1939-05 Interventions au Congrès SFIO [Zyromski]

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Camarades, je viens au nom de la délégation du Parti Socialiste à l’exécutif de l’Internationale commenter brièvement le rapport que nous avons déposé.

Ce rapport englobe une période depuis le Congrès de Royan, jusqu’à notre Congrès, qui a été particulièrement grave et particulièrement douloureux. Elle a été marquée, vous le savez, par une progression constante de la marche en avant du fascisme international et par des défaites extrêmement graves qui ont atteint plusieurs partis de l’Internationale.

Je voudrais, à cette tribune, indiquer quelles sont les observations principales que le rapport indique, et quels sont les points sur lesquels doit être portée l’attention du Parti, en ce qui concerne l’action internationale.

D’abord, il faut constater que si 1’International a pris des résolutions qui ont été justes, pertinentes et opportunes, appliquées aux différents problèmes de la politique internationale, nous devons néanmoins constater qu’il n’y a plus véritablement dans le monde d’action Socialiste internationale commune.

C’est là une très grave lacune, et c’est là une très grande faute pour toute l’action Socialiste internationale, que de constater véritablement cette dégradation progressive de l’action Socialiste internationale commune.

Des résolutions sont prises, mais elles ne sont pas appliquées ou elles sont mal appliquées par les différentes sections de l’Internationale, et je tiens à dire que je n’incrimine ici aucune section particulière de l’Internationale. C’est un mal général sur lequel nous devons nous pencher, pour essayer dans toute la mesure possible, de le diminuer ou de le supprimer,

Que ce soit dans le problème espagnol, que ce soit dans d’autres questions internationales qui se sont posées comme, par exemple, dans l’affaire tchèque ; nous n’avons pas pu véritablement arriver à une véritable synchronisation, à une véritable coordination de faction Socialiste internationale. Pas plus en France qu’en Belgique, que dans les pays scandinaves, sur un certain nombre de problèmes on n’est arrivé à cette coordination de l’action Socialiste internationale.

Et si nous voulons que le mouvement Socialiste international tienne sa place dans le monde, c’est un point sur lequel tous les Partis affiliés à 1’Internationale devraient longuement et mûrement réfléchir.

Autre observation que je veux faire : l’Internationale ouvrière et Socialiste, par l’intermédiaire de ses différents partis, a à l’heure actuelle une tâche essentielle à remplir. Et cette tâche, c’est d’effectuer la plus forte pression possible sur les gouvernements pour qu’enfin un barrage vivant de peuples et de nations libres soit édifié pour combattre l’expansion du fascisme internationale

Cela, ça doit être une tâche immédiate de l’Internationale et des partis qui y sont affiliés, car il n’y aurait pas possibilité de faire une paix durable dans le monde et au préalable la marche en avant du fascisme international n’est pas arrêtée par la constitution et le barrage des peuples libres,

Et j’indique que l’Internationale ouvrière et Socialiste doit faire tous ses efforts pour qu’enfin, puisque même à l’heure où je parle, cette condition n’est pas encore définitivement et complètement réalisée, pour faire inclure dans le système de la garantie collective tous les états, y compris l’Union soviétique.

Il y a également un point sur lequel, également, je voudrais attirer l’attention du Congrès, c’est la nécessité d’attacher une plus grande importance à l’action révolutionnaire intérieure des partis Socialistes qui sont obligés de lutter dans l’illégalité.

Le nombre de ces partis, hélas, va croissant et la croissance du nombre de ces partis prouve la marche en avant du fascisme international. Eh bien, il faut qu’à l’intérieur de chaque état fasciste, un front intérieur antifasciste soit institué, soit établi, et j’estime que l’Internationale ouvrière et Socialiste jusqu’à maintenant, n’a pas prêté une suffisante attention à cette forme d’action du Socialisme que les circonstances actuelles rendent de plus en plus nécessaire et de plus en plus urgente.

En effet, le barrage antifasciste, sur le plan des états, sur le plan de la diplomatie que l’Internationale ouvrière et Socialiste doit promouvoir, serait incomplet si à l’intérieur encore une fois, de chaque état totalitaire, n’était constitué un front antifasciste capable de conjuguer son effort avec l’effort général et public des autres sections de l’Internationale.

Également, je voudrais dire que dans cette lutte que nous sommes appelés à conduire contre le fascisme international, le fascisme international qui resserre certainement tellement de forces, tellement de puissance, nous ne pourrons la mener à bien que si l’Internationale ouvrière et Socialiste est à la fois la force motrice et la force de rassemblement de tous les mouvements antifascistes dans le monde.

En effet, à l’heure actuelle, en présence de ce danger croissant, en présence de ces invasions de plus en plus étendues, il n’est plus possible que la lutte contre le fascisme international soit menée d’une façon séparée. Il est indispensable que le plus grand effort soit fait en faveur de l’unité de toutes les forces ouvrières, démocratiques, progressives, internationales dans le monde.

L’unité d’action des forces internationales contre le fascisme doit être réalisée en dépit de toutes les difficultés et de tous les obstacles, et cela doit être une des tâches de l’Internationale ouvrière et Socialiste.

Voilà camarades, les quelques observations très brèves que je voulais vous faire. Mais, j’insiste, j’insiste surtout sur cette idée qu’à l’heure actuelle l’action internationale Socialiste commune comporte de graves et lourdes défaillances. Il faudrait dans l’année qui vient, que nos délégués à l’exécutif internationale soient sûrs de l’approbation de tout le Parti, pour demander qu’un effort soit fait dans le sens de la coordination, dans le sens de la conjugaison des efforts.

Il n’est plus possible, par exemple, de constater dans certaines conférences internationales, que ce sont des partis et des gouvernements Socialistes qui s’opposent à l’introduction et à la généralisation de la semaine de 40 heures, et je ne cite aucun gouvernement et aucun parti, pour ne pas les personnaliser,

Il n’est pas possible que des sections appartenaient à de grands états, de puissants Partis Socialistes n’appliquent pas et ne cherchent pas à appliquer un certain nombre de résolutions de l’Internationale sur le plan de la politique extérieure.

Si nous laissions continuer ces errements, alors c’en serait fait de la vitalité de tout le mouvement ouvrier, de tout le mouvement Socialiste internationale.

(Quelques applaudissements)

En terminant, je voudrais dire que si nous avons à enregistrer au cours de cette année beaucoup de défaites douloureuses, et des plus douloureuses, et je veux les signaler ici : c’est la défaite tchécoslovaque et la défaite espagnole, nous ne devons pas encore une fois nous sentir découragés et nous sentir accablés. Depuis quelques semaines un certain nombre de symptômes de redressement peuvent être notés. Depuis quelques semaines un certain nombre de faits peuvent être portés à l’actif du mouvement ouvrier Socialiste international, car c’est la section française, c’est le leader-parti qui chacun dans leurs pays respectifs à l’heure actuelle, mènent une lutte acharnée pour qu’enfin le réseau de la sécurité collective soit reconstitué pour qu’enfin contre les forces du fascisme international, un barrage puissant et un barrage efficace soit édifié.

Il faut continuer cette action. Il faut continuer cette œuvre, il faut continuer cette tâche et c’est cela, j’en suis sur, que le Congrès de Nantes, dira avec une force et avec une vigueur accrues.

Permettez-moi en terminant, de dire que l’Internationale ouvrière et Socialiste a changé, à l’heure actuel le président, et que notre camarade de Brouckère qui, depuis de nombreuses années… (applaudissements)… avait présidé l’Internationale avec un tact, avec une autorité, avec une clairvoyance magnifique, s’est jugé lui-même atteint par la limite d’âge et a cédé sa présidence.

Je suis sûr, puisqu’il est ici délégué au Congrès de notre Parti, remplissant pour la dernière fois son mandat de président, que tous ici vous voudrez véritablement lui témoigner notre reconnaissance, notre affection et notre vœu de lui voir continuer la lutte.

(Applaudissements)

Et je veux aussi, en terminant, et vous le comprendrez, vous dire que sans vouloir oublier aucune des sections de l’Internationale qui ont été invitées ici ; une mention toute particulière doit être faite pour les deux camarades qui, ici, représentent toujours la section Socialiste espagnole de l’Internationale ouvrière.

(Applaudissements)

J’ai nommé : le camarade Ramon Lamoneda et le camarade Antonio Huerta, à cette tribune aujourd’hui et c’est pour moi un devoir qui me parait, aujourd’hui particulièrement lourd, mais que je veux remplir pour leur dire que l’épopée que le Parti Socialiste espagnol et que la République espagnole viennent d’inscrire dans l’histoire, cette épopée-là n’est pas perdue. Que ce sont des héroïsmes de cette qualité et de cette nature qui font que nous ne sommes pas découragés quand eux ont lutté tellement magnifiquement, comment pourrions-nous être découragés, en présence des événements.

(Applaudissements)

Voilà, camarades  » ce que je voulais dire très brièvement, à l’occasion de ce rapport. Je considère qu’un rapport ce n’est pas un échange de compliments et de congratulations, mais qu’il faut courageusement mettre le doigt sur les points faibles de l’action, afin de mieux faire pour l’avenir. Je l’ai fait. Et en même temps, j’ai considéré de mon devoir d’associer de Brouckère et nos camarades espagnols ici au geste d’affection que vous leur témoignez car la section française de l’Internationale ouvrière aura toujours à cœur d’être la plus internationaliste de l’Internationale.

(Applaudissements)

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Camarades, moi aussi, tout comme mon camarade Maurice Paz, j’ai le sentiment en venant à cette tribune, de venir défendre l’intérêt du Parti, Je le ferai sans aucune émotion, et sans essayer de déclencher dans cette assemblée des mouvements de sentimentalité quelconques. Mais je voudrais dire tout spécialement à nos camarades de la Loire que certainement je crois qu’ils ont eu en vue l’intérêt de la défense du Parti. Car personne, dans cette assemblée, aucun délégué, ne peut être soupçonné de ne pas avoir en vue l’intérêt et la défense du Parti. Mais je crois qu’ils se sont trompés parce que, en me plaçant à leur point de vue, leur énumération est par trop limitative et par trop unilatérale. Et c’est ce caractère limitatif et ce caractère par trop unilatéral qui immédiatement éveille en nous un certain nombre – on me permettra l’expression – de méfiance et de défiance.

Vous avez cité complaisamment une certaine liste d’organisations, notamment Paix et Liberté, et Les Amis de l’Union soviétique et je veux dire tout de suite à ce Congrès que je prends ses responsabilités, et que je veux dire même à ceux qui ne le sauraient pas encore que je suis membre du Comité national de Paix et Liberté, et membre du Comité national des amis de l’Union Soviétique. J’y ai adhéré après la décision de Huyghens et j’ai attendu la décision de Huyghens pour y adhérer. Et je serais, mon Dieu ! assez heureux que d’autres camarades qui n’ont pas attendu la résolution de Huyghens, pour y adhérer, et pour occuper des postes responsables, viennent devant cette assemblée affirmer comme je le fais moi-même, qu’ils sont bien des adhérents et des militants de ces organisations.

(Quelques applaudissements)

J’y ai adhéré après la résolution de Huyghens, et je pense avoir bien fait. Seulement lorsqu’encore une fois, je vois la résolution de la Loire ne citer que celles-là, et que je pense qu’il y a des organisations – et je veut en nommer, moi aussi comme le Comité de vigilance des intellectuels antifascistes, par exemple, dont toute la politique extérieure est dirigée depuis de longues années contre toutes les décisions régulières du Parti en matière de politique internationale… (applaudissements)… Comité de vigilance des intellectuels qui est composé, à l’heure actuelle, d’un grand nombre de Socialistes, et que ceux là vous ne les nommez pas ou que vous observez vis-à-vis d’eux de « Conrart, le silence prudent » ! J’ai le droit de dire que votre souci d’objectivité n’est pas complet et n’est pas total. Car s’il y a une organisation – et je pourrais en citer d’autres, je pourrais citer septembre 38, organisation créée au moment de la crise de Munich, qui comprend des femmes, qui se croient pacifistes et qui mène une politique directement contraire à toutes les résolutions, quelles qu’elles soient, qui à l’heure actuelle, sont proposées au vote de nos Congrès… (applaudissements)… – j’ai tout de même le droit de dire qu’il y a des silences et des omissions que pour ma part je considère significatifs. Mais voyez-vous, camarades, quoique cette petite légère contre-offensive peut véritablement m’amener, je ne dis pas à convaincre le Congrès, mais à retenir de lui certaines audiences et une attention à peu près sympathique, je ne me cantonnerai pas sur ce terrain, il est trop facile, et comme toujours je préfère aller au fond des choses et au fond du problème. Car voyez-vous, le problème que nous discutons ici, je n’ai pas voulu le demander pour qu’on ne puisse pas m’accuser de camoufler un débat qui pourrait paraître – je dis qui pourrait paraître gênant pour moi – mais c’est un point de la politique et de l’orientation de la politique générale du Parti. Et l’attitude que nous avons vis-à-vis de ces formations et de ces groupements antifascistes, est conditionnée par la politique et l’orientation que nous voudrions que le Parti ait ou que nous voulons donner au Parti.

Et c’est pour cela qu’il n’est pas possible et ce sera la deuxième partie de mon intervention qui veut être courte et brève – (je ne veux pas limiter le temps du débat de la politique générale) qu’au fond, c’était un problème d’orientation, de compréhension et de conception politique.

Les ligues antifascistes, les groupements très nombreux, cette floraison de groupements antifascistes leur transformation et même leur changement de nom, de structure et d’organisation, cela ne peut pas être séparé de la grande crise d’extension du fascisme qui, depuis plus leur années, a déferlé sur notre pays et dont notre pays n’a pas été épargné, et n’est pas encore épargné.

Et alors, quoi d’étonnant à ce que des groupements qui n’ont ni la consistance ni la structure organique des partis politiques, qui ont pour but de recruter des citoyens qui, vous le savez – c’est peut-être un tort, mais c’est un fait – n’adhéreront pas à des partis politiques déterminés, mais qui veulent adhérer à des mouvements, qui ne veulent adhérer ni au Parti Socialiste, ni au Parti Communiste, ni au Parti Radical, mais qui veulent faire partie d’un groupement et de mouvements à structure organique plus distante et plus relâchée, comment voulez-vous que ces groupements ne se développent pas ?

Et alors moi, je dis que ce n’est pas conserver véritablement une méthode réaliste, Socialiste, que de vouloir ou les ignorer ou les combattre. Cela c’est une faute, car quelle que soit la décision que vous prenez, ces groupements les Socialistes s’en retirant, bien entendu, mais ils ne se dissoudront pas, ils continueront ! Ils continueront alors et ils présenteront justement les dangers que vous voulez éviter d’être beaucoup plus facilement sous la coupe et sous l’influence d’autres partis politiques.

Car, ne vous y trompez pas, à pas, camarades, vous avec l’air de ne voir que le Parti Communiste, mais au Comité national de Paix et Liberté, aux Amis de l’Union soviétique, il y a un nombre et un nombre croissant de radicaux de gauche, comme nous appelons, qui en font partie; parce que s’ils comprennent qu’il y a là des centres de mouvements antifascistes, que véritablement nous ne pouvons pas et nous ne devons pas ignorer.

Je crois à la valeur souveraine et supérieure d’un parti politique. Je n’appartiendrais pas au Parti Socialiste si je ne croyais pas à la valeur et à la force souveraine des Parti. Mais je suis obligé comme un propagandiste, qui commence à avoir une certaine expérience de la propagande, de dire que surtout dans des pays comme le nôtre, où les vieilles traditions d’individualisme sont encore malheureusement vivaces, qu’un très grand nombre de citoyens, qu’un très grand nombre de travailleurs qui sont des démocrates, qui sont des républicains, qui sont même des électeurs Socialistes, ne rejoindront pas l’organisation au Parti, alors faut-il les laisser sans encadrement ? Faut-il les laisser sans leur donner leur possibilité d’avoir un minimum d’organisation ? C’est dans ces groupements-là qu’ils trouvent ce minimum d’organisation et ce minimum d’encadrement. Mais moi, je ne veux pas que mon Parti soit absent de ces organisations et de cette possibilité d’encadrement, et c’est pour cela que j’ai conscience de bien servir mon Parti, de bien le défendre, de bien le consolider, en déclarant qu’il faut pratiquer vis-à-vis de ces organisations, la politique de la présence.

Oui, il y a des influences Communistes ! Vous croyez que je suis… je ne veux être ni dupe, ni complice, Maurice Paz ! Je sais qu’il y a des influences Communistes dans tout organisme vivant, il y a des influences contradictoires, quelles qu’elles soient. La neutralité n’est pas possible pour ces organismes vivants qui se meuvent sur le terrain de la politique.

Mais alors, est-ce que ça nous interdit alors d’avoir notre influence ? Vous savez, j’ai été appelé, moi, dans des réunions organisées par Paix et Liberté, par des secrétaires de fédérations Socialistes. Je ne les nommerai pas, car je ne voudrais pas les compromettre à l’avance, et les livrer à l’avance à des perspectives de réquisitoires magnifiquement charpentés et très bien équilibrés, Maurice Paz ! Mais j’ai été appelé par des secrétaires d’organisations et de fédérations comme cela, en disant : « Vous rendez service à notre Parti ! Car nous avons pu avoir un certain nombre de secrétaires, dans les groupements de Paix et Liberté. J’y suis allé et à ce sujet je veux dire que je demande ici, dans cette assemblée, quel est le secrétaire fédéral, quel est le secrétaire d’organisation qui puisse me reprocher, à moi, la moindre infraction aux statuts réguliers du Parti ?

(Applaudissements)

Que le secrétaire de la fédération du Rhône se lève, que le secrétaire de la fédération de la Seine-Inférieure se lève ; que le Secrétaire de la fédération du Puy-de-Dôme se lève ; jamais je ne suis allé dans une réunion où je savais que l’organisation locale puisse considérer même si je trouvais qu’elle avait tort, que ma présence aurait pu les gêner, et même quand j’ai reçu des lettres de secrétaires d’organisations qui ne disaient : « Vous savez, nous n’avons pas de bonnes relations locales avec tel ou tel groupement, nais enfin nous ne vous l’interdisons pas, nous vous faisons confiance »… même quand j’avais ces lettres-là – Le Puy-de-Dôme peut s’en souvenir – j’ai dit : « Il suffit que cela vous gêne, en quelque sorte, vous n’avez pas besoin d’invoquer les articles statutaires, je n’irai pas ! »

Voilà comment j’ai concilié le droit et le respect que je dois à la discipline du Parti, avec la désignation de confiance que le Congrès de Huyghens nous avait donnée.

(Applaudissements)

Camarades, je vous demande de réfléchir. Il n’est pas possible que dans la situation politique nationale ou internationale où nous sommes, là ou ces groupements antifascistes se produisent, là où des mouvements antifascistes se créent, nous y soyons absents. Nous devons y être présents, et je voudrais que mon Parti ait une politique plus cohérente à l’égard de ces organisations. Je vous assure que ça me pèse parfois ; n’ayons pas l’air d’être des Socialistes qui ont l’apparence de nous livrer à je ne sais quelle besogne de contrebande ; je voudrais que nous ayons une vision plus exacte des nécessités de la propagande et de l’extension et du rayonnement de notre influence.

Mais j’anticipe sur le débat de politique, et je vais terminer, mais vous permettrez, en terminant, à un camarade qui, vous le savez, tient partout où il est quels que soient les contacts qu’il a, à rester fidèle à son parti, et à rester également loyal vis-à-vis des camarades ou des citoyens avec lesquels il a contracté ces engagements, de venir dire que la manière ici dont on a traité 1’association des Amis de l’Union soviétique me paraît contraire à la réalité. Les Amis de l’Union soviétique ? J’y suis allé, et j’y participe activement, et de grand cœur, parce qu’elle a pour objectif essentiel, ce qui à l’heure actuelle, m’apparaît comme une besogne antifasciste primordiale : le maintien et le développement du Pacte franco-soviétique.

(Applaudissements)

Et ce n’est pas au moment où après beaucoup d’effort, après beaucoup de luttes, nous assistons – et je m’en félicite- à la constitution de ce front de la paix dans la guerre, où l’Union soviétique est nécessairement incluse, il faut prendre vis-à-vis de cette organisation ; dont tâche et la propagande essentielle, dans ces dernières années, a été orientée vers ce but, une attitude de défiance et une attitude d’hostilité. Je tiens à le dire ; et j’ai peur, voyez-vous – permettez-moi en terminant de le dire – que l’hostilité que vous avez témoignée contre cette organisation, ce soit en réalité, au fond, un mouvement d’hostilité que vous avez et que vous ne pouvez pas vous empêcher de ne pas réprimer, à l’égard justement d’une politique internationale contre le fascisme mondial, dans laquelle l’Union soviétique, encore une fois, doit nécessairement être incluse comme élément essentiel.

(Applaudissements)

Camarades, j’ai terminé. Je me suis expliqué devant vous…

Une Réponse to “1939-05 Interventions au Congrès SFIO [Zyromski]”

  1. Neues aus den Archiven der radikalen (und nicht so radikalen) Linken « Entdinglichung Says:

    […] au Congrès SFIO (1945) * André Ferrat: Intervention au Congrès SFIO (1944) * Jean Zyromski: Interventions au Congrès SFIO […]

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