Orwell (1903-1950)

George Orwell (de son vrai nom Eric Blair) est né le 25 juin 1903 aux Indes à Motihari (Bengale actuel Bangladesh) dans une famille anglo-indienne, son père était fonctionnaire. Il finira ses jours dans une clinique de Londres où il décédera le 21 janvier 1950 de la tuberculose.
Il débute ses études dès l’âge de 8 ans dans l’internat de Saint-Cyprien. En 1916, il obtient une bourse pour le Collège d’Eton à quelques kilomètres au nord de Windsor qu’il quitte, bien qu’il eût des professeurs de renom, par exemple Aldeous Huxley en français. A 19 ans il s’engage dans la police impériale birmane, il y servira de 1922 à 1927 date de sa démission; cette période lui inspira Burmese Days (une histoire birmane) : récit cynique, écrit en 1934, relatant son expérience de la colonisation britannique en Birmanie.
Il peut desormais, comme il le souhaitait, se lancer dans l’écriture. Il s’installe en Europe, où commence pour lui une période difficile de misère et de mendicité entre Londres et Paris. S’inspirant toujours de ses expériences personnelles, il écrit Down and out in London and Paris (La Vache Enragée ou Dans la dèche à Paris et à Londres), récit de sa condition de clochard dans les deux capitales entre 1928 et 1934. Il y décrit la vie marginale des gens de la rue, de leurs galères quotidiennes pour trouver un emploi, un peu de nourriture ou un refuge où passer la nuit. Il enchaîne lui-même plusieurs petits boulots pour survivre : maître d’école, employé de librairie, plongeur dans un restaurant parisien, trimardeur (vagabond, et particulièrement ouvrier allant de ville en ville pour chercher un travail)… « Voilà le monde qui vous attend si vous vous trouvez un jour sans le sou », expliquera George Orwell quelques années plus tard. Les rencontres que George Orwell fit durant ces années le marqueront à jamais, et il regrettera même de ne pas avoir connu Mario ou Paddy, des hommes rencontrés dans la misère, de manière plus intime.
En 1936, il s’engage dans la guerre civile espagnole dans un contingent I.L.P. [*] qui combat au front d’Aragon dans les rangs du P.O.U.M (Parti Ouvrier d’Unification Marxiste). Son épouse le rejoint et trouvera un poste de secrétaire au bureau du Parti International du travail à Barcelone. En 1937, George sera blessé d’une balle dans la gorge à Huesca. Les enjeux politiques de la guerre lui apparaissent alors de plus en plus troubles; en effet, il s’aperçoit que l’anéantissement du fascisme et la libération de l’Espagne ne sont en réalité qu’un prétexte pour les différentes factions d’obtenir le pouvoir absolu des forces républicaines. Dans Homage to Catalonia (Catalogne libre ou Hommage à la Catalogne) écrit en 1938, George Orwell décrit les dissensions complexes existantes entre les différents partis (P.S.U.C, P.O.U.M, F.A.I., U.G.T et autres C.N.T), au point de faire un appendice spécial sur ce sujet à la fin de son ouvrage où il explique les actions des communistes cherchant à se débarrasser des anarchistes. Le totalitarisme stalinien et l’organisation sclérosée des démocrates finiront par le démoraliser et lui faire fuir la guerre. Il part pour le Maroc où il est mobilisé en tant que sergent. Il sera réformé en 1939.

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Il retourne travailler quelques temps, en Angleterre dans les usines la nuit pour gagner sa vie. Il trouve finalement un poste de speaker à la B.B.C. En 1943, il devient directeur de l’hebdomadaire The Tribune, puis envoyé spécial de The Observer en Allemagne et en France en 1945 où il est chargé d’observer la vie politique.
A la fin de sa vie, George Orwell sera frappé par la tuberculose, il continuera cependant d’écrire, et en 1945, il publiera Animal Farm (Les animaux partout ou La République des animaux ou La ferme des animaux), satire du modèle politique stalinien, mettant en scène des animaux prenant les pouvoirs des mains des humains.
Mais, s’il est une œuvre de George Orwell qu’il faut absolument connaître, c’est son chef-d’œuvre, au sens premier du mot, 1984 , écrit en 1949, sur l’île de Jura, où il s’était installé trois ans plus tôt. Le roman paraît à Londres et New York. Roman d’anticipation dénonçant la dérive des systèmes politiques et sociaux, dans lequel George Orwell fait prendre conscience à son personnage (Winston Smith), un simple fonctionnaire, de l’infernal système dans lequel ses libertés sont habilement anéanties par une administration omniprésente et omnipotente. Le roman sera traduit dans plus de 60 langues, sa diffusion sera telle que cette description d’un monde totalitaire est aujourd’hui considérée comme un classique indémodable de la littérature britannique et mondiale, ne serait-ce que par la fameuse figure de « BIG BROTHER IS WATCHING YOU ».

[source légèrement modifiée par nos soins: http://george.orwell.free.fr/biographie.htm ]

[*] Independent Labour Party, auquel Orwell n’adhère qu’en 1938.

TEXTES:

Voir aussi:

(photo http://orwell.ru, site fermé)

Orwell et ses camarades de la Colonne du POUM sur le front de Huesca (1937) (photo http://orwell.ru, site fermé)

à l’université d’été de l’I.L.P. (1937) (Orwell second from the right)

2 Réponses to “Orwell (1903-1950)”

  1. Orwell s’en retournerait dans sa tombe… « La Bataille socialiste Says:

    […] s’en retournerait dans sa tombe… Par admin Une photo prise place George Orwell à Barcelone, postée sur le net par Amir Aharoni et repérée par le bloguiste Poumista, où […]

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  2. Sources – TPE 1L: 1984 de George Orwell Says:

    […] https://bataillesocialiste.wordpress.com/orwell-1903-1950/ (article sur George […]

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