Munis, la voz de la memoria

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Nous avons récemment publié la bande-annonce sous-titrée en français d’un film documentaire sur G. Munis réalisé par Radikal films. Ce documentaire dispose désormais d’un site: http://www.munis.es, et d’une page facebook: https://www.facebook.com/munislavozdelamemoria.

Contact: info@radikalfilms.es.

SYNOPSIS

Munis est l’un des derniers révolutionnaires “classiques”. Ses références, ce sont les révolutions et les révolutionnaires les plus importants de l’histoire de l’humanité. Néanmoins, c’est un illustre inconnu, oublié par l’histoire de la pensée politique, relégué à un certain ostracisme par les académiciens de l’histoire contemporaine.

La discussion sur la révolution russe a été sa première activité théorique consciente comme révolutionnaire en herbe. Léon Trotsky a été le révolutionnaire de son époque qui l’a le plus influencé et avec qui il a établli une relation politique et personnelle de grande importance et qui l’a fortement marqué pour le restant de sa vie. Mais, ennemi des dogmes, Munis a su rompre avec les idées mortes, qu’elles proviennent de Marx, d’Engels ou de Trotsky lui-même. Au-delà de sa relation avec le “Vieux”, il a maintenu un engagement et un accord politique avec Natalia Sedova, veuve de Trotsky, d’une grande valeur symbolique par rapport à ce que nous pourrions déduire de l’évolution de la pensée de Trotsky vers la fin de sa vie. Munis fut l’un des principaux orateurs aux funérailles du révolutionnaire russe, et ce n’est bien évidemment pas un hasard.

Une fois liquidé le mouvement révolutionnaire en Espagne, Munis et ses camarades participèrent, dans la mesure de leurs forces, à la lutte internationaliste contre la deuxième guerre mondiale. Durant cette période, et ce jusqu’à la fin de sa vie, Munis s’est forgé comme militant se consacrant pleinement à l’objectif révolutionnaire. Même parmi des personnalités importantes, nous pensons par exemple à Mattick, cette disposition personnelle à se consacrer entièrement à la réalisation de la révolution est rare. De cette période date l’amitié de Munis et Benjamin Péret avec lequel il a collaboré très étroitement et de façon très fructeuse. Là aussi, la personnalité de Munis a un caractère très “classique”.

Si toute cette période de lutte et de réalisations révolutionnaires est importante, la période de défaite historique représentée par la consolidation du stalinisme (contre-révolution capitaliste d’État) et du capitalisme occidental après la Deuxième Guerre Mondiale l’est tout autant sinon plus. C’est le moment de tirer des leçons des défaites russe et espagnole : nouvelle caractérisation de la nature de la révolution et contre-révolution en Russie et du stalinisme et une nouvelle perspective ouverte par l’expérience en Espagne. La période a changé. Il y a d’autres tâches : comprendre le rôle des forces “ouvrières” traditionnelles, en premier lieu la critique des syndicats et du syndicalisme. Il faut tenir compte que pendant la seconde moitié du siècle, toutes les actions ouvrières indépendantes se sont faites, non en marge des syndicats, mais contre eux. De là apparaît sa critique, basée sur ses propres fondements théoriques personnels, des syndicats : “Les syndicats contre la révolution”. Outre sa caractérisation de la phase de civilisation marquée par la décadence. Ce concept de décadence est probablement l’un des plus complexes et fructueux que nous ont légué Munis et ses camarades. Au cours de ces décennies, les discussions se sont succédées avec Castoriadis, Rubel, Onorato Damen, Marc Cirik, etc.

Pour toutes ces raisons, l’intention de ce film documentaire n’est autre que de montrer que Munis illustre, de par son activité pratique et sa réflexion théorique, ce que les révolutionnaires ont pleinement vécu au cours du XXe siècle. Il y a bien sûr d’autres aspects intéressants, d’autant que Munis n’est pas le seul révolutionnaire, et il faudrait d’ailleurs étudier la raison pour laquelle Munis s’est refusé, dans les années soixante, à prendre des chemins que d’autres ont empruntés. Mais cela-même fait partie de l’histoire de la pratique et de l’idée de Révolution.

Ainsi, notre intention est toujours celle de raconter l’histoire de personnages qui ne sont plus présents. Mais à travers leur pensée et leur mémoire, nous racontons l’histoire de ceux qui ont encore quelque chose à dire. Ce documentaire respecte donc l’une des maximes que tout documentaire de ce genre doit appliquer : nous découvrons des histoires encore actuelles et en partie en vigueur en vertu d’un récit du passé. La biographie des absents est faite d’explorations de ceux qui la racontent.

Cela s’est vu puisque lors de la préparation du scénario, on a constaté que les vieilles ruptures peuvent être palliées en vertu d’une réconciliation permettant de reprendre les idées que Munis et ses camarades ont défendues.

Cela se voit dans le documentaire puisque cela fait partie du fil conducteur, et cette réconciliation permet à ce documentaire de dépeindre l’expérience vitale du protagoniste.

Cette courte introduction a pour but d’illustrer pourquoi dans le cas de Munis, nous croyons que reprendre toute sa trajectoire en la mettant en relation avec les avatars de la révolution socialiste au XXe siècle serait ce qu’il y a de plus cohérent et aussi de plus intéressant.. Mais nous n’avons pas cette prétention, nous savons que nous ne pouvons apporter que bien peu de choses. Mais en ces temps où on nous parle tant de mémoire historique, en réalité il faudrait parler d’ignorance ou d’occultation, il serait bon de ne pas compartimenter les gens et leur trajectoire : il faut clairement percevoir qu’il y a des gens qui ont donné un sens à leur vie en dehors des canons de la télévision, et que l’idée de révolution et de socialisme nous a été livrée en mains propres par ceux qui l’ont vécue et pensée très profondément. Par ceux-là mêmes que ce film dépeint.

Ainsi, quel meilleur moyen que le documentaire pour décrire une histoire qui canalise le présent pour affronter l’avenir ?

Repas pendant le tournage

Repas pendant le tournage

2 Réponses to “Munis, la voz de la memoria”

  1. mondialisme Says:

    http://www.mondialisme.org/spip.php?article1720

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  2. Lucien Bataille Socialiste Says:

    Le documentaire “Munis, La Voz de la Memoria” sera projeté jeudi 15 décembre à Barcelone, 20h00 au cinéma Alexandra (Rambla de Catalunya, 90).

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