1958 Le capitalisme et le socialisme [Bordiga]

Extrait publié dans Socialisme mondial N°11 (hiver 1978-79).

La forme capitaliste est celle qui sépare les travailleurs des conditions matérielles de leur travail. En accomplissant une telle séparation avec des moyens violents et même inhumains, le capitalisme transforme la production individuelle en production sociale, mais conserve l’appropriation individuelle des produits.

Les libres producteurs expropriés par le capitalisme sont transformés en prolétaires qui n’ont aucune réserve et vivent en vendant contre de l’argent leur force de travail.

Dans la forme socialiste la production demeure sociale, et donc il n’y a pas propriété de la part de quiconque des instruments de production, entre autres la terre et les installations fixes. Dans cette société il n’y aura pas d’appropriation individuelle même en vue de la consommation; la distribution sera sociale et à des fins sociales.

La consommation diffère de la consommation individuelle dans la mesure où l’assignation physique des biens consommables ne se fait pas par l’intermédiaire de l’achat mercantile et avec le moyen monétaire.

Quand la société satisfait tous les besoins de ses membres, besoins qui ne contredisent pas le meilleur développement social, indépendamment de leur plus ou moins grande contribution au travail social, toute propriété personnelle cesse et avec elle sa mesure, c’est-à-dire la valeur, et son symbole l’argent.

Amadeo BORDIGA (1958)

Laisser un commentaire