Nouvelle déclaration de principes du PS: de la merde en tube

by

Le Parti soi-disant socialiste vient de publier et présenter à la presse sa nouvelle déclaration de principes (*). Il y est confirmé qu’il est l’héritier de l’ancien parti radical-socialiste et sûrement pas de la SFIO.

Extrait:

Article 6:

Les socialistes sont partisans d’une économie sociale et écologique de marché, une économie de marché régulée par la puissance publique, ainsi que par les partenaires sociaux.
Le système voulu par les socialistes est une économie mixte, combinant un secteur privé dynamique, des services publics de qualité, un tiers secteur d’économie sociale.

Faut-il rappeler que le patronat et son organisation de combat le MEDEF font partie des « partenaires sociaux »?

Evidemment, ne cherchez pas quoi que ce soit sur les luttes sociales et l’émancipation des producteurs. Le PS n’est plus une organisation ouvrière comme continue de le prétendre la doxa trotskyste, il n’est même plus vraiment réformiste, il vise juste à être un bon gestionnaire (« régulateur ») du capitalisme en crise. Sa « régulation » est tellement neutre sur le front de classe qu’elle met sur le même plan patronat et syndicats, les « partenaires sociaux », pour « réguler » par contrat aux côtés de la loi.

S.J.

(*) Pour la méthode: pas de discussion à la base parmi les adhérents qui l’apprennent par voie de presse.

Voir aussi:

Étiquettes :

9 Réponses to “Nouvelle déclaration de principes du PS: de la merde en tube”

  1. wildo Says:

    tout à fait d’accord avec cette analyse … merci

    J’aime

  2. J. Says:

    Faut dire, on s’attendait pas à mieux. Ça fait longtemps qu’ils n’ont rien
    de socialiste.

    Là où ça m’a surpris, ou alors j’ai lu trop vite, c’est qu’il n’y a rien
    sur le féminisme et sur le genre.

    Parler au passé du mouvement ouvrier est pas mal aussi…

    J’aime

  3. pivert Says:

    L’ancien article 4 : Le parti socialiste est un parti ancré dans le monde du travail. Les mutations incessantes et profondes des sociétés contemporaines n’ont pas éliminé les oppositions des classes et groupes sociaux. C’est pourquoi, si les socialistes participent au combat pour le progrès de toute la société, ils sont particulièrement attentifs aux intérets des salariés et au développement de toutes leurs capacités d’action.

    Le nouvel article 19 : Le parti socialiste est un parti populaire ancré dans le monde du travail. Il est le produit des combats politiques et des luttes sociales menées tout au long des XIXe et XXe siècles. Il entend exprimer l’intéret général du peuple francais.

    J’aime

  4. wildo Says:

    La lutte des classes genrée est passée complètement sous la trappe …
    j’ai été bashée par tois blogs influents (intox 2007, mccabinet, pisano ) comme ils disent a propos de la question féministe il y a trois semaines – c’était complètement délirant j’ai été prise à partie de façon très violente… pour eux parler de féminisme est complètement retrograde – digne d’une sorcière, leurs arguments du badintérisme bon tein , donc un féminisme masculiniste de droite alors que plus que jamais la question se pose de façon cruelle … Le PS a vraiment un gros souci avec son socialisme …

    J’aime

  5. lucien Says:

    Communiqué de Marc DOLEZ,

    député P.S du Nord et animateur de Forces Militantes,

    Avec sa nouvelle déclaration de principes, le Parti Socialiste décide en fait de s’aligner définitivement sur une social-démocratie européenne qui a perdu depuis longtemps ses points de repères et dont la fragilité résulte de son ralliement au libéralisme économique et de son incapacité à définir un projet alternatif de transformation sociale.

    En affirmant l’objectif « d’une économie sociale et écologique de marché », référence explicite au traité de Lisbonne, le Parti Socialiste renonce à la socialisation, même progressive, des moyens de production et d’échange, et donc à un autre mode d’organisation sociale.

    Les socialistes fidèles à Jaurès ne sauraient ni accepter ce calamiteux renoncement, synonyme d’abandon des valeurs fondamentales du Socialisme ni cautionner, sous couvert de modernisation, l’officialisation de la dérive sociale-libérale.

    Pour eux le capitalisme n’est pas un horizon indépassable et le Socialisme reste cette idée neuve pour l’égalité, l’émancipation sociale et la libération des peuples.

    Le monde a certes beaucoup changé mais pas l’exploitation de l’homme et, devant les désastres engendrés par le capitalisme international et financier, rien n’est plus urgent aujourd’hui que de reconstruire une idéologie de rupture pour ouvrir une nouvelle voie.

    C’est assurément la conviction de nombreux militants qui, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du Parti Socialiste, considèrent que la construction d’une véritable alternative exige d’abord de retrouver l’authenticité socialiste.

    Le 22 Avril 2008

    J’aime

  6. LO Says:

    Extrait de Lutte ouvrière du 25-04-2008:
    Parti Socialiste : un parti réformiste ? Mais pour quelles réformes ?
    La direction du PS vient de rendre public le texte de sa « déclaration de principe » destinée à définir son identité pour le XXIe siècle. Ce texte, le cinquième depuis la fondation du Parti Socialiste en 1905, marquerait, nous disent les commentateurs, la rupture avec son passé car il n’y figure plus aucune référence à une transformation révolutionnaire de la société. Il est vrai que la version précédente, qui datait de 1990 n’avait rien de bien subversif, définissant le PS comme un « parti de rassemblement qui met le réformisme au service des espérances révolutionnaires. »

    Le PS deviendrait donc désormais officiellement un parti réformiste, exclusivement réformiste : la grande nouvelle ! Il aura fallu ce texte, et les commentaires des journalistes pour que l’on apprenne qu’il existait encore, dans le recoin caché d’un texte oublié, une vague allusion à la révolution. Pourtant cela fait très, très longtemps que le Parti Socialiste et ses homologues à l’échelle internationale ont rompu avec toute idée de révolution.

    Pire, quand ils se sont trouvés véritablement confrontés à une révolution sociale et politique, ils se sont rangés au côté des contre-révolutionnaires et de la soldatesque la plus réactionnaire, prenant plus que leur part dans son écrasement. Et cela ne date pas d’hier, mais de 1919, quand les sociaux-démocrates allemands partagèrent la responsabilité de la répression et de l’assassinat de Karl Liebknecht et de Rosa Luxembourg et quand ils se rangèrent parmi les adversaires actifs de la révolution russe.

    Il y a donc belle lurette que le PS a abandonné tout ce qui pouvait le rattacher, dans sa pratique, aux idées révolutionnaires. Et le réformisme dont il se réclame, qu’il résume aujourd’hui par la formule « aller vers l’idéal et comprendre le réel », s’est toujours traduit par la trahison de l’idéal pour se prosterner devant le réel, manière hypocrite de baptiser le système d’exploitation et d’injustice que le PS a géré avec loyauté, et même avec zèle, quand les circonstances l’ont conduit à diriger les affaires du pays. Car où sont donc les réformes essentielles dues à des ministres socialistes qui permettraient que l’on puisse qualifier le PS de parti réformiste ? Ce parti réformiste est un parti réformiste sans réforme.

    Il a fallu une centaine d’années pour que le PS abandonne toute référence à la transformation révolutionnaire de la société. Combien en faudra-t-il pour qu’il jette aux orties son étiquette socialiste qui fait encore mauvais genre, pour s’intituler « parti réaliste ? »

    J.P.V.

    J’aime

  7. lucien Says:

    La déclaration de principes du PS a été adoptée par les délégués de la convention le 14 juin par 518 voix, avec trois contre et 17 abstentions.

    J’aime

  8. Montoya Pierre Says:

    De nombreux représentants de l’aile gauche sont tombés (volontairement ) dans le panneau en votant la nouvelle déclaration de principes, pour ne pas oser se positionner en opposition frontale à la direction et restent ainsi dans le magmas. Ils avaient là l’opportunité de mener au fond le débat, au lieu de celà ils ont cautionné une opération anti-statutaire qui en fait tendait à les marginaliser ou d’aller à « Canossa ». L’introduction de références à la doctrine sociale de l’église n’est pas fortuite. dans le prolongement CFDT PS. Par ailleurs la déclaration de principes ne déclare plus rien depuis pas mal de temps et ne contient aucun principe qui n’ait été respecté depuis autant de temps. Elle n’a jamais été opposable ni opposée à personne en interne, face aux déviations. Par contre celle-ci est significative et en premier lieu opposable idéologiquement à l’aile gauche au moins tant que le PS restera un appareil électoral puissant. Le noeud de la problématique est là pour quelques dirigeants de l’aile gauche. Le PS se lance dans le sillage du New Labour conformèment aux orientations du Parti socialiste européen et réduit volontairement l’espace de sa gauche et dans le même temps celle-ci connait un désintérêt de ses militants qui ont moins de grain à moudre et d’autres qui partent sur des « appels et des initiatives de gauche » ailleurs.

    J’aime

  9. lucien Says:

    Extrait éloquent du blog de JL Mélenchon sur le vote de la déclaration à la convention:
    comptage du vote final bidonné au-delà du raisonnable. Hollande le sournois, dans le style calembour et facéties qui font son charme, a encore battu un record de foutage de gueule en entendant les protestations de la salle. Comme ça protestait de tous côtés contre le scandale des 580 votes de délégués qu’il s’était arrogé dans une salle qui n’a jamais contenu plus de quatre cent personnes (délégués invités et journalistes compris) et les 17 voix attribuées à l’abstention alors que le quart de la salle avait levé la main à ce moment, il déclare goguenard: « quoi, qu’est ce qui se passe ? Des camarades ne sont pas contents ? Qu’on leur donne deux ou trois voix de plus ». Et comme tout le monde rit de la calembredaine, Hollande peut passer à la suite de son discours et aux sornettes creuses qu’il contient. Il aurait tort de se gêner. Il parle pour les copains copines qui servent le récit type dans la presse et qui se fichent comme d’une guigne de ce qui se dit réellement, se fait, se compte. Aucun ne s’étonne de ce qu’aucun décompte de vote des fédérations socialistes départementales n’ait été publié, ni du sens du petit chiffre de participation affiché (40%) ni du fait qu’il ne correspond à rien des constatations faites partout. Car sur le terrain c’est à peine 25% qui ont participé à la mascarade qui consiste à voter un texte encore en cours d’amendement.

    J’aime

Commentaires fermés