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Sur la CNT espagnole en 1936-37 (G. Munis)

13 Mai 2008

Extraits de Leçons d’une défaite, promesse de victoire, par Grandizo Munis, livre publié en 1948 au Mexique, traduit en français en 2007. (Texte intégral disponible en espagnol ici).

1. La révolution de juillet 1936

Ce fut en Catalogne que le mouvement révolutionnaire pénétra le plus le tissu social. Et ce pour deux raisons fondamentales. C’était la région où le prolétariat industriel était le plus dense, et l’organisation dominante la CNT. Le PCE et le PSOE étaient presque complètement bannis de la région. Le Parti socialiste unifié de Catalogne3, affilié au stalinisme, futur nerf de la contre-révolution quelques mois plus tard, se constitua après le 19 juillet 1936, en récupérant toutes les scories sociales imaginables, du boutiquier cupide au fils à papa fascisant, du spéculateur à l’arriviste nageant en eaux troubles. Mis à part la CNT, seul le POUM avait une influence notable. Dans ces circonstances, la formidable impulsion révolutionnaire des masses ne se heurta qu’à l’incapacité de l’anarchisme et du centrisme à coordonner le surgissement spontané de nouvelles institutions sociales.
Se sentant vaincu en même temps que les généraux, L’État bourgeois se rendit sans conditions au prolétariat victorieux. Mais les principaux représentants de ce prolétariat étaient, à ce moment-là, les anarchistes, et ces anarchistes (après un siècle de harangues antiétatiques !) laissèrent survivre l’État bourgeois. Ils donnèrent au prisonnier du 19 juillet la sursis nécessaire pour qu’il puisse s’attaquer aux conquêtes de cette journée. Voici comment l’un des protagonistes, éminent leader de la CNT et conseiller économique dans le Comité central des milices rapporte le événements :

« Une fois le putsch militaire en Catalogne liquidé, le président de la Generalitat, Luis Companys, nous convoqua à une réunion afin de connaître nul! propositions. Nous arrivons au siège du Gouvernement catalan, les armes Ia main, sans avoir dormi depuis plusieurs jours, pas rasés, donnant, par notre aspect, réalité à la légende qui s’était tissée à notre propos. Pâles, certains membres du gouvernement de la région autonome tremblèrent durant tout le temps que dura l’entrevue, à laquelle Ascaso n’assista pas. Le palais du gouvernement fut envahi par l’escorte de combattants qui nous accompagnait. Companys nous félicita pour la victoire obtenue. Nous pouvions agir seuls, déclarer la Generalitat caduque et instituer à sa place un véritable pouvoir populaire ; mais nous ne croyions pas à la dictature quand elle s’exerçait contre nous et n’en voulions pas non plus pour l’exercer aux dépens des autres. La Generalitat resterait à sa place, avec le président Companys à sa tête et les forces populaires s’organiseraient en milices pour continuer la lutte pour la libération de l’Espagne. C’est ainsi qu’est né le Comité central des milices antifascistes de Catalogne, dans lequel nous laissâmes entrer toutes les fractions politiques libérales et ouvrières . »

(D.A. de Santillán, Porque perdimos la guerra, Ediciones Iman, Buenos Aires, p. 53)

La pensée critique reste stupéfaite devant de telles monstruosités, commises avec autant de légèreté et rapportées avec autant de désinvolture; elles ne peuvent que susciter des paroles blessantes. Devant certains actes et paroles, il est en effet humiliant de raisonner sans avoir laissé, auparavant, libre cours à l’injure. Ceux qui n’y sont pas sensibles sont des êtres froids et incapables de comprendre quoi que ce soit. Que dire de personnes qui, ayant la possibilité de le faire, se refusèrent à instituer le «véritable pouvoir du peuple»? En nous exprimant avec modération, nous dirons que le sort du peuple leur était moins cher que leurs relations avec les représentants de la bourgeoisie type Companys ; qu’une chose était l’allure effrayante de ceux qui ne s’étaient pas rasés depuis plusieurs jours et une autre la conduite de la révolution ; que les « membres du gouvernement de la région autonome » avaient en réalité moins de raisons de trembler et de pâlir que l’escorte de combattants qui accompagnait Santillàn et les autres chefs cénétistes ; nous dirons, dans le meilleur des cas, que les idées anarchistes sur l’accomplissement pratique de la révolution étaient suffisamment erronées pour permettre à ses représentants de maintenir debout l’État capitaliste – l’ennemi principal de la révolution – tout en croyant faire montre de la plus grande magnanimité.
Qui étaient « ces autres » aux dépens desquels les dirigeants anarchistes ne voulaient pas exercer la dictature ? Ce récit ne laisse place à aucun doute: les représentants de l’État capitaliste, l’État lui-même. L’évolution postérieure des événements allait le confirmer au prix du sang du prolétariat, versé par cet État, rénové et régi par les staliniens et les socialistes grâce à la collaboration des anarchistes. (…)

2. Les journées de mai 1937

Ce n’est pas la détermination qui manqua aux travailleurs insurgés pour s’emparer du triangle gouvernemental, pas plus qu’ils ne furent freinés par les tirs de l’adversaire; ce qui les arrêta, ce fut la direction de la CNT elle-même, à laquelle appartenait l’immense majorité des insurgés. Bien que la conduite de la direction anarchiste leur ait déjà inspiré de sérieux soupçons, ils avaient encore confiance dans le syndicat anarchiste. C’était leur organisation; avec elle et pour elle ils avaient lutté pendant bien des années. Il était naturel, évident même, vu l’absence d’une autre organisation assez forte pour prendre la direction du mouvement, que les ouvriers qui étreignaient d’un cercle étroit de barricades la Generalitat attendissent un mot de la CNT. Qui pouvait penser que la CNT refuserait de se mettre à leur tête, de désarmer définitivement l’ennemi et d’empêcher de nouveaux pièges réactionnaires?

La CNT prit la parole, mais pas comme l’attendaient les ouvriers, pour se placer à leur tête; elle se plaça derrière la barricade élevée par les sbires de la Generalitat et prit position en sa faveur. Depuis le 3 mai, les dirigeants barcelonais s’étaient efforcés de contenir le torrent insurrectionnel. Le 4, les cénétistes García Oliver et federica Montseny, ministres du gouvernement Largo Caballero, arrivèrent de Valence, accompagnés par un représentant de l’UGT, Hernandez Zancajo, dans le but d’user de leur influence commune pour faire lever le siège ouvrier autour des édifices du pouvoir capitaliste. Immédiatement, ils se pendirent à la radio pour condamner l’action des ouvriers et ordonner: « Alto al fuego! (Cessez le feu) ». García Oliver, en particulier, exalté par ses responsabilités vis-à-vis du pouvoir capitaliste, encourageait sur les ondes les gardes d’assaut. Longuement, la voix de García Oliver martela les oreilles des ouvriers qui se trouvaient sur les barricades: « Cessez le feu! Fraternisez avec les gardes d’assaut! »

Ce même jour, le 4, ce tract était distribué sur les barricades:

CNT-FAI

« Déposez les armes; embrassez-vous comme des frères! Nous obtiendrons la victoire si nous sommes unis, la défaite si nous luttons entre nous. Pensez-y bien. Nous vous tendons les bras; faites de même et tout s’arrêtera. Qu’entre nous règne la concorde ».

tandis qu’à la radio, la CNT faisait cette déclaration:

« Que le gouvernement de la Generalitat procède à l’épuration en son sein des éléments qui ont fait un mauvais travail et donné de mauvais conseils »,

en la faisant suivre d’un nouvel appel à déposer les armes.

Les ouvriers n’en croyaient ni leurs yeux ni leurs oreilles. La CNT dont ils espéraient tout, de l’autre côté de la barricade! Comme le dirait Marx, au moment de prendre les cieux d’assaut, le ciel leur tombait sur la tête. Assurément jamais, au cours d’une révolution, les insurgés n’ont éprouvé déception plus inattendue et plus brutale. Ce moment décidait du sort de la révolution et de la guerre, capitalisme ou socialisme, esclavage ou liberté, triomphe de Franco grâce aux bons offices staliniens et réformistes ou victoire du prolétariat. Et même du sort de l’Europe, condamnée à la catastrophe de la guerre impérialiste ou sauvée de ce destin par la révolution internationale. (…)

Robert Louzon, un honnête syndicaliste français qui ne peut être suspecté que de partialité vis-à-vis de la CNT, écrivit dans une brochure intitulée La Contrarevolución en España :

« D’un côté, en effet, la supériorité militaire de la CNT apparut inégalée pendant ces journées et de l’autre le syndicat anarchiste refusa toujours de faire usage de cette supériorité pour garantir la victoire ».

(…) Le 4 mai, alors que la CNT avait décrété une trêve dans la lutte et qu’elle était en train de négocier à la Generalitat avec les chefs contre-révolutionnaires, des forces gouvernementales de la Guardia civil profitèrent de la trève « fraternelle » pour s’emparet d’une gare, la Estacion de Francia. Le lendemain, la CNT donna l’ordre de se retirer des barricades en déclarant: Ni vainqueurs ni vaincus, paix entre nous. Mais ce fut le jour où tombèrent le plus d’ouvriers. Pourtant, passés quelques moments d’hésitation bien naturels en entendant cet ordre, les ouvriers choisirent de désobéir. Quelques barricades abandonnées furent sur-le-champ réoccupées. Le divorce entre la direction et les masses ne pouvait être plus profond.

(…) L’indiscutable victoire militaire du prolétariat catalan, si elle s’était transformée en triomphe politique – ce que la CNT aurait pu obtenir facilement en prononçant ces cinq mots: « Prenez d’assaut la Generalitat! » – , aurait radicalement transformé la zone rouge.

3. La répression

(…) Dès que les ouvriers se retirèrent des barricades, on commença à payer le coût de la défaite politique de mai 1937 – et cela continue maintenant sous Franco. Des centaines de militants – parmi les meilleurs – furent assassinés dans les prisons staliniennes, les commissariats, et aux alentours de la ville. Les cadavres de tout un groupe de dirigeants des Jeunesses libertaires, un peu plus d’une vingtaine d’hommes, dont le plus connu était Alfredo Martinez, furent retrouvés au bord d’une route. Pour ne citer que les plus connus, Camillo Berneri et Francesco Barbieri, anarchistes, furent assassinés; puis, peu après Andrès Nin (POUM), les trotskistes Erwin Wolf et Hans Danid Freund (« Moulin ») et tant d’autres dont il est impossible de rappeler les noms, sans parler des milliers d’emprisonnés. Plusieurs milliers de militants furent assassinés pendant la période de domination stalino-negriniste. (…) La section bolchevique-léniniste et les Amis de Durruti, les seules organisations à avoir soutenu fermement l’insurrection ouvrière, furent condamnés à l’illégalité par la violence même de la répression. Quelques semaines plus tard, tous les locaux du POUM furent fermés, sa presse interdite, son imprimerie saisie…

(…) Je mentionnerai ici deux événements qui illustrent la dépendance de la CNT envers la droite stalinienne. Au début de l’automne 1937, de nombreux gardes d’assaut, avec tout un arsenal de tanks, mitrailleuses et pièces d’artillerie, encerclèrent durant la nuit le comité de défense de la révolution, qui occupait les locaux de la congrégation des Scolopes sais par les travailleurs le 19 juillet 1936. Dans ces locaux s’étaient réfugiés de nombreux militants pourchassés, dont certains risquaient d’être assassinés par la Guépéou. Les occupants, qui disposaient d’armes et d’une position très solide, résistèrent à cette attaque. Le matin même, une grève de solidarité spontanée éclata dans plusieurs usines. Les assiégés s’adressèrent au comité national de la CNT, pour solliciter son appui et demander de lancer un mot d’ordre de grève générale. Le comité national du syndicat anarchiste refusa catégoriquement; il ordonna aux assiégés de se rendre et aux travailleurs en grève de reprendre le travail; et il contribua, avec la presse stalinienne et gouvernementale, à empêcher que toute la classe ouvrière apprenne ce qui se passait. Néanmoins, il n’était pas trop tard pour que les révolution reprenne des forces, surtout si elle bénéficiait du soutien d’une organisation aussi forte que la CNT.

Le second évènement se produisit plus tard, dans la prison Modelo de Barcelone. Suite à une provocation du SIM (la Guépéou espagnole), qui avait tenté d’enlever plusieurs détenus révolutionnaires, une bagarre éclata entre des milliers de prisonniers et les provocateurs qui, comme toujours, étaient venus armés jusqu’aux dents. En quelques minutes, les révolutionnaires s’emparèrent de la prison, démolirent les énormes grilles qui les séparaient de la rue, excepté la dernière d’entre elles, devant laquelle le SIM eut le temps d’installer plusieurs mitrailleuses. Il aurait suffi d’une manifestation ouvrière de soutien aux détenus pour que ceux-ci soient instantanément libérés. La CNT refusa également d’intervenir, bien que la majorité des détenus appartinssent à son organisation, à l’exception de quelques groupes du POUM et de trotskistes. Pire, la presse confédérale laissa la presse stalinienne affirmer, le lendemain, que les fascistes s’étaient soulevés dans la prison.

Voir aussi:

La colonne Durruti (1936)

28 mars 2008

Film en français en deux parties:

1:

2:
(Source: http://guerraciviltv.tk/)

Entretien avec Wilebaldo Solano: « Si le cadavre de Nin est dans la fosse d’Alcalá, ce serait le dernier grand mensonge d’Orlov »

9 mars 2008

Article publié dans ABC, 9-03-2008

«Si el cádaver de Nin está en la fosa de Alcalá, sería la última gran mentira de Orlov»

POR ÁNGEL MARÍN

FOTO JOB VERMEULEN

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BARCELONA. Su memoria y su compromiso político con el socialismo revolucionario está intacto a sus 91 años de edad y después de haber sido perseguido y encarcelado en Barcelona durante la Guerra Civil y en París durante la ocupación nazi de Francia. Wilebaldo Solano, presidente de la Fundación Nin, nos recibió en su casa de la Ciudad Condal, donde pasa los meses más fríos del año, pese a que su residencia oficial está en la capital gala. El ex secretario general del POUM recuerda, como si fuera hoy, los últimos minutos que pasó con Andreu Nin antes de su detención y asesinato por los agentes estalinistas. Durante la pausada conversación, junto a su mujer y sus recuerdos más personales, Wilebaldo afirma que la «curiosidad» por Nin y el POUM es un fenómeno mundial porque «en mi casa de París he recibido a historiadores y periodistas de todos los países». También hay interés en España y, como ejemplo, nos cuenta que muchos socialistas, como Raimon Obiols, han ingresado en la Fundación.

-¿Qué opina sobre la posibilidad de que el cadáver de Nin esté en la fosa común descubierta en Alcalá de Henares?

-Nosotros estamos convencidos que está enterrado en la carreretera que va de Alcalá de Henares a Perales de Tajuña (tal y como afirma el general Alexandre Orlov, uno de sus asesinos), pero ahora se abre la posibilidad de cambiar la historia del caso Nin, escrita desde Moscú. Si se confirma que Nin está enterrado en la fosa de la Brigada Paracaidista, antigua prisión secreta de la GPU (policía de Stalin), sería la última gran mentira de Orlov.

-Lo mejor para despejar dudas sería hacer la prueba del ADN a los descendientes del líder del POUM ¿está de acuerdo?

-Sí, claro. Sería muy interesante que se pudiera aclarar el caso Nin, pero a lo mejor su cadáver no está allí. Pero, en todo caso, se ha de investigar a fondo todos los restos hallados en esa fosa para descartarlo completamente.

-¿Tiene algún sentido que el Gobierno intentara ocultar el hallazgo de la fosa en un lugar vinculado con el asesinato de Nin?

-La verdad, no sé que pensar, pero tampoco tiene sentido que haya tenido que ser un diario conservador quien destape todo este asunto, aunque hay que agradecer que lo hiciera. Para mi el descubrimiento de la fosa común de Alcalá de Henares llega un poco tarde, no hay mucho tiempo, aunque el prestigio de Nin y del POUM seguirá intacto.

-¿Cómo era Andreu Nin?

-Era un hombre muy amable y con una gran cultura que consagró su vida a la causa del socialismo revolucionario. Lo asesinaron, cuando tenía 45 años, por denunciar las purgas estalinistas en Moscú y por defender los intereses de la clase trabajadora en Cataluña. Hay gente de la derecha que defiende al líder del POUM para atacar a la izquierda, pero es una estrategia absurda y estúpida porque Nin era sobre todo un hombre de izquierdas que siempre combatió el capitalismo.

-¿Cuando lo vio por la última vez?

-En la reunión de comité ejecutivo del POUM que el 16 de junio de 1937 se celebró a las diez de la mañana en el Palacio de la Virreina, y no en la sede del partido como era habitual, porque ya nos temíamos una acción policial. Orlov y sus agentes, acompañados por polícias españoles enviados desde Madrid, detuvieron -por orden directa de Stalin, y con la connivencia del PCE y PSUC- a Nin y a otros compañeros en Las Ramblas cuando se dirigían a la sede del partido, frente al Poliorama.

-¿A usted no lo detuvieron?

-No, me marché poco antes de la una de la tarde, cuando acabó la última ejecutiva del partido presidida por Nin, porque tenía que acabar el número de «Juventud Comunista» (el semanario de la organización juvenil del POUM). Yo me enteré de la detención de Nin en la redacción del Paseo de Gracia.

-Nin no hizo nada para que no lo detuvieran pese a estar avisado…

-Era un poco orgulloso y pensaba que la GPU (la policía de Stalin) no se atrevería a detenerle en España, pasando por encima del Gobierno de la República y el de la Generalitat. Él creía que si lo hacían, lo liberarían enseguida por la presión de la clase trabajadora y de las instituciones españolas.

-¿Por qué lo mataron?

-Porque con su asesinato pretendían conseguir una patente de corso para continuar con la «limpieza» (matanza) de troskistas en todo el mundo, ya que Nin era un personaje de reconocido prestigio internacional. Stalin impuso sus métodos (purgas) al PCE y PSUC para acabar con el POUM.

-¿Qué le hicieron a Stalin?

-El POUM fue el único partido que, a través de su periódico «La Batalla», denunció las purgas estalinistas de la vieja guardia bolchevique de la URSS. Con sus crímenes, Stalin dividió a los revolucionarios y a la izquierda.

-¿Usted también fue perseguido y encarcelado?

-Me detuvieron en 1938 y estuve siete u ocho meses en prisión hasta la caída de Barcelona. Ante la inminente entrada en la ciudad de las tropas franquistas, el Gobierno republicano nos sacó de la cárcel en un camión y nos trasladaron hasta una prisión de Cadaqués donde la gente nos liberó. Un comando enviado por Marceau Pivert (líder del Partido Obrero y Campesino de Francia) nos ayudó a cruzar la frontera y nos trasladó a París.

-¿Cómo le trataron en la capital francesa?

-Al principio muy bien, pero tras la ocupación de Francia por los nazis, abrieron un proceso judicial contra el POUM y me condenaron a 20 años de trabajos forzados. Pase tres años y medio en prisión antes de ser liberado por un comando de los maquis.

-¿Qué hizo tras su liberación?

-Me incorporé a la resistencia francesa y, junto a otros compañeros del POUM y de la CNT, organizamos el Batallón Libertad para luchar contra los nazis hasta la liberación de Francia. Después tuve mucha suerte porque estuve 30 años trabajando en la agencia de noticias «France Press», lo que me permitió mantener mi compromiso político con el socialismo revolucionario desde mi condición de periodista.

-¿A sus 91 años continúa siendo revolucionario?

-Yo seré un socialista revolucionario, como Andreu Nin, toda mi vida y siempre lucharé contra el capitalismo y las injusticias en el mundo.

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Voir aussi / Ver también:

Le cadavre de Nin retrouvé?

8 mars 2008

ABC avant-hier, puis La Vanguardia de Barcelone et El País hier, ont annoncé que le cadavre d’Andreu Nin, dirigeant du POUM enlevé et assassiné en 1937, pourrait être parmi ceux qui figurent dans une fosse commune d’au moins neuf corps découverte le 11 février dans une base militaire d’Alcalá de Henares. La Fondation Nin estime que l’emplacement pourrait correspondre et demande que des tests ADN soit effectués (des petites-filles de Nin vivent en Catalogne). Les analyses par les légistes des restes osseux ont commencé jeudi à l’Institut Toxicologique de Majadahonda.

Pepe Guttiérez rappelle aujourd’hui la signification historique de Nin sur le site Kaosenlared [Voir ].

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S.J.

Les photos perdues de Capa

29 janvier 2008

Les négatifs de la guerre d’Espagne de Capa refont surface

C’est une découverte extraordinaire pour les amoureux de la photographie: des milliers de négatifs datant de la guerre d’Espagne, pris par le grand photographe Robert Capa, ont été miraculeusement découverts alors que tout le monde, à commencer par leur auteur, les pensait perdus à jamais depuis la deuxième guerre mondiale.

Selon le New York Times qui révèle l’affaire, les négatifs, entassés dans trois valises, ont été découverts au Mexique, dans les affaires d’un général et diplomate ayant servi sous Pancho Villa au Mexique! Ce sont ses héritiers qui ont découvert le trésor et l’ont identifié, même s’ils n’ont pas la moindre idée de la manière dont les trois valises ont abouti entre les mains de leur aïeul.

Robert Capa avait abandonné ses négatifs dans son studio parisien lorsqu’il s’était enfui pour les Etats-Unis avant l’entrée des troupes allemandes. Il avait demandé à un ami photographe hongrois, Imre Weisz, de les mettre en sécurité, mais celui-ci fut arrêté et interné. Capa avait estimé que tout avait été détruit pendant la guerre et n’en avait plus entendu parler jusqu’à sa mort en 1954. Ce n’est qu’en 1995 que les premières informations sur ces étranges négatifs ont commencé à circuler, en provenance de Mexico, pour aboutir 12 ans plus tard à cette officialisation.

Les négatifs ont été remis au Centre international de la photographie (ICP), une institution newyorkaise fondée par Cornell Capa, le propre frère du photographe. « C’est le Graal du travail de Capa », s’est enthousiasmé dans le New York Times Brian Willis, le responsable artistique de l’ICP. D’autant qu’à côté des négatifs de Robert Capa, figuraient des photos prises par sa compagne Gerda Taro, et par David Seymour, alias « Chim », avec qui il devait fonder en 1947 l’agence Magnum.

Il ne semble toutefois pas que les valises contiennent les négatifs de la plus célèbre photo prise par Robert Capa pendant la guerre d’Espagne, celle du milicien républicain espagnol touché par balle sur une colline, qui avait initialement été publiée par le magazine français Vu. Une controverse a éclaté autour de cette photo, dont certains critiques affirment qu’elle a été mise en scène. La découverte des négatifs aurait permis de résoudre cette énigme historique. Quoi qu’il en soit, il faut s’attendre, grâce à ces négatifs, à un nouveau regard sur Capa et la guerre d’Espagne, période-clé dans la formation du photojournalisme moderne.

in english: The Capa Cache (NYT)

en español: Las fotos perdidas de Robert Capa pasaron 68 años ocultas en México (El Periódico de Catalunya)

Inédit d’A. Nin: La conférence d’unité syndicale (1936)

23 janvier 2008
Le site Marxismo libertario a mis en ligne ce texte d’Andreu Nin d’avril 1936, a resituer dans le contexte des débats sur l’unification syndicale avant le début de la guerre civile. Andreu Nin dirigeait alors la Fédération ouvrière d’unité syndicale (FOUS), organisation de 50 000 syndiqués formée à partir des syndicats poumistes de Lérida, Tarragone et Gérone exclus de la CNT. Ces syndicats entreront bientôt à l’UGT [Voir la traduction française d’un texte de septembre 36: Pourquoi les syndicats de la FOUS entrent-ils à l’UGT?]

LA BATALLA. 24 ABRIL 1936. N° 248
UNA INICIATIVA LAUDABLE
LA CONFERENCIA DE UNIDAD SINDICAL

La Conferencia de Unidad Sindical, convocada para los días 2 y 3 del próximo mes de mayo, representa la primera tentativa seria realizada en Cataluña para lograr la unificación del movimiento sindical. Trátase de un noble y leal propósito que no encubre segundas intenciones ni maniobras inconfesables. El Comité de Frente Único Sindical, a quien se debe la iniciativa, aspira a reunir, en el magno comicio proyectado, a todas las organizaciones sindicales ca­talanas con el fin de buscar, en un sincero esfuerzo de colaboración, los medios más eficaces para resolver el problema de la unidad no sólo en Cataluña, sino en toda España.No se le ocultan a los iniciadores de la conferencia las grandes dificultades con que tropezará su propó­sito, pero la gran simpatía con que ha sido acogido y el número extraordinario de adhesiones que ha reci­bido de toda Cataluña, justifican todos los optimis­mos.Todos los verdaderos amigos de la causa emanci­padora del proletariado han de llegar a la misma con­clusión: que el actual estado de disgregación del mo­vimiento obrero no puede prolongarse por más tiem­po, so pena de contemplar pasiva e indiferentemente como la falta de unidad malogra todos los esfuerzos de la clase trabajadora y se convierte en un instru­mento eficaz en manos de la burguesía.¿Es posible restablecer esta unidad? ¿Es posible dotar al proletariado de la organización fuerte y cohesionada de que tiene necesidad imprescindible para luchar y vencer? Nosotros estamos firmemente con­vencidos de que sí. Basta para ello el propósito firme de conseguirlo y la voluntad tendida hacia el fin.

¿Cómo se puede dar satisfacción a lo que constituye hoy el ardiente anhelo de la masa trabajadora, cansada de divisiones?

No ciertamente tratando de imbuirle la idea de la fatalidad de la división por la subsistencia de dos grandes sectores organizados (el marxista, U.G.T.; y el anarquista, C.N.T.), o de imponer un criterio absorcionista (unidad dentro de una de las dos centrales tradicionales), sino fusionando en una sola central sindical a todas las organizaciones existentes (C.N.T., U.G.T., sindicatos de oposición y sindicatos autónomos). Este es el camino que con indiscutible acierto ha escogido el Comité de Frente Único Sindical y que le ha llevado a la Conferencia de Unidad.

La organización sindical no puede, no debe ser una organización de tendencia, una organización sectaria, pues con ello frustraría su misión esencial, que es la de agrupar, para la defensa de sus intereses de clase, a todos los trabajadores sin distinción de ideas. Los partidos y tendencias diversos tienen el derecho indiscutible a trabajar para que sus ideas penetren entre los trabajadores organizados; pero ninguno de ellos tiene derecho a imponérseles. La garantía de que la lucha de tendencias no ha de inferir perjuicios al movimiento obrero radica en la democracia sindical: libertad de discusión, respeto hacia las decisiones de la mayoría. Con la estricta observancia de estos principios la unidad del movimiento queda perfectamente asegurada.

Hoy coinciden en estos puntos la casi totalidad de las tendencias sindicales. Nada se opone, pues, a una acción común. Falta, sólo, el impulso inicial para emprenderla. Que la Conferencia de mayo de este primer impulso y habremos dado un paso decisivo hacia la unidad sindical.

ANDREU NIN
Voir aussi

Madrid bombardée par les fascistes en 1936-37

8 décembre 2007

N’hésitez pas à nous signaler d’autres photos.

Madrid, l’action “militaire” des rebelles: ce que l’Europe tolère ou protège, ce que vos enfants peuvent attendre [Madrid: Ministerio de Propaganda, 1937?]. 66 x 50 cm

L’Eglise catholique soutien du franquisme

29 octobre 2007

Le pape, ancien membre des Jeunesses hitlériennes, a cru bon de procéder hier à une nouvelle béatification en masse de 498 religieux « martyrs » de la révolution espagnole. [cf. l’article de Libération du 27-10-07]

Images d’archives:

Une manifestation à Rome d’opposants à cette béatification :

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MISE A JOUR

Voir aussi:

Vientosur N°93: Combates por la revolución en la guerra civil española

2 octobre 2007

Le dernier numéro de la revue Vientosur consacré aux militants du POUM en 1936-37 est disponible. 131 pages, en espagnol.

Télécharger

Le POUM dans la défense de Madrid

26 septembre 2007

Article d’Antonio Rodríguez paru dans La Batalla N° 153 (décembre 1965).

Le POUM est apparu dans l’arène politique en pleine crise révolutionnaire, en prologue à la révolution de 1936, lorsque l’histoire impose des exigences majeures à l’avant-garde du prolétariat, lorsque la réalisation des objectifs suppose non seulement la défaite de la bourgeoisie, mais le divorce d’avec les conciliateurs collaborationnistes, lorsque l’opposition entre l’Alliance Ouvrière et le Front Populaire exprime l’antagonisme inhérent à cette crise. Car la lutte à laquelle le prolétariat était acculé était bien celle entre le socialisme et le fascisme, et non celle entre celui-ci et la démocratie bourgeoise comme le présentaient les théoriciens staliniens.

Cette situation obligea les militants de la section madrilène du POUM à multiplier leurs efforts dans des proportions imprévues…

Lire la suite de l’article en espagnol sur le site de la Fondation Nin

Voir aussi: