1936-10 Des bordiguistes dans la milice du POUM

3 Documents:

1

Motion avant de partir sur le front

Paru dans Bilan, n°36 (octobre-novembre 1936), revue des communistes italiens en exil fidèles à la fraction d’A. Bordiga (page « documents de la minorité »). Ces militants [*] intégrèrent la Colonne Lénine du POUM et combattirent sur le front d’Aragon. Un d’entre eux, Mario De Leone, meure d’un infarctus à Barcelone le 5 novembre 1936 [cf. plus bas].

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(Avant de partir pour le Front.)

Barcelone, le 23 août 1936.

Les camarades de la fraction italienne de la gauche communiste sont entrés dans les rangs de la milice ouvrière pour soutenir le prolétariat espagnols dans la lutte grandiose contre la bourgeoisie. Nous sommes à ses côtés prêts à tous les sacrifices pour le triomphe de la révolution.

Durant de longues années de militantisme, de lutte et d’exil, nous avons fait une double expérience: celle de la réaction fasciste qui a jeté le prolétariat italien dans une situation désespérée, et celle de la dégénérescence du P. Communiste qui a crucifié idéologique la masse. Pourtant le problème de la révolution ne peut trouver une solution si la masse ne se soustrait pas à l’influence de la 2° et de la 3° Internationales, pour reconstruire son véritable parti de classe capable de la conduire à la victoire.

Nous espérons dans le développement des événements actuels qui avec leur dynamisme pourront créer en Espagne et ailleurs le parti de la révolution. L’avant-garde existant au sein du POUM a devant elle une grande tâche et une grande responsabilité.

Nous partons pour le front de bataille dans les rangs de la Colonne Internationale des milices du POUM, poussés par un idéal politique qui est commun à ces héroïques et magnifiques ouvriers espagnols: l’iéal de combattre jusqu’au dernier non pour sauver la bourgeoisie en débris, mais pour abattre dans ses racines toutes les formes de pouvoir bourgeois et faire triompher la révolution prolétarienne. Pour que les efforts de nous tous ne soient pas vains, il faut que l’avant-garde révolutionnaire du POUM réussisse à vaincre les ultimes hésitations et se place résolument sur le chemin de l’Octobre espagnol. Aujourd’hui elle devra choisir entre l’appui soit direct ou involontaire à la bourgeoisie ou l’alliance avec les ouvriers révolutionnaires du monde entier.

Le destin de la masse ouvrière du monde entier dépendra du caractère qui sera donné à l’action politique, dans l’actuelle conflagration sociale en Espagne.

Vive la milice ouvrière!

Vive la révolution!

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***

2

La mort de Mario de Leone:

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***

3

Paru dans Prometeo, 1er Novembre 1936. Reproduit dans L’Internationale n° 27, 10 avril 1937.

CRITIQUE RÉVOLUTIONNAIRE OU DÉFAITISME?

Les divergences au sein de notre fraction ont pour point de départ le début des événements espagnols. On a parlé de Kornilov, on a trouvé une certaine analogie entre le mouvement kornilovien et le mouvement de Franco. Il en est qui ont usé de cette analogie et il en est qui ne l’ont pas comprise. C’est pourquoi nous avons suivi le conseil qu’on nous a donné dans Prometeo de lire le document de Lénine à ce sujet. Lénine écrit : « II faut combattre Komilov sans soutenir Kerensky. » Si la fraction avait accepté cette position, nous n’aurions pas eu la rupture qui s’est vérifiée et qui pourrait mener à la scission.
Aucun camarade de la minorité n’a prétendu qu’il faille soutenir en Espagne Azana ou Caballero. Nous avons affirmé et nous affirmons qu’il faut combattre Franco. Le combattre, ainsi que dit Lénine en parlant de Kornilov, en révolutionnaires : « Maintenant c’est le moment de l’action, il faut mener la guerre contre Kornilov en révolutionnaires, en entraînant les masses, en les soulevant, en les enflammant (or Kerensky a peur des masses, il a peur du peuple). » (Sur la route de l’insurrection, p. 9) .
Kerensky avait peur du peuple comme Azana et Caballero ont peur de lui. Les masses peuvent comprendre les faiblesses lorsqu’elles sont dénoncées et lorsque les révolutionnaires qui les dénoncent donnent la preuve pendant la lutte de la façon dont on doit se battre et dont on sait se battre.
Ce que le prolétariat espagnol ne peut certainement pas comprendre, c’est que l’on dise : il faut abandonner le front militaire et faire du défaitisme dans les milices aussi bien que dans l’armée de Franco. Qu’on ne fasse aucune différence entre les deux fronts, voilà qui est incompréhensible et pratiquement contre-révolutionnaire. C’est favoriser le triomphe de Franco et la défaite du prolétariat. En parlant du changement de tactique des bolcheviks après Kornilov; Lénine dit : « En ce que nous modifions la forme de notre lutte contre Kerensky, sans atténuer le moins du mondé notre hostilité, sans retirer une seule des paroles que nous avons prononcées contre lui, sans renoncer à l’abattre, nous déclarons qu’il faut tenir compte du moment, que nous ne nous occuperons pas à l’heure présente de renverser Kerensky, que nous mènerons la lutte contre lui d’une autre façon, en soulignant au peuple (qui combat Kornilov) la faiblesse et les oscillations de Kerensky » (p. 8). Lénine savait devoir lutter contre Kornilov et que la lutte contre celui-ci préparait les prémisses de la lutte contre Kerensky.
P. dit dans son article : « On ne peut avoir de divergences sur le mot d’ordre de la désertion des fronts. » Non, ce ne sont pas là deux divergences : il s’agit bien de deux positions nettement opposées, qui nous mènent à ceci : une partie des camarades part au front pour se battre, une autre partie va au front pour provoquer la désertion. C’est ici que nous nous trouvons en présence de divergences fondamentales de principes qui nous mènent sur les deux côtés opposés des barricades. Certes, en Espagne, le prolétariat aurait dû, quand il s’est insurgé pour écraser le fascisme, ne pas se borner à faire cela. Il aurait dû aussi anéantir le vieil appareil étatique qui avait permis aux militaires de préparer leur plan d’attaque, prendre en mains entièrement la lutte contre Franco, qui ne peut pas être séparée de la lutte contre le capitalisme qui l’a engendré. Le prolétariat ne saurait cependant acquérir spontanément ce haut degré de compréhension et d’intelligence du problème révolutionnaire. C’est pourquoi nous croyons que pour faire la révolution, un parti ayant une claire conception de la lutte est nécessaire. Celui-ci pourrait déterminer dans les masses un courant dans la direction de l’objectif final.
Celui qui estime qu’il faut abandonner le front militaire ferait bien de préconiser le sabotage dans les usines. Comment peut-on préconiser l’agitation dans les usines, provoquer des grèves, quand les combattants du front ont besoin que les usines travaillent pour les fournitures et le soutien de la lutte? Aujourd’hui, on ne saurait avancer en Catalogne de simples revendications de caractère économique. Nous sommes en période révolutionnaire. La lutte de classe se manifeste dans la lutte armée. La seule revendication est pour le prolétariat la revendication de la direction exclusive de la lutte. Il doit procéder à la destruction du vieil appareil étatique bourgeois, qui ne pouvait qu’engendrer et faciliter l’agression fasciste. Au moyen de ces revendications, le prolétariat pourra comprendre qu’il renforce ainsi sa position de lutte contre Franco et ses complices. Le prolétariat des usines sait qu’il se doit d’être solidaire de ses camarades qui luttent au front. Il sait qu’il doit leur fournir le matériel indispensable pour se battre et vaincre les hordes barbares qui veulent l’écraser. Qui pourrait opérer ce travail de désertion au front et de sabotage dans les usines si ce n’est les fascistes de Franco qui seraient les seuls à en profiter? On ne saurait concevoir une position semblable. Lénine disait : lutte contre Kornilov sans soutenir Kerensky. Nous disons : lutte contre Franco sans soutenir ni Caballero ni Companys, dénoncer toutes les faiblesses de ces éléments pour faire comprendre au prolétariat qu’il doit s’en débarrasser. Aucun acte de notre part qui puisse nous faire supporter la responsabilité de la défaite du prolétariat et de la victoire de Franco.
Critiquer toutes les faiblesses et les erreurs du prolétariat, c’est un devoir pour un révolutionnaire. Les critiques doivent renforcer la puissance révolutionnaire de la classe ouvrière et non pas l’affaiblir. La critique doit être révolutionnaire et non pas défaitiste. Voilà comment se présente la lutte sur deux fronts, lutte sur le front militaire et lutte sur le front social pour mener le prolétariat à sa complète émancipation.

L’émancipation du prolétariat devient le facteur principal pour renforcer la lutte militaire. En Catalogne, on a déjà réalisé de sérieuses conquêtes sociales; dans les campagnes où passent les milices prolétariennes, on procède à la socialisation et à la collectivisation de la terre. Vous répondrez que ces conquêtes ne sont rien, puisque le pouvoir est encore aux mains de la bourgeoisie, et vous niez l’importance du fait que les armes sont aux mains du prolétariat. Certes, si Franco réussit à écraser le prolétariat, ces conquêtes seront anéanties. Mais admettons que Franco fasse la fin de Kornilov, que Caballero ait envie de jouer les Kerensky en enlevant la terre aux paysans, en chassant les ouvriers des usines, c’est alors que nous verrons si: les armes aux mains des prolétaires servent bien à quelque chose. Le prolétariat espagnol s’est mis sur ce chemin, il doit faire son expérience. Ne venez pas nous parler d’analogie entre le mouvement chinois de 1927 et le mouvement d’Espagne. En Chine, il y a eu la lutte entre généraux et les mouvements révolutionnaires de Shanghai et d’autres villes ont été écrasées pour accomplir la révolution soi-disant nationale. Là, nous avions la trahison du P.C. qui se fit complice et prit part au désarmement et à l’écrasement du prolétariat dans des centres industriels de la Chine.
En Espagne, nous nous trouvons en présence d’une attaque brutale de la réaction capitaliste contre le prolétariat. Réponse consécutive du prolétariat : constitution des milices prolétariennes indépendantes et sous le contrôle respectif des organisations politiques.
Il faut tenir compte aussi de ce que le prolétariat espagnol se sent internationalement isolé, et ce n’est certes pas là un soutien. S’il s’était vu entouré par un mouvement de solidarité internationale des prolétaires des autres pays, il est certain qu’il se serait senti plus fort et aurait eu moins d’hésitations, sachant qu’il pouvait compter sur ces prolétariats.
Seule une complication internationale pourrait transformer la signification de la lutte actuelle. Si les deux blocs impérialistes rivaux intervenaient en Espagne, ce qui provoquerait une conflagration mondiale, le devoir des révolutionnaires serait de s’opposer à l’un et à l’autre des impérialismes, et de déclarer que la guerre serait une guerre impérialiste et que le prolétariat ne peut l’accepter sous aucune forme, que la guerre de la démocratie contre le fascisme n’est qu’une tromperie.

Groupe de la minorité de la Fédération Parisienne.

Note:

[*] La direction de la revue Bilan, c’est-à-dire Ottorino Perrone, considérait la guerre d’Espagne comme une guerre impérialiste. La majorité des bordiguistes parisiens et une minorité des italiens de Belgique se désolidarisèrent de Perrone et de la revue. H. Chazé, dans la préface de son livre publié chez Spartacus en 1979, dit: « Cette position entraina la direction bordiguiste à condamner ceux de leurs adhérents qui partirent pour l’Espagne et ceux de la région parisienne qui approuvèrent leur départ. Ainsi, la position « a priori » de la direction bordiguiste la conduisit à un monstrueux refus de la solidarité de classe avec les travailleurs espagnols en lutte. » La plupart des bordiguistes de Paris quittèrent la Fraction et passèrent à l’Union communiste. En Belgique, la Ligue des communistes internationalistes d’A. Hennaut rompit pour les mêmes raisons avec Perrone (cf. 1937-03 La fin d’une alliance).

Miliciens du POUM

Voir aussi:

16 Réponses to “1936-10 Des bordiguistes dans la milice du POUM”

  1. Rik De Coninck Says:

    En Belgique on a publié un article difamant sur George Kopp, ami de Orwell et commandant dans la colonne Lénine du POUM. Connaissez-vous des témoignages sur le comportement de Kopp au Front? ( Evidemment il y a la témoignage d’ Orwell). Savez-vous comment il est devenu membre de cette milice. Merci.

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  2. lucien Says:

    F. Morrow
    (http://www.marxists.org/francais/morrow/espagne/morrow_13.htm):
    « George Kopp, ancien officier belge, qui servait dans la division Lénine du P.O.U.M., revenait tout juste à Barcelone depuis Valence où il avait obtenu le grade de commandant le plus haut grade attribué aux étrangers – quand les staliniens l’arrêtèrent. La machine stalinienne de propagande se mit alors en branle. Robert Minor, dirigeant stalinien américain, annonça que la pénurie d’armes sur le front de l’Aragon – c’était la première fois que les staliniens admettaient cette accusation de la C.N.T. – s’expliquait maintenant :  » Le général trotskyste Kopp avait transporté d’énormes cargaisons d’armes et de munitions à travers le no man’s land vers les fascistes « (Daily Worker, 31 août, 5 octobre).

    Le choix de Kopp était cependant, pour la G.P.U., un coup un peu trop gros, comparable à la prétendre rencontre de Rome et de Trotsky à Paris, ou à l’histoire de la fuite de Piatakov en Norvège. Car Georges Kopp, âgé de quarante-cinq ans, était un militant de longue date du mouvement révolutionnaire belge. Quand la guerre d’Espagne avait éclaté, il était ingénieur en chef dans une grande entreprise en Belgique. Il avait l’habitude de faire des expériences la nuit. Il avait répandu le bruit qu’il essayait une nouvelle machine, qui perfectionnerait le processus de fabrication. Ce qu’il fabriquait en réalité, c’était des ingrédients pour des millions de cartouches. Les socialistes organisaient leur acheminement vers Barcelone. Lorsque Kopp s’aperçut qu’on le soupçonnait, il quitta ses quatre enfants et se dirigea vers la frontière. Le jour même de sa fuite, la police fit un raid dans son laboratoire. Il fut condamné in absentia à quinze ans de travaux forcés par la justice belge : cinq pour avoir fabriqué des explosifs pour une puissance étrangère, cinq pour avoir quitté le pays sans autorisation alors qu’il était officier de réserve de l’armée belge, et cinq pour avoir rejoint une armée étrangère. Deux fois blessé sur le front de l’Aragon, il gagna vite le grade de commandant [2].

    Kopp ne put pas répondre aux calomnies des staliniens car ils l’avaient tué. Il était en prison à Barcelone avec notre camarade américain Harry Milton. Au milieu de la nuit, Kopp fut traîné dehors. C’était en juillet, ce fut la dernière fois qu’on le vit. »

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  3. Bert Govaerts Says:

    La demande d’information de monsieur De Coninck est extraordinaire. La Revue flamande « Brood en Rozen » (publié à Gand par l’AMSAB, les prestigieuses Archives et Musée du Mouvement Ouvrier Socialiste) a publié dans son numéro 2007/2 un récit documenté sur la vie de Georges Kopp. La Revue fonctionne sous contrôle académique. Monsieur De Coninck peut en témoigner. Il est lui-même collaborateur de l’AMSAB et de la dite Revue, dont il qualifie la publication sur Kopp de « diffamatoire ». Il n’ en est rien. A ceux qui ne lisent pas le Néerlandais, je peux recommander le châpitre sur Kopp dans le livre « The Lost Orwell » de Peter Davison (Timewell Press, 2006), dont l’auteur a repris les données et les sources uitilisé pour l’article dan la revue Flamande. Les lecteurs découvreront que des récits comme celui de « Lucien »ci-dessus, sont complètement faux. Kopp a bien survécu la Guerre d’Espagne. Il est décéde en France en 1951.
    En ce qui concerne l’attitude de monsieur De Coninck, que les visiteurs de ces pages en décident…..

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  4. lucien Says:

    Les lecteurs découvreront que des récits comme celui de “Lucien”ci-dessus, sont complètement faux. Kopp a bien survécu la Guerre d’Espagne. Il est décéde en France en 1951.
    Puisqu’on m’interpelle si aimablement je signale que ce n’est pas « mon » récit dont on parle mais celui de Morrow, publié en 1938 quand on croyait que Kopp, disparu, avait été assassiné. Il est libéré en décembre 1938 grâce à une campagne internationale. Monsieur Govaerts, dont on lira sur la notice bio de Kopp tout le bien qu’en pense la fille de Kopp, et qui multiplie les commentaires sur ce site, devrait au moins lire plus attentivement les textes auxquels il répond.
    Pour le reste je ne lis pas le néerlandais et suis bien incapable d’avoir un avis sur cette querelle. Je note juste sur la forme qu’il est un peu curieux de se défendre d’une accusation de diffamation en répondant simplement: mais non j’ai juste pompé dans Peter Davison.

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  5. Bert Govaerts Says:

    Vous avez raison, monsieur « Lucien ». Je m’excuse. J’aurais dû écrire: le récit de Morrow, cité sans aucun commentaire critique par « Lucien ».

    Je ne comprends pas comment vous pouvez résumer ma « défense » dans la
    phrase « j’ai juste pompé dans Peter Davison ». La réalité est inverse: Davison s’est basé sur mes documents et mes sources. Si vous lisez l’Anglais vous pouvez vérifier cela vous même dans « The Lost Orwell » (p.83). Je n’ai pas besoin du soutien de l’aimable monsieur Davison pour me défendre. Ma défense réside dans mon travail rigide de recherche, présenté dans le texte publié dans la revue « Brood en Rozen ». J’ai invité madame Kopp et monsieur De Coninck à me montrer où je me suis trompé, où j’ai écrit des « contre-verités » etc. J’attends toujours leur réponse.

    Je m’excuse aussi de « multiplier mes commentaires » sur ce site. Mais l’accusation de « diffamation » est trop grave pour la laisser passer comme ça.

    Sur le Wikipedia Anglais les lecteurs peuvent désormais consulter un texte sur Georges Kopp qui correspond plus ou moins aux résultats de mes recherches.

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  6. lucien Says:

    Je m’excuse aussi de “multiplier mes commentaires” sur ce site. Mais l’accusation de “diffamation” est trop grave pour la laisser passer comme ça.
    C’est bien pour ça que le site (« Lucien » est juste un identifiant de co-webmestre, c’est le site qui est concerné) vous laisse vous expliquer face aux commentaires de tiers, mais qu’on réagit lorsque vous écrivez que nos textes ou propres commentaires seraient faux.

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  7. Bert Govaerts Says:

    Permettez moi alors d’indiquer quelques fautes dans votre prope « notice biographique » de Kopp. Selon ce texte Kopp était un « socialiste belge » avant de partir pour l’Espagne en ’36. Or, je n’ai jamais trouvé la moindre trace d’activité politique de Georges Kopp, datant d’avant la Guerre d’Espagne. Dans une lettre d’adieu qu’il écrit à sa famille en octobre ’36 il se montre anti-fasciste et démocrate, mais le mot « socialiste » n’y figure pas.

    Toujours selon votre texte Kopp a été « présenté quelque temps comme l’espion n°1 en vue du procès du POUM ». Vraiment? Si vous consultez le livre « El Proceso del POUM. Documentos judiciales y politicales », 1989, vous découvrirez que pendant le procès on n’a parlé que très brièvement de Kopp. Il ne joue qu’un rôle très très modeste dans les discussions. Bien-sûr il y a eu les accusations du « Daily Worker » en Angleterre, mais je ne crois pas qu’elles aient joué un rôle en Espagne.

    « Une campagne socialiste internationale le fait libérér ». Une campagne très modeste, en tout cas: En France la très petite « Lutte Ouvrière » a fait quelques efforts. En Angletterre le petit Independant Labour Party a levé la voix. C’est tout. Il est invraisemblable que ces groupes sans pouvoir aient pesé sur la libération de Kopp. Pour le grand Parti Ouvrier Belge (=socialiste) Kopp était un inconnu. Son nom ne figure dans aucun commentaire ou article de la presse socialiste.
    A mon avis Kopp a été libéré après le procès du POUM parce que les chefs du POUM eux mêmes venaient à ce moment là d’être acquittés d’espionnage. Le tribunal n’a pas retenu cette accusation. Dans ces circonstances là il n’y avait plus de sens dans l’incarcération d’un « petit » espion…..

    Vous continuez:

    « Arrêté par la police allemande en 1940, il s’évade, rejoint la Résistance puis la Grande-Bretagne en 1943. »

    Pas correct non plus. Après la Guerre d’Espagne Kopp s’installe d’abord en Angleterre (janvier 1939), puis en France (toujours en 1939). En septembre ’39 il s’engage dans la Légion Etrangère dans les rangs de laquelle il se bat comme sous-officier après l’invasion Allemande. Il est gravement blessé et fait prisonnier. Il s’évade d’un hôpital militaire et réussit à se rendre au quartier général de la Légion en Algérie. Selon ses propres mots il part alors pour la « Zone Vichy » à l’invitation du « 2ième Bureau » du régime de Vichy. Il aurait été chargé d’étudier des possibilités de ravitailler la zone Vichy en carburants (Il était un spécialiste de combustibles). Bien qu travaillant pour Vichy, la sympathie de Kopp était pour les Anglais. Dès décembre 1941 il cherche activement à se mettre en contact avec l’Angleterre et avec les réseaux anglais en France. Le contact ne se réalisera qu’ en juin 1942. Kopp deviendra alors Agent n° 6328 de la SOE (Special Operations Executive)

    Après l’occupation de la « Zone Vichy » Kopp lâche ses charges pour le 2ième Bureau, mais continue de travailler pour les Anglais. A partir de mars-avril ’43 il fonctionne comme un agent indépendant Il dirige son propre réseau de reseignements, observant les installations Allemandes près de la côte. En aôut 1943 un des collaborateurs de Kopp est arrêté et le réseau s’effondre. Kopp réussit à se fuire vers l’angleterre. Il est probablement évacué par les Anglais avec un petit avion.

    Tous ces détails sont puisés de mon article « diffamatoir » dans la revue « Brood en Rozen » (2007/2), basé sur des recherches profondes, entre autres dans les National Archives à Londres où j’ai découvert le dossier personnel de Georges Kopp. Reférence: HS9/858/8

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  8. lucien Says:

    Permettez moi alors d’indiquer quelques fautes dans votre prope “notice biographique” de Kopp

    Ah?

    Selon ce texte Kopp était un “socialiste belge” avant de partir pour l’Espagne en ‘36. Or, je n’ai jamais trouvé la moindre trace d’activité politique de Georges Kopp, datant d’avant la Guerre d’Espagne

    Voir International Volunteers in the POUM Militias par Andy Durgan.

    “Une campagne socialiste internationale le fait libérér”. Une campagne très modeste, en tout cas: En France la très petite “Lutte Ouvrière” a fait quelques efforts. En Angletterre le petit Independant Labour Party a levé la voix. C’est tout.

    Une campagne « modeste » selon vous mais tout de même internationale donc.

    Vous continuez:
    “Arrêté par la police allemande en 1940, il s’évade, rejoint la Résistance puis la Grande-Bretagne en 1943.”
    Pas correct non plus.

    C’est pourtant ce que vous semblez dire vous même:

     » En septembre ‘39 il s’engage dans la Légion Etrangère dans les rangs de laquelle il se bat comme sous-officier après l’invasion Allemande. Il est gravement blessé et fait prisonnier. Il s’évade d’un hôpital militaire(…) Dès décembre 1941 il cherche activement à se mettre en contact avec l’Angleterre et avec les réseaux anglais en France. Le contact ne se réalisera qu’ en juin 1942. Kopp deviendra alors Agent n° 6328 de la SOE (Special Operations Executive)(…) A partir de mars-avril ‘43 il fonctionne comme un agent indépendant Il dirige son propre réseau de reseignements, observant les installations Allemandes près de la côte. En aôut 1943 un des collaborateurs de Kopp est arrêté et le réseau s’effondre. Kopp réussit à se fuire vers l’angleterre. »

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  9. Bert Govaerts Says:

    Ne vous inquiétez pas. Ceci est vraiment ma dernière contribution à votre site. Sur le site que vous me proposez à visiter pour vérifier la qualité de votre information sur Kopp (via International Volunteers in the POUM Militia) on peut lire:

    One was Georges Kopp, a member of the Belgian Socialist Party, an engineer and reserve officer in the Belgian army. He arrived at the front in early November on the run from his own country where he was wanted by the police for having organised gun running for the Republic. He was later sentenced to 15 years in prison in his absence for having “made explosives for a foreign power”. He had joined the POUM militia by chance because it proved simpler than joining the International Brigades. Unlike other militia commanders, Kopp wore a uniform with epaulets. He commanded a centuria of 80 men before later being appointed Battalion commander and proved to be one of the POUM militia’s most daring and efficient officers (34).

    C’est le vieux mythe, fabriqué par Kopp lui-même et diffusé dans le monde par le succès de « Homage to Catalonia » où le pauvre George Orwell l’avait noté comme la vérité. Comment Georges Kopp, qui n’avait pas la nationalité Belge, qui n’avait donc pas fait de service militaire en Belgique, comment pourrait-il être « officier de réserve »? Il l’avait dit à Orwell, mais ce n’est simplement pas vrai. Idem pour cette condamnation à 15 ans: pas une trace d’un procès Kopp dans les archives judiciaires Belges. Plus: je possède un document de la Sécurité de l’Etat Belge dans lequel ce service dit ne voir aucun inconvénient à que Monsieur Georges Kopp s’installe à nouveau en Belgique après la Guerre d’Espange. Croyez-vous quand fait de tels cadeaux à une personne cherchée par la Justice?

    Je suis désolé, mais ce monsieur Andy Durgan n’a pas fait son devoir.

    En 1940 Kopp est fait prisonnier de guerre. Il n’est donc pas arrêté par la « Police Allemande ».

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  10. lucien Says:

    Je suis désolé, mais ce monsieur Andy Durgan n’a pas fait son devoir.

    C’est votre avis, en tout cas Durgan fait davantage référence que vous à ce jour.

    En 1940 Kopp est fait prisonnier de guerre. Il n’est donc pas arrêté par la “Police Allemande”.

    ça n’était donc que cela ce que vous nous reprochiez en propre… Notre site n’a ni vocation ni les moyens d’enquêter sur chaque notice bio.
    Il faut savoir, pour comprendre notre prudence, que Kopp a toujours été et reste utilisé pour répandre les pires saloperies sur le POUM. Exemple révélateur, et très récent (31 octobre 2008) sur le site de Danielle Bleitrach:
    Par ailleurs, dans les rangs du POUM sévissaient des espions notoires comme le chef de la colonne étrangère du POUM, Georges Kopp, agent de l’espionnage un Anglais et un collaborateur futur des nazis en France, et des espions en faveur du Franco qui perpétraient des actes de sabotage, tandis que d’autres se sont offerts à la cinquième colonne pour assassiner Negrín et Álvarez del Vayo. Il n’y a pas de certitude que dès cette époque Orwell ait déjà été un agent de l’espionnage britannique, il était en relation avec des personnes directement impliquées, comme Kopp lui-même, de qui il était un ami intime.

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  11. Bert Govaerts Says:

    J’ai consulté le site que vous citez. En effet, c’est horrible qu’on dit là.
    J’ai réagi dans les termes suivants:

    Pourriez-vous me signaler les sources qui vous permettent de formuler cette accusation extrêmement grave?

    L’histoire de Georges Kopp est très compliquée,mais il est vraiment ridicule de l’accuser d’avoir été un agent de Franco. C’est un très très vieux mythe, basé sur une seule déclaration d’un communiste anglais. A part de cette déclaration il n’y a RIEN!

    Georges Kopp a été reconnu par les services de renseignements anglais comme un agent fiable, qui a fourni des renseignements importantes pour les alliés dans leur lutte contre le fascisme.
    Vous pouvez vérifier cela en consultant son dossier personnel dans les National Archives à Londres. Reférence: HS9/858/8

    Merci

    Bert Govaerts

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  12. Anne-Marie Kopp Says:

    Je suis très étonnée que Mr. Govaerts m’interpelle de la sorte , étant donné que j’ai dit tout ce que j’avais à dire dans mon « droit de réponse » au sujet de son article. Comme je l’ai déjà dit ce texte a été publié, en français, dans la revue « Brood& Rozen »
    Je ne peux donc que le reproduire ci-dessous.
    D’autre part:
    Monsieur Govaerts était déjà venu me voir il y a plus de vingt ans, au sujet de mon père. A la suite de cet entretien, il avait écrit un article qu’il m’avait transmis, et dans lequel j’avais pu constater que mes propos étaient déformés. A cette époque je n’ai pas jugé bon de polémiquer avec lui. Je manquais de temps, étant en pleine activité ,et je n’attachais pas trop d’importance aux articles de presse. J’ai eu tort sans doute.
    Ce que je peux dire au sujet du livre « The lost Orwell  » , c’est que tout ce qui est dit dans l’alinéa me concernant est faux. La façon dont Mr. Govaerts a présenté les choses à Davison était-elle tout à fait erronée? Je peux le supposer.
    Tout ceci m’amène à penser que Mr. Govaerts a toujours eu une idée préconçue au sujet de mon père et qu’il n’en changera pas.

    Réponse à l’article de Mr. B. Govaerts, publié dans la revue ‘ Brood &Rozen’ . 2007/ 2

    Etant la fille de G. Kopp, née en 1930, seule fille parmi 4 garçons, dont trois encore en vie, j’estime avoir le devoir d’user de mon droit de réponse dans la revue ‘Brood& Rozen’ . Je le fais en plein accord avec mes frères qui vivent tous les trois en France et n’ont plus que moi comme lien familial avec la Belgique.

    J’ai vécu avec mon père jusqu’au divorce de mes parents en 1933. Ensuite,il venait nous chercher nous , ses cinq enfants, en voiture, le dimanche , jusqu’à son départ en 1936.

    J’avais 8 ans lorsque je vis mon père descendre du train en 1938 à son retour de la Guerre civile espagnole et mes souvenirs sont très précis. Il était l’ombre de lui-même,ayant maigri de 40k.

    Je l’ai vu aussi en 1942, en pleine guerre . Il était en Belgique pour une mission d’espionnage, je pense. Il est venu à l’athénée d’Uccle dans la matinée. Et je l’ai vu, entouré de mes frères, dans la cour de récréation.

    Ensuite j’ai correspondu avec mon père de 1946 jusqu’à sa mort et je possède 80 lettres écrites de sa main. Je l’ai aussi rencontré à plusieurs reprises en France, en 1949 .
    J’ai donc bien connu mon père et beaucoup discuté avec lui par lettres de tous les sujets les plus importants, comme peut le faire une adolescente, ce que j’étais en 1946 et les années suivantes.

    Je suis donc très choquée de la façon dont Mr Govaerts parle de mon père dans son article .

    Après l’avoir présenté en citant un passage de G. Orwell , extrait de ‘Hommage to Catalonia’ et ensuite le qualifiant lui-même de  » courageux, spirituel mais aussi capable, Mr B. Govaerts change de ton.

    Il base son analyse sur le fait que G. Kopp ait menti au sujet de sa nationalité se disant belge. Et aussi qu’il ait dupé Orwell qui était quelqu’un qu’on ne trompait pas facilement.

    Mon père est arrivé en Belgique en 1910, avec ses parents ,à l’âge de huit ans . Il a fait ses études en Belgique et en Suisse, où il passa la première guerre mondiale. Ensuite, revenu en Belgique il fit des études supérieures à l’ULB , épousa une belge, Germaine Warnotte , avec qui il eut cinq enfants. Il travaillait , comme ingénieur dans une firme belge. Il ne pouvait donc que se sentir belge et si les lois de l’époque concernant la nationalité avaient été celles d’aujourd’hui il aurait automatiquement été belge.

    Il est vrai que mon père a beaucoup brodé sur son passé belge. Mais il a dû mentir pour sauver sa peau . Et c’est un miracle qu’il n’ait pas été fusillé en Espagne, comme énormément de combattant du POUM . Je dis ‘miracle’ mais il s’agit de la ruse et de l’intelligence de G. Kopp . De son feeling , sachant à qui dire ceci et à qui dire cela . Il a toujours caché ses origines russes, allant jusqu’à demander un interprète lors de ses interrogatoires en russe par les staliniens, lui qui parlait russe.
    George Orwell a publié ‘ Hommage to Catalonia’ lorsque mon père se trouvait encore en Espagne, en prison. Dans ce livre il est présenté comme un belge, .
    Après la guerre , Kopp n’a pas jugé bon de rectifier puisque le livre avait été lu par de nombreux lecteurs . Cela aurait plutôt ridiculisé Orwell. Et pour Kopp c’était un détail puisqu’il se sentait belge depuis la petite enfance.

    Ensuite M. Govaerts parle des parents de mon père . Il qualifie mon grand-père Alexandre d’ individu et ma grand -mère s’appelle ‘ la mère Kopp ‘ . Et relate aussi les difficultés d’argent de celle-ci et cite même le montant de ses revenus.
    Cela me choque profondément .
    Je ne comprends pas ce que cela vient faire dans l’histoire d’un combattant.

    Mr. Govaerts se croit aussi autorisé à donner son avis sur les causes du divorce de mes parents. Ma mère aurait reproché à mon père  » le déclin matériel de de la famille » !
    En 1932 , mon père ne fut pas le seul à perdre son emploi et ce n’est pas un reproche que ma mère aurait fait à son mari . Les causes de leur divorce ne regardent qu’eux mêmes.

    Ensuite Mr. Govaerts relate le départ de Kopp en Espagne et insinue qu’il se serait
    enrôlé dans les rangs du POUM par hasard . Invraisemblable supposition, mon père n’étant pas idiot. Après cela M. G. insinue qu’une relation amoureuse aurait existé entre Kopp et Eileen, la femme d’Orwell. Il est a retenir qu’il existait entre Orwell et sa femme une convention de liberté sexuelle du genre de celle qui existait entre Sartre et Beauvoir . Et qu’une lettre d’ Eileen témoigne que bien qu’une profonde amitié l’ait liée à mon père, il ne s’était jamais rien passé de physique entre eux.
    C’est vrai que Kopp a toujours été très galant avec les femmes. Qui peut l’en blâmer?

    Mr. Govaerts continue son analyse en relatant un épisode dans lequel mon père
    épargna un bain de sang en concluant un accord entre la Guardia Civile et le POUM . Pour ce faire il brava les tirs et échangea un fusil contre une quinzaine de bouteilles de bière; cela laisse supposer la misère de ces combattants, leur soif et sans doute leur faim. Mais Mr. Govaerts présente cette scène comme  » théatrale »
    Il veut toujours faire passer Kopp pour un acteur, sinon de théâtre , certainement d’opérette.

    Lorsque mon père décrit l’horreur des ‘checas’ Mr G. déclare que « Kopp est est une source peu fiable sur laquelle s’appuyer ». Cependant cette description cadre avec celle des autres prisonniers SIM . Alors, une fois de plus un parti-pris de la part de MR. G.

    En 1939, Kopp qui avait tant souffert dans les checas, subi maints interrogatoires s’accompagnants, bien entendu de tortures, n’hésita pas à s’engager dans la légion étrangère en France ; il subit plusieurs blessures graves, fut fait prisonnier par les allemands et s’échappa d’un hôpital .

    Après avoir relaté tout ceci, Mr; G. dit que pour le suite de l’histoire de la vie de G. Kopp , les déclarations qu’il fit aux services de renseignement anglais sont à prendre avec des pincettes, bien que dans les grandes lignes tout est confirmé par des documents complétés par les anglais eux-mêmes. Encore un parti-pris de la part de Mr. Govaerts.

    Le récit se poursuit , comme les lecteurs de Brood & Rozen peuvent le constater , toujours plein de méfiance pour tout ce que Kopp raconte aux anglais, n’empêche que pour finir , mon père fut reconnu comme ayant accompli un travail précieux dans les services secrets anglais et il fut aidé à s’installer en Grande-Bretagne . Il obtint aussi la nationalité anglaise.
    Mais une fois de plus, Mr. Govaerts fait planer un doute en disant que celui qui s’occupait du dossier de Kopp , n’était autre que un certain Blunt qui à peine 5 ans plus tard fut démasqué comme étant un espion soviétique … On est en droit de se demander si Kopp a pu choisir la personne qui s’occuperait de son dossier. Et si tel était le cas il faudrait avancer des preuves.

    Il y aurait encore des choses à dire au sujet de la suite du récit, concernant le gentleman farmer . Mais j’avoue que je suis suffisamment écoeurée pour m’attarder encore.

    Je considère que mon père est un homme hors du commun. Sinon on ne parlerait pas de lui , bien entendu. Un tel homme ne se comporte pas comme tout un chacun. Mais les actes accomplis par lui et le courage de cet homme qui a combattu le fascisme , endurant souffrances, tortures, blessures, maladies suites des guerres espagnole et ensuite de la guerre mondiale, et qui est mort à l’âge de 49 ans , 7 ans après la guerre, du délabrement physique amené par son combat , ne devrait pas subir , post mortem, des critiques mesquines , injustes et injustifiées , de mauvaise foi le plus souvent , y mêlant de plus sa vie privée , ce contre quoi je m’insurge.

    Je sais que mon père est connu grâce à sa rencontre avec G. Orwell . Et c’est la raison pour laquelle on parle de lui; bien d’autres hommes tout aussi courageux ont combattu, à la même époque, le fascisme . Et je tiens à saluer leur mémoire. Mais j’ai voulu défendre la mémoire de mon père puisque l’on parle de lui .

    Suite à la parution de ce texte, Mr. Govaerts publia à nouveau une réponse dans la revue B. & R.. A cette occasion je lui envoyai le mail qui suit , auquel je n’eus aucune réponse.

    Monsieur,

    Je n’espérais pas, bien évidemment vous faire changer d’opinion au sujet de mon père.
    Ce qui vous amène à toutes vos conclusion est que votre travail scientifique n’est pas complet. Il ne suffit pas de consulter des archives. Vous n’avez, par exemple pas consulté l’autobiographie de David Crook. Quand on veut vraiment chercher il faut se poser beaucoup plus de questions. De plus vous ne chercher que des sources à charge. Votre interprétation n’est pas équilibrée et vos conclusions sont hâtives. Vous usez de mots comme:  » waarschijnlijk » et  » vermoedelijk ».
    On ne sent aucune admiration de votre part pour ce  » moedige antifascist ».

    Vous parlez de faits sans réelle importance: est-il Belge ou Russe( lui qui a vécu depuis l’enfance en Belgique). Est-il ingénieur ( lui qui n’ayant pas terminé ses études a néanmoins travaillé pendant toute sa vie comme ingénieur). Vous n’avez pas vu ses plans , ses projets. Ils existent pourtant. Son divorce: interrogé par Blunt ou par qui que ce soit , il n’était pas tenu de parler de sa vie privée.
    Vous insinuez une liaison avec Eileen Blair. Vous n’avez donc pas consulté les lettres d’Eileen à ce propos. Tout ceci est plus du domaine d’un paparazzo que d’un historien.

    Vous n’avez pris aucun contact avec mes frères. Deux d’entre eux ont vécu et fait des études en Angleterre chez mon père .
    Pas plus qu’avec mes demi-frère et soeur, Quentin et Mary, enfants de mon père et Doreen, sa seconde femme. Ils possèdent des papiers de famille, des plans d’ingénieurs et de nombreux renseignements qui leur ont été transmis par Doreen.

    Tout ceci est vraiment désolant . C’est la raison pour laquelle j’ai usé de mon droit de réponse.

    Je transmets cet e mail à Mme Verbruggen, pour information.

    Recevez mes salutations.

    Anne-Marie Kopp

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  13. Balance N° 36 « La Bataille socialiste Says:

    […] et selon l’intervention que nécessitait la caractérisation qui en était faite. Une minorité des bordiguistes italiens exilés en France (Fraction de gauche) avait rejoint les rangs de la colonne […]

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  14. lucien Says:

    voir aussi:

    Mario De Leone et la révolution espagnole (1997)

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  15. Чих 6. Вышел сухим из воды, перебравшись через Ла-Манш | orwellkaputt Says:

    […] Après l’occupation de la « Zone Vichy » Kopp lâche ses charges pour le 2ième Bureau, mais c… […]

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  16. Balance N° 36 | Blog de Stéphane J. Says:

    […] et selon l’intervention que nécessitait la caractérisation qui en était faite. Une minorité des bordiguistes italiens exilés en France (Fraction de gauche) avait rejoint les rangs de la colonne […]

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