1922-04 Syndicalisme et révolution russe [Monatte]

Paru dans L’Humanité du 17 avril 1922.

Bien que Pierre Monatte ne soit pas inscrit cru Parti communiste, son opinion sur les questions syndicales du jour, fondée sur une longue pratique et une notion approfondie du syndicalisme a pour nous une telle importance que nous n’hésitons pas à reproduire toute la partie substantielle de l’article qu’il publie dans l’Ecole Emancipée. Dire à ses amis ce qu’on croit être la vérité, les mettre en garde contre leurs erreurs et leurs fautes est d’un meilleur ami que l’apologie systématique et aveugle. En critiquant certaines manifestations récentes de la C.G.T.U. – ainsi que notre, ami Tourrette le fit dernièrement revient ici – Monatte rend véritablement service aux camarades qui ont entrepris de  ramener l’organisation syndicale française dans la voie révolutionnaire. Et nous sommes grandement satisfaits de nous trouver sur  tous les points qu’il traite en parfait accord de pensée avec lui.

Au Comité Confédéral Unitaire du 5 mars, la résolution relative aux emprisonnés de partout visait tous les gouvernants quels qu’ils soient et mettait sur le même pied, accrochait au même pilori, le gouvernement bolchevik et la monarchie espagnole.

Un peu après, le 15 mars, la Commission administrative provisoire renforçait cette première résolution et déclarait sans hésitation ne pas confondre la Révolution russe avec aucun gouvernement ou parti.

-Dans une troisième motion, enfin, pourfendant, ce pauvre Tourrette, pour un filet publié dans l’Humanité, la. C. A., sa majorité, plus exactement, précisait qu’elle se refuse identifier la Révolution avec un gouvernement ou un parti « occupant passagèrement, le pouvoir. »

Remarquez cette hausse progressive de ton. Il est bien heureux qu’il n’y ait pas (…)