A propos

La Bataille socialiste a regroupé dans les années trente l’aile gauche marxiste de la S.F.I.O., lorsqu’il existait encore un véritable parti « socialiste » en France, des militants bien connus des ouvriers parisiens, comme Jean Zyromski, Marceau Pivert, Amédée Dunois ou André Ferrat, partisans d’un retour à l’action de classe, contre le réformisme, pour l’organisation offensive contre le fascisme. Ils ont milité pour l’unité d’action, ont même élaboré un projet de parti de classe unifié et conquérant, mais leur projet a été rejeté par un PCF qui a voulu étendre le Front populaire à la bourgeoisie radicale pour mieux le cantonner à défendre les intérêts limités du capitalisme d’État russe (réorientés lors du pacte conclu en 1935 avec Laval). Le Front populaire se verra ainsi empêché d’aider ses frères de classe en Espagne tandis que l’Humanité clamera qu’il faut savoir arrêter les grèves, les conquêtes sociales obtenues par celles-ci étant reprises par la bourgeoisie dès 1938.

Aux côtés de la BS, de nombreux journaux et revues témoignaient dans les années 30 de la vivacité d’un courant socialiste et syndicaliste révolutionnaire: Masses, La Révolution prolétarienne, La Gauche Révolutionnaire, Que Faire?, Juin 36, La Critique sociale, SIA, L’École émancipée… tandis que les difficultés financières de la Librairie du Travail annonçaient sa marginalisation dans un espace de plus en plus dominé par les réformistes et les staliniens.

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Dans la colonne du POUM en Espagne en 1936-37, ou pendant la seconde guerre mondiale à Lyon avec le groupe L’Insurgé ou en Hollande avec Spartakus, des militants combattirent les fascistes en restant sur un terrain autonome de lutte de classe.

Après guerre, la réflexion anti-réformiste et anti-stalinienne de gauche fut poursuivie par les Cahiers Spartacus, qui diffusèrent en France la pensée de Rosa Luxemburg, firent connaître A. Pannekoek et bien d’autres auteurs; par des militants comme ceux de Socialisme ou Barbarie puis Pouvoir ouvrier, qui dépassèrent les limites du trotskysme en analysant la lutte de classe dans les pays bureaucratiques; en Angleterre par le vieux Socialist Party, qui maintint une théorie marxiste révolutionnaire et démocratique; aux USA par Paul Mattick et sa pertinente critique du keynésianisme, etc… Alors que dans le sillage de Marcuse se développait à l’Ouest un pessimisme de gauche face aux capacités du capitalisme moderne à intégrer jusqu’aux critiques radicales qui pouvaient lui être faites, la Révolution iranienne de 1979 devait reposer les questions du pouvoir, de l’indépendance de l’action de classe et des limites de l’anti-impérialisme. Fondé par des militants ayant réfléchi sur cette expérience, la lutte du parti communiste-ouvrier dans l’Irak occupé fait ainsi vivre aujourd’hui une démarche et des principes vivants de lutte de classe.

Ce site, reprenant le nom de la vieille B.S. (sans l’excuse des contraintes et du niveau de maturité politique de l’époque, et si certains nous ont reproché d’avoir mal choisi ce titre il fallait bien en trouver un), essaiera de proposer des documents dans un souci pédagogique pour les générations nouvelles de militantes et de militants sincèrement attachés à la défense des travailleurs et à la construction d’une société collectiviste avec gestion ouvrière de la production, visant l’abolition de l’exploitation et du salariat. C’est cela le socialisme, un projet d’émancipation démocratique et non un collectivisme bureaucratique, un capitalisme d’État.

« Le passage à la propriété d’État des moyens de productions (étatisme) n’est, au mieux, qu’une étape préalable au passage à la propriété sociale (socialisme) » (Willy Huhn, 1947)

« Le socialisme (ou le communisme, les deux mots ont la même signification) est un système mondial sans classes, sans argent, sans État(s), sans salaires, etc., dans lequel on produit pour la seule satisfaction des besoins humains et on distribue selon le principe « de chacun selon ses capacités à chacun selon ses besoins », c’est-à-dire gratuitement« . (Socialisme mondial N°6, , 1976)

L’idée de socialisme a trop longtemps été dénaturée à la fois par les réformistes et les staliniens, qui ont tous deux fait faillite. Si le mot « communiste » a été instrumentalisé par le stalinisme, le mot « socialiste » couvre encore la pire des collaborations de classe. Plus personne ne doit se laisser abuser par l’imposture du Parti soi-disant socialiste à conserver ce nom: être un socialiste authentique, c’est être vraiment du côté de la classe ouvrière internationale et de son émancipation.

Ce site a commencé ou vise une publication systématique d’inédits d’auteurs (Dunayevskaya, Hekmat, Mattick, Munis, Nin[travail de traduction en français commencé par nous sur MIA en 2004], Pivert, Rubel, Souyri…) souvent classés « à gauche du trotskysme », d’organisations (POUM, PSOP, SPGB, PCOI, MLL-Front, Solidarity…), courants de pensée (GR), revues (Socialisme mondial, Western socialist…), ou d’ouvrages épuisés des meilleures maisons d’éditions (Librairie du Travail, Cahiers Spartacus) du mouvement ouvrier .

Certains visiteurs trouveront ce site un peu trop éclectique, mais c’est qu’il est entendu qu’il ne prétend pas proposer un kit de corpus univoque, mais transmettre un patrimoine relativement pluraliste et contribuer à la revitalisation de la conscience de classe, en se limitant à dénoncer les erreurs estimées les plus criantes (dénonciation argumentée du nationalisme, du bureaucratisme, etc…) et en posant et reposant des problématiques basiques, eussent-elles déjà trouvé des réponses dans quelques cercles militants restreints, sans que les problématiques elles-mêmes aient toujours été débattues et réfléchies par le plus grand nombre ou les plus jeunes des militant(e)s.

On a reproché aux Cahiers Spartacus leur éclectisme. Pour le myope, celui qui juge le catalogue du point de vue de telle ou telle obédience doctrinale, il peut en être ainsi. Mais celui qui regarde dans son ensemble, qui se place du point de vue de « ceux d’en face », comprend bien que le combat pour l’émancipation humaine ne peut se priver des leçons d’aucune expérience, d’aucun apport critique.

(Amis de Spartacus, 2006)

Enfin, ce site, bien que lancé au départ par un camarade et couramment géré par lui, n’est pas un blog personnel, c’est un site indépendant et animé par une équipe pluraliste de contributeurs ayant une liste de mailing à l’interne (12 français, 3 anglais, 3 italiens, 2 espagnols, 3 iraniens, 2 américains, 1 portugais, 1 allemand  et 1 canadien). Les tribunes signées, les billets d’actualité et les revues de presse n’engagent évidemment pas l’ensemble des militants participant ou collaborant à cette équipe: il ne s’agit pas de transformer une ligne éditoriale (certes réelle et désormais reconnue) en jalons d’une sorte d’inter-groupe ou de réseau formellement constitué qui inhiberait ou pourrait piéger les libres collaborations; il s’agit de rester, redisons-le, un projet ouvert.

Voir aussi:

Contact: bataille_socialiste@yahoo.fr. Vous avez une bibliothèque personnelle, des documents, un scanner? Vous aimeriez traduire des textes ? Vous pouvez nous aider.

Vous pouvez aussi faire un don [ Donate ].

L’insuffisante collégialité et la surcharge de tâches qui en découle, des affaiblissements parfois de l’esprit de camaraderie à l’occasion de divergences, la saturation des ressources du blog (et notamment des capacités de stockage) en mode gratuit et un scanner hors-service, l’apparition de sites faisant un travail apparenté au nôtre avec des moyens plus efficaces, ont contribué à l’arrêt de ce blog que nous espérons avoir été utile.

3 Réponses to “A propos”

  1. eric nadaud Says:

    Une notice bio beaucoup plus développée sur Elie Bloncourt, sous la signature d’Eric Nadaud, est disponible dans le tome 2 du « Dictionnaire biographique Mouvement ouvrier Mouvement social, de 1940 à mai 1968 », paru en 2006 aux Editions de l’Atelier.

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  2. Gueguede Says:

    Votre site m’a l’air particulièrement intéressant. Merci pour toute cette documentation, même si je dois surement trainer, quelque part plus « à gauche »…

    Vive la classe ouvrière !

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  3. phil. left-disorder.nl Says:

    http://www.left-dis.nl/f/clement.htm

    Un article de left-dis.nl pour ne pas oublier Clément Méric, assassiné par le capital, ignominieusement utillisé par le parti capitaliste français de Melanchon, trainé dans la boue par des irresponsables (comme le Prolétariat universel) qui titre : « mort d’un bobo ».
    Ne l’oublions jamais!

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