, de l’égalité des sexes et de la solidarité générale, a pénétré comme un appel irrésistible l’Orient lointain, a réveillé les masses aux couleurs vives et bigarrées. L’Orient a bougé. Les pauvres, avec toute la haine accumulée dans leur cœur contre les satrapes et les riches, on commencé leur ascension vers le drapeau rouge, symbole de liberté, d’égalité et de travail pour tous. Pour la première fois dans l’histoire, la femme de l’Orient a entendu l’appel adressé à elle, la plus opprimée entre les opprimées. Elle qui n’était presque qu’un chose, qu’un accessoire de ménage, un instrument humble et sans voix, le drapeau rouge du communisme l’appelle à l’égalité et à la possession de toutes les conquêtes de la Révolution.

La femme de l’orient, pour la première fois depuis bien des siècles, a rejeté le voile et s’est mêlé à la foule révolutionnaire en marche vers le symbole de l’affranchissement, vers le drapeau rouge du communisme.

Chaque mois d’existence de la République soviétique, en asseyant davantage le fondement du communisme, augmente la fermentation parmi les femmes d’Orient. Pour la première fois, la femme orientale apparaît dans l’histoire au Congrès des Peuples de l’Orient à Bakou. Dans toutes les régions de la Russie soviétiste où domine une population musulmane, dans les Républiques orientales, un profond travail d’idées se poursuit dans les masses féminines. L’idée soviétiste est comme une baguette magique qui entraîne tous les déshérités, qui fait écrouler les barrières séparant les races orientales des autres, et qui unit les forces dispersées. Les femmes réclament leur droit à l’instruction. Autour des sections d’instruction publique se groupent les femmes orientales, débarrassées du voile. Les tartares, les Persanes, les Sartes, luttent contre cet attribut anti-hygiénique. A Téhéran, où le capital a déjà préparé le sol pour une semence future de communisme, une conférence de femmes s’est tenue avec ce mot de ralliement: « A bas le voile ! »

Le Turkestan, avec sa petite industrie ménagère, voit grandir chaque jour le mouvement qui entraîne les femmes des artisans. Le nombre de cas de divorces venant devant les tribunaux augmente chaque jour; la femme, forte de son commencement d’émancipation économique, réclame de plus en plus catégoriquement son droit à l’existence indépendante.

Dans l’Azerbeidjan, les femmes musulmanes guidées par la section communiste, ont organisé un club, un jardin d’enfants, un atelier de couture, un réfectoire et une école.

Dans la Transcapie se tiennent des réunions régulières de femmes comme les assemblées de délégués en Russie. Il y a un syndicat de l’aiguille, groupant les musulmanes et les Russes.

A Samarcande, la section féminine du Comité communiste possède un groupement de musulmanes. Des sections féminines existent à Boukhara. Le Comité Exécutif du Turkestan compte quatre femmes, mais toutes n’ont pas encore enlevé leur voile.

En Bachkirie, parmi les femmes kalmouckes et kirghizes, dans la République Tartare et même dans les contrées lointaines du Nord, à Tioumen, le mouvement s’étend parmi les musulmanes, les sections féminines de notre parti poussent des racines profondes.

La femme orientale, surtout la fraction qui vit sur le territoire de la fédération Soviétiste, s’est éveillée et s’élance vers son complet affranchissement. Il suffit de savoir l’aider pour gagner des défenseurs nouveaux à la grande idée communiste.

La troisième conférence panrusse des Sections Féminines était assistée d’une section spéciale des femmes orientales. Elle a décidé non seulement d’intensifier cette partie de notre travail, mais encore de convoquer pour le 1er février, date ensuite reculée au 1er avril, un premier congrès panrusse des femmes de l’Orient. Dans toutes les provinces seront créées des commissions d’organisation pour préparer le congrès. Ces commissions seront composées de représentants des bureaux musulmans, des sections ouvrières et des comités de la jeunesse communiste. La même action sera faite dans les districts. On prépare des tracts, des affiches, des proclamations, on utilise les instituteurs, les médecins, les groupements communistes, toutes les associations éducatives musulmanes.

Dans les républiques autonomes, la préparation du congrès incombe également aux sections féminines. Des conférences préalables sont convoquées dans les provinces et les districts. Une large propagande est faite. L’ordre du jour du Congrès est le suivant: 1° questions actuelles; 2° le pouvoir des Soviets et les femmes d’Orient; 3° la situation juridique de la femme orientale autrefois et maintenant; 4° la petite industrie et la femme en orient; 5° la protection de la maternité et de l’enfance; 6° l’instruction publique et la femme orientale.

Ce Congrès sera général, sans considérations de parti: son but est de mettre en branle une masse encore vierge, d’intéresser à l’action soviétiste les populations féminines, d’éduquer les femmes orientales dans l’esprit communiste et de les affermir pour la lutte contre les ennemis des travailleurs. Mais comme il faut compter avec toutes les particularités économiques et traditionnelles de l’Orient il a été décidé de réunir après le congrès une conférence de femmes communistes musulmanes pour examiner diverses questions d’organisation et de programme concernant l’affranchissement de la femme orientale.

Nos efforts devront être concentrés sur deux points principaux: grouper et rassembler les forces éparses des femmes-artisans dans les localités où le capital industriel a déjà mis sa lourde patte sur la, prolétaire orientale, grouper les éléments agricoles, semi-nomades ou nomades autour de coopératives agricoles, et d’autre part entraîner les masses féminines dans l’action éducative, puis politique de nos sections d’instruction publique. Plus que partout ailleurs, la science et l’instruction seront en orient le plus sûr instrument d’affranchissement. Une liaison étroite entre les femmes et les organes éducateurs est une nécessité dictée par la vie même.

Plus s’étendra l’action de nos sections féminines, parmi les femmes orientales, plus le communisme s’établira rapidement en Orient et plus décisif sera le coup porté à l’impérialisme occidental par les forces réunies du prolétariat oriental arraché à son séculaire sommeil.

Alexandra KOLLONTAI.

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Voir aussi:

Conférence sur les violences contre les femmes à Beyrouth

26 novembre 2010

Une conférence internationale sur les violences faites aux femmes s’est tenue à Beyrouth (Liban) les 23 et 24 novembre avec la participation de nombreuses militantes du Moyen-Orient. Houzan Mahmoud, de l’Organisation pour la liberté des femmes en Irak, y est intervenue sur « l’égalité des sexes, l’espace public, l’État et la politique », abordant les nombreux aspects des violences contre les femmes en Irak et au Kurdistan irakien.


Conférence sur les luttes des femmes au Moyen-Orient à Oslo

1 novembre 2010

Houzan Mahmoud, de l’Organisation pour la liberté des femmes en Irak, et l’avocate iranienne Mahrangiz Kar ont participé à Oslo à une Conférence sur les luttes des femmes au Moyen-Orient organisé par le Comité des femmes du Parti socialiste de gauche de Norvège.

Voir aussi:

Conférence sur l’oppression des femmes (Lyon, 28 octobre)

16 octobre 2010

Femmes du PSOP

9 août 2009

Extraits du texte de Séverine Liatard, « Autour de la Gauche révolutionnaire : des femmes en politique au temps du Front populaire », dans Les deux France du Front populaire, de Gilles Morin et Gilles Richard. (L’Harmattan, juin 2008, ISBN : 978-2-296-05702-9, 416 pages). Gilles Morin a réalisé en 1995 l’inventaire du Fonds Pivert au Centre histoire sociale de Paris I.

Au sein du P.S.O.P. [1], le taux de représentativité des femmes est supérieur à celui des autres organisations de gauche: sur 972 militants, on compte 138 femmes. Elles représentent donc 14,2% des effectifs militants [2]. Une proportion qui a priori est plus favorable à l’accession de certaines d’entre elles à des postes de responsabilité, comme le comité directeur ou les comités de rédaction des diverses publications de l’organisation.

En septembre 1935, le comité directeur [3] de la tendance pivertiste comprend 25 membres dont 3 femmes (12%): Colette Audry, Hélène Modiano et Simone Kahn. La composition de ce comité reste la même jusqu’au début de l’année 1937 [4]. Lorsque la tendance pivertiste est exclue de la SFIO au lendemain du congrès de Royan en juin 1938, la commission administrative permanente (CAP) du PSOP comprend désormais 33 membres, parmi lesquels une seule femme: Suzanne Nicolitch [5].

Madeleine Hérard à Royan (1938)

Les comités de rédaction des trois organes d’information et de propagande pivertistes [6] sont dirigés par Marceau Pivert, Michel Collinet et René Lefeuvre pour La Gauche révolutionnaire, par Marceau Pivert, Lucien Hérard et René Modiano pour Les Cahiers rouges et par Michel Collinet pour Juin 36. Aucune femme n’occupe la fonction de rédactrice en chef. Toutefois, parmi la quinzaine de collaborateurs réguliers qui alimentent les pages de ces publications, sept sont des femmes: Colette Audry, Simone Kahn, Berthe Fouchère, Hélène Modiano, Madeleine Hérard, Suzanne Nicolitch et Charlotte Ricard. A titre d’exemple, la collaboration de Colette Audry s’évalue ainsi: elle publie un article tous les deux numéros dans La Gauche révolutionnaire d’octobre 1935 à décembre 1936, trois articles dans Les Cahiers rouges de mai 1937 à mai 1938, et tient une revue de presse régulière dans l’hebdomadaire Juin 36 jusqu’en avril 1938. Peu impliquée au sein du PSOP, elle n’intervient plus que très ponctuellement dans Juin 36 lorsque celui-ci devient l’hebdomadaire de cette organisation à partir de juin 1938.

De son côté, le CASPLE (Comité d’action socialiste pour la levée de l’embargo), mis sur pied en septembre 1936 pour soutenir la cause des républicains espagnols et qui revendique en décembre 150 adhérents appartenant tous à la Gauche révolutionnaire, est dirigé par une équipe de huit membres dont Simone Kahn et Colette Audry [7]. Cette dernière, qui fait partie des initiateurs de cet organisme, se rend dans la péninsule ibérique au cours de l’été 1936, et rentre à Paris en septembre. Comme Michel Collinet, présent dès la mi-juillet en Catalogne, elle rapporte des témoignages sur le déroulement de la révolution libertaire et rencontre les membres du POUM (Parti ouvrier d’unification marxiste), que les pivertistes considèrent comme la seule organisation capable de conduire le prolétariat espagnol à la victoire. Elle écrit des articles sur les conséquences désastreuses de l’inaction des organisations socialistes françaises. A travers cette démarche, il s’agit d’infléchir la politique de non-intervention énoncée par le gouvernement Blum le 6 septembre 1936 dans le discours de Luna Park. De plus, Colette Audry participe à la traduction de la publication hebdomadaire du bulletin du POUM, La Révolution espagnole, et devient l’administratrice de cette édition pour la France [8]. Lorsque le CASPLE étend son recrutement à l’ensemble de la SFIO et en particulier aux zyromskistes [9], Simone Kahn endosse la responsabilité de secrétaire administrative aux côtés de Jean Prader (secrétaire général), et 2 femmes (Berthe Fouchère et Colette Audry) sur 23 membres font désormais partie de son bureau [10].

Hélène Modiano à la conférence constitutive du PSOP

Selon ce recensement sommaire, six militantes émergent des instances de direction de la tendance pivertistes: Colette Audry, Hélène Modiano, Berthe Fouchère, Suzanne Nicolitch, Madeleine Hérard et Simone Kahn [11]. Ces femmes appartiennent pour la plupart à une génération née au début du siècle (elle ont une trentaine d’années) et elles possèdent un capital scolaire élevé: Colette Audry (1906-1990), Suzanne Nicolitch (1902-1942) et Hélène Modiano (1909-1987) sont toutes trois agrégées de lettres et enseignent dans le secondaire. Les deux premières ont préparé ce diplôme en partie ou dans son intégralité à l’ENS de Sèvres [12]. Madeleine Hérard (1897-1978) devient libraire après avoir fait des études dans un collège méthodiste en Grande-Bretagne et avoir séjourné aux Etats-Unis. Enfin, Berthe Fouchère (1899-1979) est institutrice. Rayée des cadres de l’enseignement en raison de ses engagements syndicaux, elle s’expatrie successivement en Algérie, en Allemagne et en Autriche de 1923 à 1925.

Il est certain que la place des enseignants, en particulier des instituteurs, est prépondérante aux postes de responsabilité et sans aucune mesure avec leur poids démographique dans l’organisation, tous sexes confondus. La hiérarchie des tâches le plus reproduit souvent dans l’organisation la division sociale du travail. Ces professions représentent 5% des effectifs militants et accaparent plus de la moitié des postes de responsabilité nationale. En détaillant davantage la composition de la direction pivertiste, on comptabilise en moyenne 30% d’instituteurs, 15% de professeurs, 13,9% d’ouvriers qualifiés, 14,1% d’employés subalternes et 10,1% d’employés supérieurs pour la période allant de 1935 à 1937 [13]. Toutefois, l’appartenance à une catégorie socioprofessionnelle « diplômée » semble être pour une femme un impératif si elle veut siéger dans les espaces décisionnels: aucune militante des catégories socio-professionnelles ouvrières, employées ou sans profession, ne détient de responsabilité alors qu’elles constituent la majorité des effectifs militants de la Gauche révolutionnaire [14].
On peut également constater la fréquence des couples militants au sein des organes de direction du courant pivertiste. Le phénomène s’explique en partie par le fait que le mariage ne transgresse pas les barrières sociales: ouvriers et employés se marient entre eux, les intellectuels aussi (…)

Notes:

[1] Nous ne connaissons pas la répartition par sexe lors de la signature de la plate-forme de la Gauche révolutionnaire en octobre 1935. L’organe mensuel mentionne seulement que 824 militants, dont 408 de la Seine, ont adhéré à l’organisation (La Gauche révolutionnaire, N°3, décembre 1935).

[2] Bruno David, « Récurrences et Figures de l’histoire ouvrières. Histoire sociale du pivertisme (1935-1940) », thèse de doctorat, sous la direction de Jacques Julliard, EHESS, 1996, p. 412. L’auteur ajoute que la 15° section de la Seine où les pivertistes sont majoritaires comprend 12% de femmes.

[3] Membres du comité directeur de la GR à l’automne 1935: Pivert, Collinet, Modiano, Beaurepaire, Périgaud, Mallarte, Floutard, Jacquier, Weil-Curiel, Hélène Modiano, Midov, Hérard, Lefeuvre, G. Goldschild, Lalande, Simone Kahn, Guérin, Weitz, Brévillard, Jospin, Thouron, Gillet, Krihiff, Colette Audry.

Suppléants: G. Kahn, Etcheverry, Meier, Langier, Fournier, Zahn. Papiers des Amis de Marceau Pivert, 22AS-I-12, CARAN.

[4] Comité directeur de la Gauche révolutionnaire en janvier 1937, papiers des amis de Marceau Pivert, op. cit.

[5] Membres de la CAP (équivalent du comité directeur) du PSOP élus par la conférence nationale des 16-17 juillet 1938: Pivert, L. Hérard, R. Modiano, Collinet, H. Goldschild, Jacquier, Poireaudeau, Guérin, Broussaudier, R. Cazanave, A. Weil-Curiel, Moncond’huy, H. Midov, Degez, F. Pichon, Lancelle, Suzanne Nicolitch, Domisse, R. Rul, Sagette, Marc, L. Weitz, Rouaix, G. Floutard, Petit, Delmas, C. Spinetta, G. Mora, L. Vaillant, G. Levant, J. Enock, L. Vallon, Edouard (Juin 36, N° 18, 22 juillet 1938).

[6] La Gauche révolutionnaire (mensuel de la tendance), Les Cahiers rouges (mensuel d’études et d’action révolutionnaire réservé aux militants, dont le premier numéro paraît en mai 1937), Juin 36 (hebdomadaire de la Fédération de la seine de février à juin 1938, puis hebdomadaire du PSOP).

[7] CASPLE N°1, décembre 1936.

[8] La Révolution espagnole N°1, 3 septembre 1935.

[9] Le CASPLE devient le CASPE en avril 1937.

[10] L’Espagne socialiste (organe franco-espagnol du CASPE), N°1, 16 avril 1937.

[11] Nous n’avons trouvé aucun renseignement sur Simone Kahn.

[12] Colette Audry appartient à la promotion de 1925, Suzanne Nicolitch (née Alamercery) à la promotion de 1924. A la même époque, Hélène Modiano prépare l’agrégation de lettres au collège Sévigné.

[13] Bruno David, art. cit., p. 470.

[14] Il y a 16,5% d’ouvrières, 39,1% d’employées et 23,5% de femmes sans profession (dont les femmes au chômage). Ibid., tableau 22, p. 412.

Journée internationale des femmes: présence du PCOI

8 mars 2009

Photos de manifestations et rassemblements du Parti communiste-ouvrier d’Iran les 7 et 8 mars 2009 pour la Journée internationale des femmes.

en Allemagne:

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à Londres:

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au Canada:

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à Vancouver:

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participation du PCO de gauche d’Irak à Toronto:

toronto

en France:

francefrance2

en Suède:

suede

Voir aussi le site http://www.equalrightsnow-iran.com/

equalrightsnow